Il y a eu de l’action au conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville du 11 décembre tenu au 555 Chabanel Ouest. C’est la première fois, depuis plusieurs années, qu’une séance du conseil d’arrondissement est suspendue pour demander à un citoyen de se calmer.
Le citoyen venu critiquer les pistes cyclables s’est lancé dans un long commentaire.
«Ce n’est pas parce que j’ai du respect pour vous que je ne combattrais pas vos idées et vos idéologies», a-t-il dit. Invitée instamment à poser sa question, la personne a demandé: «Est-ce qu’on est en démocratie ou en dictature?»
S’ensuivit un dialogue de sourds avec la mairesse de l’arrondissement Émilie Thuillier, qui a demandé au citoyen de s’asseoir. Ce qu’il a refusé de faire.
«En démocratie, la principale règle est de respecter les règles que nous avons votées collectivement», a-t-elle répondu.
La mairesse a suspendu la séance durant un peu plus de cinq minutes.
«Il y a eu de l’action, mais après, c’était très calme», a confié Mme Thuillier en entrevue avec le Journal des voisins (JDV), tout en déplorant la situation.
«C’est dommage, parce que ça peut être des questions légitimes, mais il y a des façons d’agir, puis il y a des règles à respecter.»
Un conseil en janvier
C’est une première depuis plusieurs années. Il y aura un conseil d’arrondissement en janvier 2025. Le calendrier des séances ne prévoyait pas de réunion en janvier et en août. L’année 2025 sera une exception.
«Il y a plusieurs dossiers d’urbanisme. Ils sont prêts à pouvoir être passés [en conseil]. Ce serait un peu dommage que cela soit plus long pour eux», a souligné Mme Thuillier.
Les dossiers en urbanisme nécessitent, en général, trois mois consécutifs. Or, des dossiers de novembre ou de décembre prennent quatre mois. La séance est prévue le 13 janvier à la salle du conseil, au 555, rue Chabanel Ouest.
Outre les dossiers déposés par des propriétaires comme celui du collège Ahuntsic, il sera question des logements modulaires à venir sur le terrain de 50-150 Louvain Ouest ainsi que des règlements d’urbanisme sur les subdivisions pour éviter les rénovictions et un règlement pour prévenir que les permis de transformer des maisons à valeur patrimoniale, deviennent des permis de démolition induits.
Soutien pour le centre communautaire
Le conseil d’arrondissement a voté une déclaration pour soutenir Solidarité Ahuntsic et douze organismes installés au centre communautaire Lavedure, un bâtiment propriété du Centre de services scolaires de Montréal (CSSDM). Ce dernier veut récupérer l’édifice pour en faire un centre de francisation. Une procédure d’éviction des locataires actuels est en cours.
L’arrondissement appuie le milieu communautaire qui demande un répit de cinq ans, en attendant que d’autres locaux soient trouvés ou construits.
Les élus d’Ahuntsic-Cartierville demandent aussi au gouvernement provincial de donner les moyens au CSSDM pour louer des locaux et créer un centre de francisation provisoire rapidement.
Les élus municipaux observent que le CSSDM ne pourra ouvrir un centre de francisation au centre Laverdure une fois récupéré qu’après des travaux qui pourraient durer cinq ans.
«Je l’ai dit, nous reconnaissons les besoins en écoles du CSSDM. D’ailleurs, ils reprennent en 2025 le Centre Saints-Martyres-Canadiens [une autre école qui sert de centre communautaire]. Ce qui nous cause quand même beaucoup de maux de tête. Nous avons des plans que nous sommes en train de développer pour relocaliser les organismes et les activités. Mais, qu’on vienne me dire que la francisation, c’est urgent, mais que, finalement, le bâtiment ne pourra pas être utilisé avant cinq ans… Non, ça ne tient pas», observe Mme Thuillier.
Une consultation pour les maisons modulaires
Les maisons modulaires à venir sur le site du 50-150 Louvain Ouest feront l’objet d’une consultation publique le 9 janvier 2025.
Le projet de bâtiments temporaires pour une durée maximum de cinq ans sur un terrain, propriété de la Ville, permet, selon le sommaire décisionnel, une occupation transitoire de ce lieu vacant, que ce soit pour le bâti ou pour l’usage.
L’arrondissement signale que ce projet s’inscrit dans les orientations de la Ville pour contrer les effets de la crise actuelle du logement.
Les personnes qui seront hébergées dans ces maisons bénéficieront de services d’accompagnement permanents sur le site. L’hébergement lui-même pourra s’échelonner sur quelques mois et jusqu’à deux ans de séjour permettant aux personnes hébergées d’obtenir un logement.
Des résidents du quartier se sont tout de même alarmés, notamment des habitants de la rue Chabanel Ouest, et ont demandé de surseoir à la décision d’installer ces logements.
«Ce sont des logements sociaux. Ce n’est pas un refuge et ce n’est pas une halte chaleur», a martelé au conseil d’arrondissement, l’élue de Saint-Sulpice, Julie Roy.
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