(Photo: jdv P. Ra;chiele)

Dans une maison de Saint-Sulpice, un matin de décembre. Brrr, il fait froid en sortant du lit. Les articulations sont rouillées. Les pieds se traînent lamentablement vers la cuisine. Il fait noir. La lumière blafarde du plafonnier éclaire tant bien que mal l’assiette du déjeuner. Ce n’est pas très appétissant. Enfin, l’anonyme sort pour aller travailler. Lève la tête et ne voit que la nuit. Et ce soir, ce sera pareil, encore le noir et le froid. Fatigue et lassitude du mois de décembre.

Mais en marchant, dans le quartier, des lumières apparaissent au détour d’une
rue. Les décorations extérieures de Noël, véritable réconfort pour certains, apportent un peu de lumière et de chaleur pour d’autres.

Lumières!
« C’est dur. En décembre, on a hâte aux vacances de Noël. L’excitation des Fêtes, les préparations, tout ça nous donne un objectif pour passer à travers décembre. […] Nous, nous décorons devant la maison, surtout pour notre jeune fils. Il nous aide à poser les lumières. C’est sobre, quelques guirlandes de lumières sur le devant de la maison. Mon mari décore ce grand arbre-là. Les enfants jouent dans la neige juste là, autour de l’arbre. Ils aiment ça », expliqueTessa Chouinard, résidante depuis trois ans de Saint-Sulpice et enseignante dans une maternelle à Montréal-Nord.

Mme Chouinard constate que les élèves de maternelle de son école viennent tous d’autres pays. Ils sont tous non chrétiens. À l’école,décembre est ponctué de décorations, de fêtes, de contes, du père Noël et bien sûr de lutins. Elle observe qu’au bout d’un certain temps, la plupart des familles adoptent les usages québécois non-religieux: certaines décorations de Noël comprises! Si ses voisins et les passants aiment voir ses lumières, elle est contente. D’ailleurs, sa famille aussi aime se promener juste pour voir les décorations. Pour cette famille, la rue Fleury, enluminée par les commerçants et l’arrondissement, est chaleureuse.

Noël 2021 avec ou sans religion

Lila Djouhri, la propriétaire de la friperie Mystik, sur la rue Fleury, choisit aussi de 
décorer l’extérieur de son commerce. Pourtant, elle n’est pas chrétienne.

« Ce sera très simple. Je vais mettre un petit sapin dehors. Les passants pourront voir les lumières que je vais accrocher sur les fenêtres et la devanture. Ils auront comme ça un peu de gaieté. […] Je ne suis pas chrétienne, mais j’aime cette période. C’est la fête de l’amitié, de la famille, de la solidarité. J’ai une amie chrétienne. Elle nous invite pour Noël, ma famille et moi. L’ambiance est à la tolérance et la gaieté. C’est très chaleureux»,dit Mme Djouhri, propriétaire de la friperie depuis trois ans.

Et l’Autre
Dans sa boutique. Il y a un salon. Dans ce salon, il y a deux canapés et deux fauteuils. Sur un fauteuil, confortablement installée,est assise Ginette Goulet, cliente fidèle de Mystik. Elle parle de son Noël au journaldesvoisins.com.

« J’aime Noël. Cela me rappelle ma mère. En décembre, on ne savait jamais quel matin on allait se lever et trouver le sapin décoré dans le salon. Avec ma mère à côté, blafarde, les poches sous les yeux. Elle avait passé toute la nuit à faire de la place dans le salon et à décorer le grand sapin. Mais elle restait assise sur son fauteuil. Elle nous attendait pour voir la surprise et la joie sur nos visages. Aujourd’hui, je vis dans une coop coin Papineau et Sauvé depuis presque 10 ans. Je décore mon balcon et les fenêtres. Ça met un peu de lumière pour les passants », raconte Mme Goulet.

Cette soixantenaire organisera certainement un concours de décorations –dessins faits par les enfants de la coop. Les portes de la coop vont flamboyer des créations des familles. L’idée lui est venue l’année dernière :pandémie oblige, le repas de Noël de la coop n’était plus possible. Ses voisins étaient tous isolés. Elle aussi. Pour remonter le moral des troupes,elle a trouvé ce moyen : de l’art, de la chaleur, de la coopération. Les enfants créaient,les parents encadraient, les œuvres égayaient les parties communes de la coop. Les enfants étaient très fiers. L’ambiance dans la coop était devenue joyeuse.

Noël, en attendant la lumière
Toutes aiment les préparatifs de Noël. Combattantes des noirceurs de l’hiver, elles apportent espoir et « lumière », chacune à sa façon. À leurs proches, mais aussi aux inconnus et passantes, avec sobriété et chaleur, elles participent à la magie de Noël: solidarité et respect des différences.



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