Cet article est tiré du numéro d’automne du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré à la sécurité à Ahunstic-Cartierville.
L’Association de Baseball Ahuntsic-Cartierville s’est saisie du programme Défi Même jeu, permettant aux associations sportives de promouvoir le sport au féminin, pour encourager les «Félines», les filles qui s’expriment dans ce sport collectif.
Baseball Ahuntsic-Cartierville nourrissait depuis quelques années le désir «de créer la place» pour les filles qui aiment ce sport, explique Paul-Gilbert Gamache, responsable du baseball féminin. Cette motivation vient du fait que sa fille et d’autres jeunes voulaient être des actrices et non des spectatrices lors des pratiques des Panthères [nom des équipes masculines de l’association]. Intégrées dans un premier temps dans des équipes mixtes, certaines n’y trouvaient pas leur compte.
Les Félines s’agrandissent
Au démarrage de cette saison, Catherine Brassard, responsable du financement, fait le nécessaire pour que le club soit dans la cinquième cohorte du Défi Même jeu. Ce programme permet aux responsables d’associations sportives de disposer d’une palette d’outils pour amplifier le rayonnement du sport féminin. «C’est un encadrement 360o», dit-elle.
En parallèle, des mères de famille comme Isabelle Gandilhon et Véronique Stoia ont fait la promotion du baseball féminin dans certaines écoles de l’arrondissement et sur les réseaux sociaux, entre autres.
«J’aime beaucoup le fait de jouer [exclusivement] avec les filles», confie Alessia Servant, qui évolue dans l’équipe U11. D’autant que «ce n’était pas le fun», quand elle jouait avec les garçons. Et pour cause… «Les gars avaient trop l’esprit de compétition, alors que moi, je voulais m’amuser, avoir du fun», insiste-t-elle.
Permettre aux enfants d’éprouver du plaisir dans le sport est très important à une époque où ceux-ci sont «envahis par les écrans et les jeux vidéo», rappelle Paul-Gilbert, qui répète qu’il s’agit «d’un baseball local et récréatif».
Baseball Ahuntsic-Cartierville veut lutter contre «la sédentarité» des enfants. Pour ce faire, l’association a instauré différentes catégories d’âge. L’effectif chez les filles est ainsi passé «d’une vingtaine à une soixantaine» de joueuses réparties dans différentes catégories, précise Véronique Stoia, assistante coach et responsable au 11U féminin.
L’engagement des mamans
Pour permettre aux enfants de pratiquer le baseball, certaines mères qui, par le passé, n’avaient jamais tenu une batte ni une balle de baseball se sont impliquées à différents échelons, dont celui d’entraîneuses. À travers le programme Défi Même jeu, elles espèrent profiter de l’expérience d’autres «associations de sport féminin» pour mieux encadrer leur progéniture.
«Il faut voir ce programme [Défi Même jeu] comme un tremplin pour nous aider à mettre en place des choses», analyse Isabelle Gandilhon, gérante du 13U féminin.
Un défi à tous les niveaux
Selon le règlement, l’encadrement technique doit-être constitué de « 50 % d’entraîneuses », soulignent-elles en chœur. «C’est ça qui est difficile, d’avoir des mamans [dans l’encadrement technique]», indique Véronique Stoia.
Certaines mères ont appris les bases de ce sport en suivant le parcours de leurs enfants.
«Voir une maman [qui n’a jamais joué au baseball] le faire, ça peut inspirer les plus petites qui peuvent se dire “hey! moi aussi je serai capable de jouer au baseball [comme la maman]”», estime Catherine Brassard.
Le gros défi est de continuer à intéresser les enfants au sport quand ils arrivent à l’adolescence, car, plus «ils vieillissent, plus le discours des parents passe moins», assure Claude Gilbert, qui se réjouit de l’implication dans l’encadrement «des jeunes de 20 à 22 ans qui parlent un peu leur langage et qui sont des modèles».
L’encadrement technique est là pour donner confiance aux filles, qui pour la plupart découvrent ce sport.
L’Association Baseball Ahuntsic-Cartierville espère avoir toutes les catégories chez les Félines à l’avenir. Elle amorce, à cet effet, une série de rencontres rétroactives pour améliorer son approche. Évidemment, l’équipe se retrouve aussi en moyenne trois fois par semaine pour jouer au baseball.
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