
Une vingtaine d’artistes-peintres (dont des résidentes d’Ahuntsic-Cartierville) sont à l’honneur à l’exposition L’art au féminin présentée à la galerie Locart (sise au 5765 boulevard Gouin Ouest, Cartierville) jusqu’au 16 mars. Journal des voisins était à la soirée du vernissage, tenue le jeudi 6 mars.
Réflexions sur la condition féminine entre hier et aujourd’hui, questionnements existentiels, colères et indignations devant les reculs menaçant les acquis de plusieurs décennies de lutte pour l’émancipation des femmes, célébrations des valeurs : solidarité, liberté, empathie, partage, etc., mais aussi émerveillement devant les envoutantes expressions de dame Nature et du vivant. Les thèmes des tableaux présentés reflètent la grande diversité des sources d’inspiration des participantes, de leurs parcours socioprofessionnels et personnels et de leurs rapports aux beaux-arts comme artistes amatrices, émergentes ou professionnelles établies.
Galerie non élitiste
« L’exposition est aussi un prétexte artistique pour se rencontrer, partager, s’entraider et honorer la solidarité féminine », dit Marie-Claude Latour, la propriétaire de la galerie. Il y a un an cette artiste dans l’âme a pu mettre sur pied ce projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps. Elle espère que sa galerie contribue à la revitalisation du quartier en y apportant « un vent de fraicheur et une valeur ajoutée à l’offre artistique sur le boulevard Gouin ». « Il s’agit également de permettre notamment aux artistes amateurs et émergents d’accéder à un lieu d’exposition conviviale, démocratique et non élitiste », ajoute Marie-Claude. Sa galerie accueille plusieurs expositions collectives au cours de l’année et permet à des artistes invités à exposer leurs œuvres sans frais.
Quand la honte change de camp
Cette deuxième édition de l’exposition collective mise sous le signe de la journée internationale des droits des femmes célèbre la créativité féminine dans différents styles et couleurs des beaux-arts.
Huile sur toile, acrylique sur papier aquarelle, techniques mixtes sur papier, sur bois ou encore béton sur toile acrylique. Ce sont, entre autres, les procédés artistiques adoptés par les artistes-peintres participantes dans leurs démarches pour mettre sur toiles leurs « ressentis spontanés des choses de la vie », leurs « témoignages par rapport aux vécus personnels et collectifs », leurs « émotions ou réflexions face aux enjeux qui animent le monde », pour reprendre les expressions utilisées par les artistes que nous avons rencontrées lors de cette fête artistique.

Parmi elles, Marie-Claude Blanchet qui signe l’œuvre Quand la honte change de camp, qui traduit avec une grande profondeur et éloquence l’un des enjeux majeurs actuels concernant les rapports entre les genres. L’artiste nous explique que ce tableau qui s’inspire des histoires de souffrances et d’injustices personnelles et collectives souligne le devoir de solidarité féminine « pour que la honte change de camp ».
La mère des impressionnistes
L’exposition de la galerie Le Locart permet d’apprécier les créations d’artistes de différents horizons et tendances dans le monde des beaux-arts. « J’apprécie beaucoup ces moments de rencontre avec les autres artistes dans un esprit de solidarité heureuse, loin de toute compétitivité », affirme Dominique Deslandres. Cet artiste-peintre qui est aussi professeur d’histoire à l’Université de Montréal qui saisit l’occasion pour rappeler les contributions majeures des artistes femmes souvent méconnues durant différentes époques de l’histoire de l’art de la peinture. Cette chercheuse universitaire évoque les combats menés par les artistes femmes pour leur reconnaissance et souligne tout particulièrement l’apport considérable de celle qui est considérée comme étant la mère des impressionnistes, l’artiste peintre française Berthe Morisot, la cofondatrice et doyenne de ce mouvement d’avant-garde artistique majeur.
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