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L’institut Pacifique est bordé par le parc nature de l’Ile-de-la-Visitation (à gauche et à l’arrière).  (Crédit photo : Google Maps)

Le projet d’agrandissement de l’Institut Pacifique, un organisme sans but lucratif situé dans le secteur de l’ancien village du Sault-au-Récollet, suscite des mécontentements au sein du voisinage. Certains citoyens craignent que le nouveau bâtiment affecte leur qualité de vie.

Wedad Antonius habite une maison à proximité de l’Institut Pacifique depuis plus de vingt ans. Elle redoute le projet d’agrandissement de cet organisme qui œuvre notamment dans la résolution de conflits chez les jeunes. « L’Institut Pacifique est un bon organisme, mais le quartier n’est pas un endroit pour un building de trois étages », a-t-elle souligné à journaldesvoisins.com.

La citoyenne n’est pas la seule de cet avis. En effet, une dizaine de citoyens résidant à proximité du bâtiment se sont présentés le 12 septembre au conseil de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, afin de manifester leurs mécontentements vis-à-vis ce projet d’agrandissement. Une pétition signée par près de 40 personnes a été présentée. Rappelons que dès le début de cette séance du conseil, les élus ont retiré de l’ordre du jour le point prévu à ce sujet.

Le projet d’agrandissement de ce vieux bâtiment, construit autour de 1910, comprend la démolition d’une partie de l’immeuble actuel, l’agrandissement de celui-ci vers l’arrière ainsi que le réaménagement du stationnement. Toutefois, Wedad Antonius fait remarquer que le projet de construction déroge à neuf règlements. Ces dérogations, qu’elle juge majeures, la préoccupent énormément. Elle craint notamment la hauteur du bâtiment, le bruit potentiel lié aux activités et une augmentation de la circulation.

La conseillère du district du Sault-au-Récollet, Lorraine Pagé, a tenu à préciser qu’il n’est pas rare qu’un projet de construction déroge à plusieurs règlements, principalement dans un quartier patrimonial comme le Sault-au-Récollet où le développement s’est fait au 19e siècle. Selon Mme Pagé, certains citoyens donnent une ampleur démesurée aux dérogations. « Les gens pensent que “dérogations”, ça veut dire passe-droit et faveur, mais ça signifie tout simplement qu’un projet ou une rénovation ne peut pas s’insérer dans la réglementation actuelle, car le bâtiment concerné a été bâti à une époque qui précède la réglementation en vigueur », a-t-elle indiqué.

Un malentendu?

 La directrice de l’Institut Pacifique, Shirlane Day, s’est dite surprise de cette contestation citoyenne. « L’an passé, nous avons fait une réunion avec les résidants pour leur présenter le projet et, à ce moment-là, les gens semblaient d’accord avec celui-ci », a expliqué Shirlane Day. Elle croit qu’il y a de l’incompréhension et des malentendus dans cette contestation citoyenne.

« On ne change pas du tout notre mission ni nos activités », a assuré la directrice générale. L’Institut Pacifique souhaite simplement se doter d’un lieu adéquat et sécuritaire, qui répond aux besoins de sa clientèle.

Selon la directrice générale, l’immeuble actuel est « vétuste » et trop petit. « On a des problèmes de chauffages et de plomberie. Aussi, presque que l’ensemble de l’immeuble, qui a été construit il y a près de 80 ans, est non conforme aux normes actuelles du bâtiment », a-t-elle spécifié.

À plusieurs reprises dans les dernières années, l’Institut Pacifique a tenté de vendre l’immeuble, sans toutefois y parvenir. L’organisme a donc regardé ce qu’il était possible de faire avec le bâtiment en fonction de ses besoins actuels. De nombreuses versions des plans ont été réalisées avant d’arriver à une version que l’organisme juge appropriée et qui répond aux besoins de sa clientèle ainsi que de son personnel. Dans l’élaboration du projet, l’Institut Pacifique a travaillé en collaboration avec le conseil du patrimoine et l’arrondissement.

Pas une deuxième consultation

Bien qu’une consultation publique concernant ce projet a eu lieu le 6 septembre, Wedad Antonius ne considère pas que les citoyens ont réellement eu l’occasion de donner leur opinion sur le projet. Elle dénonce notamment le fait que très peu de résidants se sont présentés à cette consultation publique.

« Au mois d’août, l’arrondissement a publié un avis de consultation publique dans le Courrier d’Ahuntsic, pendant que plusieurs d’entre nous étaient en vacances. En plus, ce journal n’a pas été distribué dans le quartier », a-t-elle déploré. (NDLR : ce secteur sur Gouin Est est à la limite de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville jouxté par l’arrondissement de Montréal-Nord). Mme Antonius a donc demandé aux élus de l’arrondissement d’organiser une seconde consultation publique, jugeant que la première n’a pas été réalisée de façon sérieuse.

De son côté, Lorraine Pagé a confirmé à journaldesvoisins.com que l’arrondissement n’organisera pas une seconde consultation publique, car celle-ci a déjà eu lieu. « On a procédé comme à l’habitude pour informer les citoyens de la consultation. Nous avons publié un avis public dans les journaux et sur le site web de l’arrondissement. Les gens sont libres de venir ou de ne pas venir, on ne peut pas les amener par la main », a souligné la conseillère.

[NDLR : Les avis publics de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville ne sont jamais publiés dans le journaldesvoisins.com. Ils sont uniquement publiés dans les hebdos de Transcontinental. Notons également que les avis publics ne sont pas envoyés aux médias par voie de communiqué. Les journalistes du journaldesvoisins.com ignorent donc parfois ces informations et ne peuvent pas en informer les lecteurs.]

Établir un dialogue

Pour sa part, l’Institut Pacifique travaille présentement à l’organisation d’une deuxième séance de discussion avec les citoyens qui habitent à proximité de leur bâtiment. Cette rencontre aura lieu très prochainement. « Nous allons réexpliquer le projet et entendre ce que les citoyens ont à dire », a conclut Mme Day, qui souhaite trouver des solutions à cette situation avec les résidants.



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