Tout le long de la rivière, dans notre quartier, un parcours audio nous permet de mieux connaître l’histoire de notre arrondissement et particulièrement l’histoire autochtone liée à Ahuntsic-Cartierville. On y découvre le nom d’origine de la rivière des Prairies, Skawanoti, et une partie de l’histoire du dernier village autochtone de l’île de Montréal.
Jocelyn Sioui, résident du quartier et concepteur wendat, nous raconte des éléments méconnus de la présence autochtone. Monsieur Sioui a plusieurs cordes à son arc, mais se définit surtout comme artiste de scène et chercheur d’histoire. Sa curiosité a été piquée lors d’une promenade dans le parc Nicolas-Viel quand il a découvert, en passant près de la statue de Nicolas-Viel, qu’à l’arrière se trouvait l’histoire de la noyade du père Nicolas Viel et de Auhaïtsic, son disciple.
La naissance du projet
Jocelyn Sioui a donc commencé des recherches et a découvert de multiples perles de cette histoire. En marchant le long du sentier des messagers, autrefois appelé le sentier des sauvages, il raconte à sa façon la vie de la communauté autochtone qui habitait sur le territoire. Celle-ci était constituée de 32 maisons longues et d’approximativement 400 habitants de plusieurs nations, dont les nations mohawk, huronne-wendat, anichinabée et Nipissing.
L’histoire méconnue
On se rend bientôt compte en écoutant le parcours que rien de cette riche histoire ne nous a été raconté. «Le quartier est chargé d’histoires autochtones, je me suis mis à déterrer cette histoire pour la rendre accessible, pour qu’elle se rende à nous.
De nombreuses fouilles archéologiques sur le site de Fort-Lorette nous ont fait découvrir l’existence de la communauté autochtone d’Ahuntsic, mais nous en ont aussi appris sur l’histoire de Montréal et de sa découverte», explique Jocelyn Sioui. «Montréal est une des rares grandes villes au Canada où il n’y a presque pas de traces des autochtones», ajoute-t-il.
Les perchaudes
Après avoir longtemps pensé que le mot Auhaïtsic voulait dire frétillant et agile, Jocelyn Sioui découvre dans le dictionnaire huron français du père Pothier datant de 17e siècle que le mot signifie perchaude, un petit poisson frétillant et agile. «On est donc perchaudois», souligne-t-il en riant.
Le long du parcours de 12 arrêts, vous pouvez télécharger les codes QR et écouter l’histoire de la rivière et des communautés autochtones présentes sur le territoire.
Le parcours va du parc Nicolas-Viel à l’église de la Visitation et peut se faire dans n’importe quel ordre.
L’objectif
«J’aimerais pouvoir continuer de raconter ces histoires ailleurs qu’à Ahuntsic. Je pourrais travailler avec d’autres communautés autochtones, qui ajouteraient à mes histoires, car moi, je parle de ce que moi, j’ai compris et je ne détiens que ma vérité.»
Monsieur Sioui a obtenu des bourses des différents Conseils des arts de Montréal, de Québec et d’Ottawa pour mener à bien ce projet. Le soutien de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a également été un appui de taille.
Pour plus d’information sur Skawanoti, vous pouvez consulter le site jocelynsioui.ca.
Cet article est tiré du numéro d’hiver du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré à la culture à Ahunstic-Cartierville.
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