En 2014, le Centre des femmes italiennes de Montréal devient Centre des femmes solidaires et engagées (CFSE). Ce changement de nom a été décidé pour refléter la diversité croissante de la clientèle de cet organisme communautaire, qui fête cette année son 45e anniversaire.
En entrevue avec le Journal des voisins (JDV), Pina Di Pasquale, directrice générale du CFSE qui a pignon sur la rue Fleury, annonce une célébration haute en couleur. Elle revient sur les faits marquants de cet organisme créé en 1978 par des représentantes de la première génération des immigrantes italiennes.
«La mission fondatrice du centre est de briser l’isolement des femmes et de créer un élan de solidarité et d’entraide, pour relever collectivement les défis et les épreuves de l’intégration à la société québécoise, notamment le choc culturel», dit Pina Di Pasquale.
Entraide
Elle raconte comment cette initiative a été bonifiée avec les années par des conférencières et des expert-e-s. Ces derniers offrent leur temps bénévolement pour animer des débats et des ateliers portant sur des questions qui préoccupent les femmes italiennes, comme le fonctionnement de leur nouveau pays sur les plans administratif, socioculturel, économique, etc.
Ces réunions touchent également les questions de santé, de bien-être, le développement personnel. On y donne des conseils pour que ces nouvelles arrivantes acquièrent leur autonomie et développent leur estime de soi.
Ainsi, ce groupe d’entraide est devenu une véritable institution communautaire, avec une direction et un conseil d’administration. Il offre divers services dans les trois langues (italienne, française et anglaise), pour répondre à la diversification ethnoculturelle croissante de ses membres et participantes qui viennent de partout du Grand Montréal.
«Au fil des ans, le centre, fidèle à sa philosophie féministe, engagée et solidaire, a su développer son approche intersectionnelle, qui vise l’amélioration des conditions sociales, économiques et politiques de toutes les femmes sans égard à l’âge, à l’appartenance ethnoculturelle ou à l’orientation sexuelle, indique la directrice. On a aussi étendu notre collaboration avec d’autres organisations communautaires pour promouvoir des politiques sociales et économiques plus justes et plus égalitaires, qui tiennent compte des besoins de femmes de toutes les communautés.»
Écoute active
Actuellement, 50 % des membres du CFSE sont d’origine italienne. Sa clientèle connaît une diversification grandissante des profils de diverses origines.
Parmi les services essentiels du centre, Pina Di Pasquale mentionne la Clinique juridique. «Un mercredi par mois, les femmes viennent à la rencontre de Me Lina Simeone, qui leur offre des consultations gratuites afin de les aider à se sortir de situations parfois très compliquées», ajoute-t-elle. Le JDV a d’ailleurs écrit sur ce service en novembre 2022.
Durant l’année 2022-2023, l’organisme a offert 65 interventions individuelles au profit de femmes qui vivent des situations de violence. «Le rôle du centre consiste à soutenir ces femmes dans leur cheminement pour qu’elles recouvrent leur autonomie et reprennent leur vie en main, explique Pina Di Pasquale. L’écoute active et sans jugement de leurs expériences douloureuses nous permet de mieux les orienter vers les ressources et les références adéquates.»
À l’ordre du jour du CFSE, la directrice souligne l’élaboration d’un plan stratégique. Aussi, et à l’occasion du 45e anniversaire, elle mentionne la préparation d’un livre sur l’histoire du centre.
La célébration s’est tenue le 15 décembre et était animée par les artistes Catherine Villeneuve et Lady Sylva. Elle a notamment été marquée par les témoignages des membres et leurs moments forts vécus au CFSE.
NDLR: le CFSE était impliqué dans la réalisation de la murale des Femmes d’acier, représentant des travailleuses de l’industrie textile dans le secteur Chabanel.
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