Depuis trois ans, Ahuntsic-Cartierville met à l’essai un projet-pilote qui consiste à dissuader les propriétaires de véhicules de garer leur voiture ou camion à moins de cinq mètres des intersections comme le veut le règlement de la sécurité routière.
Le projet-pilote à l’essai dans notre arrondissement est une surface, genre brique, plaquée au sol, délimitée par une bordure blanche et installée à certaines intersections considérées comme problématiques.
À l’instar des fameuses bandes jaunes que l’on aperçoit parfois le long des coins de rue, le tracé de marquage genre brique est un marquage permanent qui a pour but d’appuyer la réglementation en vigueur, mais sans toutefois la remplacer, l’objectif étant de dissuader les gens d’y garer leur véhicule.
Aucune évaluation n’ayant été faite à ce jour, on ne connaît toujours pas l’efficacité du projet pilote qui est à l’essai dans deux autres arrondissements de l’île. « En tout, trois arrondissements ont tenté l’expérience : Sud-Ouest, Ahuntsic-Cartierville et CDN-NDG. Pour cette raison, la Ville-centre n’a produit aucune évaluation de ces projets-pilotes » explique Philippe Sabourin, relationniste à la Ville.
De son côté, journaldesvoisins.com a mené sa petite enquête. Photos à l’appui, on constate souvent la présence de véhicules sur les saillies de marquage genre brique, et en hiver, la présence de neige les rend beaucoup moins visibles.
Se stationner aux intersections
À l’intersection des rues Clark et Fleury, il n’est pas rare de constater la présence d’un véhicule sur la saillie qui a été aménagée à cet endroit. Situation identique du côté de Fleury et Waverly, devant la pharmacie, où un marquage jaune ainsi qu’une saillie tracée au sol semblent avoir des effets plutôt mitigés. En effet, on y constate souvent la présence de véhicules qui y sont garés durant les heures de pointe.
En ce qui concerne la présence de neige sur les saillies durant les mois d’hiver, l’arrondissement se veut rassurant. « Même en hiver, dès que la chaussée a été déneigée (un délai de plus ou moins deux jours), la couleur du marquage est bien visible et vient renforcer le règlement en vigueur », affirme Michèle Blais, chargée de communication à l’arrondissement.
Combien ça coûte?
Le projet-pilote actuellement à l’essai coûte 4000$ par saillie dont chacune bénéficie d’une durée de vie de 10 à 15 ans.
Pour la barre jaune le long de la bordure du trottoir, aux coins des rues, laquelle doit être repeinte tous les deux ans, le coût de pose est d’environ 50$ l’unité. Calcul fait pour son aménagement et son entretien, la bordure jaune coûte beaucoup moins cher que le projet pilote actuellement à l’essai dans trois arrondissements différents.
Journaldesvoisins.com a voulu savoir pourquoi l’arrondissement n’a pas installé une saillie en béton à la place d’un tracé au sol aux deux endroits indiqués plus haut.
La réponse officielle, c’est que ces deux types de saillies ne répondent pas aux mêmes exigences : tandis que la saillie en béton assure la sécurité des piétons, la saillie permanente tracée au sol vise à faire respecter la réglementation qui interdit de garer son véhicule aux intersections.
On nous a aussi informés qu’une saillie en béton coûte en moyenne 12 000$ à la Ville en frais d’aménagement.
Les saillies en bétons…des avantages?
« L’avantage d’une vraie saillie de trottoirs en béton, c’est de diminuer le temps de traverse des piétons. En revanche, un périmètre dessiné au sol ne diminue pas la distance de traversée », explique Frédéric Bataille, porte-parole d’Ahuncycle.
À l’inverse des saillies en béton qui sont surélevées et qui empêchent tout type de véhicule de se garer, les saillies marquées au sol ont un effet avant tout dissuasif et non contraignant.
Comme c’est souvent le cas à l’angle des rues Clark et Fleury où y est posée une saillie de marquage, l’angle de vision des automobilistes est considérablement réduit lorsqu’une voiture est garée à cet endroit.
Les saillies de béton présentent pour leur part plusieurs bénéfices sur le plan environnemental qui sont loin d’être négligeables. « Les saillies de béton ne sont pas seulement justifiables en termes de sécurité routière, mais aussi en termes d’environnement. Elles aident à absorber l’eau de pluie (ndlr: quand la saillie comporte des plantes). Ça permet aussi d’alléger le fardeau sur le système d’égout », explique Marie-Soleil Cloutier, chercheuse à l’INRS et spécialiste en sécurité routière.
Toujours plus de véhicules
Dans un document sur la politique de stationnement, la Ville précise qu’entre 2008 et 2013, le nombre de véhicules dans l’agglomération de Montréal a bondi de 20%. Ainsi, bien qu’on constate une baisse de l’utilisation des véhicules de tout genre, leur augmentation en nombre crée une plus grande pression sur le stationnement. L’objectif de la Ville est avant tout de simplifier et d’harmoniser les pratiques municipales de gestion du stationnement.
Pour Mme Cloutier, la saillie de béton est une initiative fort intéressante et prometteuse. Par contre, elle n’est pas une solution à tous nos maux. « Ultimement, ce serait intéressant d’avoir des saillies de béton à beaucoup plus d’endroits. Par contre, ce n’est pas une solution à tout. De vouloir trop en mettre, ça pourrait aussi perdre de sa force d’impact », explique-t-elle.
Sans opter pour une réglementation uniforme, la Ville préconise différentes installations qui s’harmonisent avec les besoins propres à chaque arrondissement.
- Saillie en béton: 12000 $ (pour assurer la sécurité des piétons, selon l’arrondissement).
- Saillie avec marquage au sol: 4000 $ (rappel à des fins de sécurité routière de ne pas garer son véhicule à moins de cinq mètres du coin de la rue)
- Bande jaune le long d’un coin de rue: 50$ (rappel à des fins de sécurité routière de ne pas garer son véhicule à moins de cinq mètres du coin de la rue)
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A toutes les intersections garées il y a des voitures qui bloquent dangereusement la vue au point qu’on risque des accidents. Des voitures arrivent qui ont droit de passage et risquent de frapper les voitures qui veulent traverser. Coin Bruchési et Prieur par exemple ou Bruchési et Fleury , ce ne sont que 2 exemples.
A un moment donnée, il faut mettre son pied à terre. Les administrations publiques croulent sous les déficits et les taxes, les services diminues et nos infrastructures tombent en ruine. La solution est simple: faire respecter la règlementation. On dépense plus d’argent pour éduquer des contrevenants. Si le civisme ne suffit pas il reste le baton: ticket, ticket et ticket. SVP faites respecter la loi.