Le comité citoyen aîné est une manière de s’impliquer dans la vie du quartier. Illustration: Solidarité Ahuntsic

Utiliser la technologie numérique pour agir sur la gouvernance dans un système démocratique, c’est ce qu’on appelle la démocratie électronique, ou encore la démocratie numérique.

Il y a une présence remarquable de groupes citoyens de l’arrondissement dans les médias sociaux. Les pistes cyclables, la réfection des routes, l’écoquartier Louvain, l’éclairage des parcs ou l’insécurité sont autant de sujets d’intérêt public qui y animent les conversations. Cependant, en fonction de leur raison d’être, l’usage de ces plateformes diffère.

Outils de communication

Pour les entités établies de l’arrondissement, les médias sociaux ont une fonction de canal de transmission d’informations.

Pierre angulaire de la politique locale, la mairie d’Ahuntsic-Cartierville utilise différents supports pour rejoindre la population. En plus des outils de communication et de diffusion traditionnels (affichages publics, avis postaux, placement média et autres), elle est présente dans les médias sociaux.

Le 24 août 2025, elle comptait un peu plus de 14 000 membres sur Facebook, plus de 1000 abonnés sur LinkedIn et X (Twitter), 256 sur YouTube et 6269 sur Instagram. Pour elle, ces réseaux sociaux ont la même fonction que les canaux traditionnels.

Il en est de même pour la société de développement Angus, chargée du projet Terra Nostra dans l’écoquartier Louvain. « Nous utilisons les médias sociaux pour informer et inviter les citoyens lorsque nous faisons des assemblées publiques », explique Isabelle Hébert, directrice marketing.

La présentation du projet Terra Nostra a été visualisée par plus de 6000 personnes sur Facebook et Instagram, et 53 d’entre elles ont indiqué qu’elles participeront à l’assemblée publique.

Réalisons Montréal

Pour les consultations citoyennes, l’arrondissement utilise « un portefeuille de plateformes et de méthodes de consultation variées, dont Réalisons Montréal », nous a fait savoir Antonin Benoît de la division des communications et relations avec les citoyens.

À travers la plateforme Réalisons Montréal, l’arrondissement peut sonder l’opinion de la population. Elle lui permet également de faire des suivis de projets. Le compte YouTube de la mairie permet en outre aux citoyens et citoyennes de suivre les conseils d’arrondissement et d’exposer leurs préoccupations.

Médias sociaux comme moyen de pression ?

Au-delà des différents outils mis à leur disposition pour interagir avec les élus du conseil municipal, les citoyens privilégient d’autres canaux numériques non officiels pour s’exprimer sur l’administration de l’arrondissement. Au moyen des groupes créés sur les réseaux sociaux, dont Facebook, ils animent le débat sur la vie du quartier.

L’un des groupes les plus suivis en ce sens est « Ahuntsic », où l’on peut lire : « La diversité fait la richesse de notre quartier. Nous vous demandons donc de respecter les opinions, les idées et les croyances de chacun. Les insultes, le harcèlement, les commentaires discriminatoires ou toute forme de propos offensants envers les autres membres ne seront pas tolérés. »

Sur ce préambule, les administrateurs de ce groupe Facebook créé en mars 2020 posent les balises qui régissent son fonctionnement. Avec plus de 27 000 membres, ce groupe devient l’un des plus animés sur les enjeux qui concernent Ahuntsic-Cartierville. Ce qui ne laisse pas les élus indifférents.

À titre d’exemple de cette vie démocratique électronique, le 3 août 2025, un citoyen s’exprimait en ces termes sur la dynamique des travaux de la rue Christophe-Colomb en direction nord : « Les travaux s’effectuent de manière très sporadique sur ce chantier fantôme depuis le début. J’ai communiqué avec l’arrondissement le 30 mai dernier et je n’ai pas reçu d’appel à part un accusé de réception, même si le message disait qu’on allait communiquer avec moi. ».

Au-delà de la lenteur des travaux, il exprimait sa préoccupation sur la difficulté de circuler dans cette zone. Comme une onde de gravité, ce message a suscité un débat et plus de 150 réactions, parmi lesquelles un commentaire de la conseillère de Saint-Sulpice, Julie Roy.

À l’instar de Mme Roy, les membres du conseil de l’arrondissement sont proactifs dans les médias sociaux. Ceux-ci sont pour eux un moyen d’indiquer à la population qu’ils sont à l’écoute de leurs préoccupations. Cette voix officieuse joue donc un rôle non négligeable dans la participation citoyenne pour l’essor d’Ahuntsic-Cartierville.

Cet article a été publié dans la version papier du JDV du mois d’octobre 2025.

 



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