Cet article est tiré du numéro d’hiver du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré à la culture à Ahunstic-Cartierville.[Lien disponible à partir du 13 janvier 2025]
Il y a 40 ans, on coupait encore des arbres pour faire du papier. Ce n’est plus le cas. On a appris à maximiser la valeur de la forêt, et on travaille toujours à améliorer la chaîne d’approvisionnement.
De nos jours, quand on coupe un arbre sain au Canada, c’est pour le dépouiller de son écorce et en tirer du bois de construction en optimisant son équarrissage, ce qui laisse des copeaux qu’on utilise ensuite pour faire du papier.
Toute la pâte à papier est produite à partir de résidus d’une opération antérieure, et la fibre ainsi transformée peut être réutilisée plusieurs fois, voire entreposée pendant cinquante ans [lire].
Le triangle infernal
RecycleMédias, un OBNL qui représente les journaux visés par l’obligation de contribuer aux efforts de récupération et de valorisation des matières résiduelles au Québec depuis 2000, fournit les informations suivantes.
- Apport gouvernemental. En soutien à la presse écrite, le ministère de la Culture et des Communications du Québec a jusqu’à récemment contribué financièrement à la totalité (100 %) des coûts afférents, atteignant un sommet de 9,7 M$ en 2021. Mais depuis, il se retire rapidement du circuit et renvoie aux journaux existants la responsabilité d’une importante partie de la facture. Par exemple, sa contribution en 2025 sera de 4,3 M$ (33 %), alors que celle des médias sera de 8,6 M$ (81 %) !
- Récupération et recyclage. Les coûts de la collecte, du transport, du tri et du traitement du papier imprimé à recycler n’ont cessé d’augmenter depuis la mise en place de ce système de contribution.
- Moins de médias imprimés. Parallèlement, l’industrie des médias imprimés — journaux et magazines — fond à vue d’œil depuis 2012. Collectivement, nous n’utilisons plus que 10 % du papier dont nous avions besoin en 2010.
Certains ont abandonné le papier (La Presse en 2017), certains ont réduit leur consommation (Le journal des Voisins en 2024), plusieurs ont carrément disparu (16 hebdos locaux Metro Média en 2023). Ce qui fait porter un poids financier considérable sur chaque média survivant!
Et pourtant…
Et pourtant, les lecteurs nous aiment et nous font confiance. En 2022, plus de 78 % de nos lecteurs lisaient notre journal dans son format papier [«Sondage : les résultats», Journal des voisins, avril 2022, page 17].
Pour sa part, Médias d’Info Canada indiquait récemment que 62 % des lecteurs du pays faisaient en premier lieu confiance aux médias imprimés pour s’informer.
Malgré cela, on constate que les journaux locaux sont ceux qui souffrent le plus de la considérable diminution de l’achat publicitaire gouvernemental [Girouard, Yvan-Noé, «Les journaux communautaires sont KO», L’AMECQdote, décembre 2024, page 3]. Cherchez l’erreur…
Y a-t-il des mécènes dans la salle ?
Si, derrière les portes d’importants sièges sociaux installés dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville ou de ces belles grandes demeures de notre quartier, se trouvent des mécènes sensibles à l’information locale de qualité, de grâce, sortez vos chéquiers et soutenez-nous ! Notre campagne de financement se poursuit tout le mois de décembre.
La démocratie a besoin de nous, et nous de vous. Merci.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.