L’histoire semble se répéter. En 2020, des résidants de la rue Saint-François-d’Assise dans le Sault-au-Récollet souhaitaient notamment l’aménagement de trottoirs. En fait, sans le savoir, ils perpétuaient une demande qui date de 1910.
Il y a 113 ans, cinq citoyens de la rue Saint-François-d’Assise signaient une lettre adressée au maire du Sault-au-Récollet et à ses conseillers pour les informer qu’ils cédaient en leur nom et au nom de leurs héritiers tous leurs «droits, pouvoirs et privilèges» sur cette rue, pour qu’elle se retrouve sous le contrôle de la Municipalité du village de Sault-au-Récollet et afin «d’y ériger des trottoirs au besoin à sa charge et obligations décrites au Code municipal de la Province de Québec», écrivaient-ils.
Les signataires, Albert Gohier, Louis Major père, Louis Major fils, Joseph Prévost et Louis Paquette étaient décédés depuis longtemps quand en 2020, les mêmes demandes ont été formulées une nouvelle fois. Ainsi, plus d’un siècle plus tard, il n’y avait toujours pas de drainage des eaux de pluie et pas de trottoirs non plus.
Une trouvaille!
Jocelyn Duff, résidant de cette rue, a retrouvé la lettre dans les archives de la Ville de Montréal.
«Les gens de cette époque n’avaient pas une vraie rue qui peut drainer les eaux de pluie. C’est une rue qui ne répond pas aux normes de voirie ni de l’époque ni aujourd’hui. Elle n’a pas de bordures, ce qui fait que l’eau inonde les terrains. Ça fait des lacs et on a des canards qui viennent nager devant chez nous», indique M. Duff en entrevue avec le Journal des voisins (JDV).
Pour lui, tout le monde a oublié cette vieille demande. La Ville ou l’arrondissement se concentrent forcément sur les doléances actuelles.
«Il y a des reventes. De nouveaux propriétaires arrivent. Les générations différentes se succèdent et on oublie. La preuve, quand je suis arrivé en 2017, personne ne connaissait cette histoire. Ce n’était pas dans les documents. Quand on achète, ce n’est pas écrit chez le notaire», observe-t-il.
Pour lui, la lettre de 1910 ressemble à une entente particulière. Il souligne au passage que les résidants étaient peu nombreux à cette époque.
«Ils offraient une portion de leur propriété parce que je suppose qu’il n’y avait pas de plan pour faire une rue qui a du sens. Donc ils donnaient un bout de terrain en échange d’infrastructures», relève-t-il.
En 1910, les citoyens cédaient leurs droits sur la rue pour que la municipalité lance le chantier. En 2020, quand des résidants ont reformulé la demande, le JDV avait appris que les travaux ne pouvaient se faire que dans cinq à dix ans et que les riverains devraient payer une partie des coûts des nouvelles installations.
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