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Trop de garderies dans l’arrondissement?
par Élizabeth Forget-Le François (décembre 2013)

Un petit tour en vélo, une course en auto ou une balade à pied dans le quartier nous en apprennent beaucoup! Il semble, entre autres, que depuis un an, voire deux, les garderies semblent avoir poussé comme des champignons sur le territoire d’Ahuntsic-Cartierville. Seulement une impression, ou une réalité?

Dévoués aux enfants, Jeanne Farida et Farouk Bouzerar ont choisi d’ouvrir une garderie privée non subventionnée sur le boulevard Henri-Bourassa, à l’angle de la rue Saint-Urbain. Il y a deux ans, la Petite école de mes anges était la seule garderie privée, des environs à accueillir les petits du quartier. « Nous sommes venus nous installer ici justement parce que nous avions fait une étude de marché. Il n’y avait pas de garderies et beaucoup d’enfants, mais depuis 2011 trois garderies ont ouvert sur un rayon de 250 mètres », raconte le couple. 

Pas assez de CPE?

Cette prolifération des garderies privées, la députée péquiste de Crémazie, Diane De Courcy, en est consciente. Elle semble ralentir, selon elle, la progression de mise en œuvre des centres de la petite enfance (CPE)*. « Lorsqu’il y a eu de nouvelles places accordées en CPE, il n’y en a pas eu dans notre comté », se désole son attachée presse, Claude Ampleman. « Ici, nous sommes considérés comme ayant beaucoup de garderies et c’est vrai, mais ce ne sont pas des places subventionnées », ajoute-t-elle en faisant référence aux 15 000 nouvelles places à 7$ qui seront créées à partir de 2014.

« Dans l’estimation des besoins, le Ministère regarde l’offre actuelle. La présence de garderies privées non subventionnées est donc considérée dans le calcul », confirme Nadia Caron, la relationniste du ministère de la Famille. Comme les parents peuvent toucher un crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants, Nadia Caron considère que la question financière ne devrait pas empêcher de combler les places vacantes dans les garderies privées non subventionnées du quartier. « En remplissant le formulaire de remboursement mensuel anticipé, on vient presque égaler le 7$ » conclu-t-elle.

Le crédit d’impôt ne dissuade pourtant pas les parents de vouloir envoyer leurs petits dans un Centre de la petite enfance (CPE)*, observe Mme Ampleman. « Il y a un comité de parents qui a son mot à dire sur ce que les enfants mangent, sur les sorties qu’ils font… Au privé, ce n’est pas le cas », résume l’attachée de presse. Informée de la fermeture de garderies privées ces dernières années, elle perçoit l’importance de dresser un portrait de la situation.

Une étude bientôt

Mme De Coucy prévoit d’ailleurs mandater la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville pour faire cette étude. Bien que le projet soit encore embryonnaire, Mme Ampleman affirme que les résultats permettront de constater les mesures à prendre et la manière de les appliquer afin de stabiliser la situation.

Des solutions, Mme Farida en voudrait. Depuis l’été dernier, la Petite école de mes anges n’affiche plus complet. En plus d’une dizaine de places libres, elle fonctionne avec une éducatrice en moins. « Il y a des enfants qui, avant d’arriver chez nous, s’inscrivent sur les listes d’attentes de CPE et au bout d’un moment ils sont appelés », explique M. Bouzerar. « C’est le cas de la petite Mathilde, se souvient sa femme. Elle allait commencer l’école en septembre, mais pour une économie de quelques mois, on l’a retirée. »

France Laget Chambefort, propriétaire des garderies l’Abri et La Bonbonnière, éprouve les mêmes difficultés. « J’ai de jeunes parents épuisés qui payent encore leurs études! Certains décident de chercher ailleurs et de déménager dans une ville intermédiaire où il y a de la place en CPE pour économiser », s’attriste la dame de 86 ans. Étant subventionnée, la garderie l’Abri est complète alors que La Bonbonnière a plus d’une quinzaine de places à combler. « À l’Abri, cela va bien, relate Mme Chambefort. C’est d’ailleurs souvent l’Abri qui paye pour la Bonbonnière. »

Démarches vaines

Tout comme La Bonbonnière, la Petite école de mes anges tente en vain, depuis des années, d’obtenir une subvention. « Donnez-nous-la et en moins d’une semaine nous serons pleins », affirment les deux propriétaires. Dans le dernier appel d’offres, 85 % des places ont été distribuées en CPE et 15% dans les garderies privées subventionnées. Toutefois, comme l’indique la relationniste du ministère de la Famille, la conversion de places des garderies privées en CPE n’a pas été retenue. Les garderies privées existantes ne sont donc pas admissibles à l’appel de projet.

Diane Eng, attachée politique représentant la députée de L’Acadie, Christine Saint-Pierre, constate que la population veut de nouvelles places en CPE et non des places déjà existantes. Comme plusieurs résidants du comté, elle remarque qu’il y a sans doute eu une augmentation des garderies privées au cours des dernières années.

Encore des permis?

Dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, la Ville accorde encore des permis d’exploitation à la condition que des critères tels que la sécurité des lieux soient respectés. La présence de nombreuses autres garderies à proximité n’est pas prise en considération.

Selon Mme Eng, le dossier des garderies est complexe et demande de prendre en considération de nombreux aspects. Bien qu’elle s’interroge quant à la pertinence de donner encore des permis, elle admet ignorer comment résoudre le problème. « Est-ce qu’on peut réellement empêcher un entrepreneur d’ouvrir une garderie ? », se questionne-t-elle sans pour autant avoir la réponse.

Le fait que la CDEC soit appelée éventuellement à brosser un portrait de la situation des garderies dans le secteur lui semble une idée intéressante. « C’est dans le mandat de la CDEC de veiller au bon développement de l’arrondissement, dit-elle. Si cette étude est faite, nous aurons une meilleure idée de ce qui se passe à ce chapitre. »


*Les centres de la petite enfance (CPE) sont des organismes à but non lucratif qui sont gérés par un conseil d’administration formé de parents, d’éducatrices et de gestionnaires.
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C’est Noël, on partage! 
(Seulement à Noël?)
par François Barbe (Décembre 2013)


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Pierre Chênevert – Crédit photo : jdv – Philippe Rachiele

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Yolande Marceau – crédit photo : jdv – Philippe Rachiele
Comme chaque année, à l’approche des Fêtes, un grand nombre de gens se laissent porter par l’ambiance et se métamorphosent littéralement en Pères Noël : un petit don par-ci, quelques conserves par-là… Certains donnent même de leur temps en participant à des activités d’entraide.

Sans rien enlever à ces gens qui profitent de la saison pour se faire généreux (il y a quand même des limites au cynisme !), il importe quand même de se poser la question : c’est Noël, on partage… Seulement à Noël ?


Dans un esprit d’inspiration (et non de culpabilisation…), nous vous présentons aujourd’hui trois portraits de bénévoles du quartier dont l’engagement exceptionnel s’étend tout au long de l’année.

« Rendre ce qu’on a reçu »

Qu’est-ce qui motive quelqu’un à mettre son temps au service des autres? On retrouve probablement autant de réponses à cette question que de bénévoles à Montréal… Pour Pierre Chênevert, responsable de la Guignolée à la St-Vincent-de-Paul de St-André-Apôtre, il s’agit surtout de rester actif et de garder un engagement social après la retraite. « C’est une façon de rendre ce qu’on a reçu », explique-t-il.

En compagnie des autres bénévoles de la St-Vincent-de-Paul, Pierre Chênevert a vécu sa grosse journée de l’année, le 24 novembre dernier, alors que se tenait la Guignolée de l’organisme. Pour l’occasion, quelques 150 personnes se sont jointes aux 20 bénévoles habituels pour collecter, trier et entreposer les denrées ramassées pour la banque alimentaire. « On se demande toujours si on aura assez d’aide pour passer à travers la journée, mais on n’est jamais déçu. Il y a toujours du monde! »

Mais si la grosse activité de l’année est passée, l’engagement de M. Chênevert, lui, ne prend pas de vacances. Plusieurs jours par mois, on le retrouve ainsi au comptoir alimentaire à recevoir des demandes d’aide ou à donner des paniers de nourriture. On ne le remarque pas toujours dans un quartier comme Ahuntsic, mais le nombre de gens dans le besoin reste élevé. Et les besoins ne se manifestent pas seulement à l’approche des Fêtes.

« On ne sait pas dire non! »

Bien sûr, travailler bénévolement pour un organisme demande du temps. Il ne faut donc pas s’étonner de voir beaucoup de retraités prendre des engagements dans leur milieu après avoir salué une dernière fois leurs collègues de travail. Mais pour certains, l’engagement débute bien avant.
Aujourd’hui directrice de l’Union des Familles d’Ahuntsic, Yolande Marceau a commencé à œuvrer au sein de l’organisme alors qu’elle était toujours sur le marché du travail. Elle a bien pris sa retraite de l’enseignement  depuis, mais elle en a alors profité pour… s’engager encore plus!

À l’origine, c’est une voisine qui l’a convaincue de se joindre à l’UFA comme bénévole. Sa personnalité qui lui fait apprécier — sinon rechercher! —les contacts sociaux l’a ensuite amenée à rester et à en faire toujours plus… Outre son poste de directrice de l’UFA, on la retrouve aujourd’hui à la présidence de la St-Vincent-de-Paul de St-André-Apôtre ainsi qu’au bazar de la paroisse Ste-Madeleine d’Outremont. Pourquoi en faire autant? « On ne sait pas dire non! », lance-t-elle à la blague.

Quand on œuvre depuis aussi longtemps dans un milieu, on finit par connaitre beaucoup de monde. Et c’est ainsi que même le réseau social de Yolande Marceau est mis au service de la communauté. Il n’est en effet pas rare de l’entendre référer des bénévoles à des organismes qui ont besoin d’un coup de main, ou encore de convaincre des gens de participer à gauche et à droite… L’engagement social serait-il contagieux?

Enthousiasme qui ne s’éteint pas

Faisant partie de l’organisation et de la réalisation de nombreuses activités dans les paroisses St-Benoît et St-André, Céline Carrière est justement une de ces bénévoles dont l’engagement semble se transmettre de façon contagieuse. En plus du soutien qu’elle apporte aux nouveaux arrivants du quartier, Mme Carrière anime régulièrement des rencontres avec des groupes de jeunes qui désirent eux aussi s’engager socialement.

L’une des activités de ces groupes consiste à ramasser des fonds pour les redistribuer de différentes façons : parrainer des jeunes dans des pays en voie de développement, organiser des fêtes pour enfants, contribuer financièrement aux campagnes d’organismes de charité… L’argent provient le plus souvent de la vente de gâteaux préparés par des bénévoles du quartier.

C’est le côté social qui a amené Mme Carrière à offrir une partie toujours plus grande de son temps à sa communauté. Aujourd’hui, elle est toujours aussi enthousiaste à l’idée de transmettre ses valeurs d’engagement à toute une génération de futurs citoyens.

Comme pour des milliers d’autres bénévoles engagés au sein de leur communauté, ces trois citoyens du quartier sont encore plus occupés durant la période précédant les Fêtes. Mais leur façon d’aider les autres tout au long de l’année nous rappelle que le partage, ce n’est pas seulement à Noël! 
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Photocrédit photo : jdv – Philippe Rachiele

Résidence Rêvanous…
Un rêve qui devient réalité!
par Mélanie Meloche-Holubowski (décembre 2013)

En 2002, une travailleuse sociale du CLSC Ahuntsic invite les parents des enfants avec une déficience intellectuelle à un atelier de réflexion. « La grande préoccupation des parents est ce qui adviendra de leur enfant lorsqu’ils ne seront plus là », explique Karine Boivin, coordinatrice de Rêvanous. « Ils veulent assurer l’autonomie de leur enfant. » L’intervenante leur présente un exemple de résidence pour personnes avec déficiences qui existe déjà dans Lanaudière.

Inspiré et enthousiasmé par l’idée, un groupe de parents commence alors à discuter d’un projet pour Ahuntsic-Cartierville. Ils souhaitent ouvrir une résidence pour leurs propres enfants afin que ces derniers puissent devenir locataires et citoyens à part entière.

Parmi les adultes aux prises avec un problème de déficience intellectuelle qui travaillent et reçoivent un salaire (qui dépasse rarement 27 000  $), il est très difficile de trouver un logement salubre dont le loyer ne grugera pas tout leur budget. La construction d’une résidence permettra à ces adultes de mieux intégrer la communauté sans vivre dans la pauvreté.

« Pour un adulte avec une déficience, être locataire, c’est avoir un statut social », explique Marjolaine St-Jules, une des cofondatrices, et mère d’une fille avec une déficience.

La première étape a été de créer l’organisme à but non lucratif (OBNL), Rêvanous. En plus de porter le projet de la résidence, Rêvanous a permis de créer un réseau d’entraide tissé serré.

Plusieurs partenariats

Première petite victoire en 2002, alors que sept logements du HLM Berri-Lajeunesse sont réservés pour des personnes avec déficience intellectuelle. Deux ans plus tard, sept autres logements sont réservés au HLM Les Hirondelles.

Par contre, les demandes sont plus élevées que l’offre. La résidence permettrait de combler une partie de l’objectif de la Table de solidarité d’Ahuntsic, qui espère pouvoir offrir 1 000 nouveaux logements sociaux d’ici 2019.

Après de nombreuses négociations, l’organisme a acheté une partie du stationnement de l’école Marie-Anne sur la rue Laverdure, pour la somme de 795 000 $. Situé tout près d’une école, des transports en commun et des épiceries et services, l’endroit est idéal pour les adultes, tout comme les aînés qui y habiteront.

Afin de financer le projet de résidence, Rêvanous a obtenu de nombreux appuis financiers, dont celui du programme Accès Logis (Société d’habitation du Québec). Certains résidants auront droit au Programme de supplément au loyer (où le loyer est fixé à 25 % du revenu de la personne).

Une mixité d’aînés et d’adultes

La résidence de six étages comptera 79 logements, dont 25 destinés aux adultes avec une déficience intellectuelle légère et 54 pour des personnes de 55 ans et plus.

Parmi les 79 logements, 24 seront adaptés pour des personnes avec un handicap physique. La plupart des logements seront des trois et demi; une douzaine seront des quatre et demi.

Une salle communautaire et une cuisine collective seront aménagées. Les résidants seront autonomes, mais obtiendront un soutien de Rêvanous, qui emménagera au rez-de-chaussée de l’édifice et y aménagera ses propres bureaux. « On ne veut pas que nos enfants soient placés, qu’ils soient infantilisés. (…) On ne veut pas que notre fille reste un enfant tout sa vie », ajoute Mme St-Jules. L’organisme songe d’ailleurs à y intégrer un plateau de stage.

La mixité d’adultes avec déficience et d’aînés permettra de créer une communauté d’entraide. « Des alliances se créent. Tout le monde veille sur son voisin », explique Karine Boivin.

« La communauté de Rêvanous est déjà comme une deuxième famille pour plusieurs adultes. La résidence ne fera que solidifier ces liens », ajoute Mme St-Jules.

Préparation en cours!

La construction devrait être terminée en novembre 2014, mais il y a déjà plus de 40 noms sur la liste d’attente pour les 24 logements disponibles. Un processus de sélection sera bientôt mis en place pour choisir les résidants. « On demande que les locataires n’aient pas de maladie mentale grave ou de troubles de comportements », explique Mme St-Jules. De plus, les adultes doivent être prêts à entreprendre les démarches.

C’est pourquoi Rêvanous organise des ateliers (créés par Mme St-Jules) pour les adultes et leurs parents afin de les préparer au déménagement. Les futurs locataires apprennent des notions telles que les saines habitudes de vie, les tâches ménagères à accomplir au quotidien, la rédaction d’un budget. « C’est un défi, ils font d’énormes efforts, dit Mme St-Jules. Mais après coup, ils ne veulent pas retourner en arrière. »

Karine Boivin rappelle, en terminant, que le CSSS Ahuntsic-Montréal-Nord a accompagné l’équipe depuis le tout début dans l’élaboration du projet.

Rêvanous, un nom prédestiné!



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Marjolaine St-Jules, cofondatrice

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Karine Boivin, coordonnatrice du projet, David Bilodeau et Maryse Millette, intervenants
Crédit photos : jdv – Philippe Rachiele
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PhotoLe CANA en visite au Biodôme – Crédit photo : jdv – Philippe Rachiele


Dans Ahuntsic et Bordeaux-Cartierville

De plus en plus d’immigrants fondent ici leur foyer
par Mélanie Meloche-Holubowski (octobre 2013)

Récemment, les Québécois se sont vu proposer une Charte des valeurs par le gouvernement du Québec, laquelle Charte fait jaser dans les chaumières, notamment celles du quartier. Journaldesvoisins.com brosse ici un portrait de nos voisins issus de l’immigration et de leurs efforts pour établir leurs pénates parmi nous et faire partie intégrante de leur société d’accueil au sein de notre quartier.

Que ce soit pour la qualité de vie, des logements moins dispendieux ou des écoles ouvertes à la diversité, de plus en plus d’immigrants s’établissent dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. « Il y a cinq ans, nous étions en dessous de la moyenne montréalaise. Maintenant, on a peut-être même dépassé la moyenne », estime Florence Boudreau, du Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA).

Difficile de dire précisément combien de nouveaux arrivants ont choisi Ahuntsic-Cartierville dans les dernières années, puisque les statistiques détaillées du recensement de 2011 n’ont pas encore été dévoilées. Pourquoi Ahuntsic-Cartierville? Les loyers dans d’autres arrondissements augmentent à vue d’œil. « Les gens remontent vers le nord », explique Mme Boudreau.

Près d’un tiers

Selon les données les plus récentes de l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal, 30,7 % de la population du territoire du CLSC d’Ahuntsic a une langue maternelle qui est autre que le français ou l’anglais; 27,6 % sont des immigrants (nés à l’extérieur du pays) et 5 740 immigrants sont arrivés entre 2001 et 2006.

C’est le district de Sault-au-Récollet qui a accueilli le plus de nouveaux arrivants entre 2001 et 2006, soit 1 845 personnes. Le district Bordeaux-Cartierville, quant à lui, est devenu un des quartiers les plus multiethniques de Montréal, selon Anait Alexsarian du Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI), ajoutant que plusieurs immigrants proviennent de l’Afrique, du Cameroun, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Syrie, de la Colombie et du Liban.

D’ailleurs, saviez-vous que la sculpture « Dalet » dans le parc Marcelin-Wilson commémore les 125 ans de la présence de la communauté libanaise à Montréal? Et que, dans Bordeaux-Cartierville, on surnomme la rue Salaberry, « Salaberry-de-India », en référence à nos nombreux compatriotes d’origine colombienne qui s’y sont établis? En effet, plusieurs d’entre eux sont originaires de Carthagène (Carthagena de India), une des villes colombiennes situées sur la côte de la mer des Caraïbes.

De l’aide!

Autre preuve que les immigrants choisissent davantage le quartier comme lieu de résidence : les organismes d’aide en immigration sont débordés. Il y a cinq ans, le CACI donnait cinq classes de français aux nouveaux arrivants. Aujourd’hui, il en offre 22 et assiste annuellement quelque 5 000 personnes. Quant à lui, en 2011-2012, le CANA a réalisé 2 250 interventions auprès de 907 personnes, issues de 79 pays différents et le Centre Scalabrini a aidé plus de 5 000 personnes.

Deuil migratoire

Dès leur arrivée à l’aéroport, les immigrants sont informés des différentes ressources disponibles. On les aide avec tous les aspects du quotidien : trouver un logement, un emploi ou une école pour les enfants, remplir toute la paperasse, et s’inscrire à des cours de français. Il y a aussi de l’aide pour connaître son voisinage, et pour se préparer à l’hiver.

« On les aide à se créer des réseaux d’entraide », souligne Florence Boudreau. Des intervenants sillonnent même les rues du quartier pour repérer les gens qui n’ont peut-être pas encore reçu un appui ou qui se sentent isolés.

Chaque cas d’immigration est différent et l’approche doit être individualisée. Il faut tenir compte du passé de chaque personne et la raison de leur immigration, rappellent les intervenants.

Un rêve?

L’intégration professionnelle est également un élément important, puisque trouver un emploi est toujours un problème de taille pour les nouveaux arrivants. « Le rêve américain, canadien, il n’existe pas. Il faut travailler très fort pour l’avoir. Ça prend du temps, ce n’est pas facile », affirme Miguel Arévalo du Centre Scalabrini, qui offre différents services aux immigrants, dont un nouveau service d’hébergement pour femmes immigrantes. Une dizaine de chambres accueillent des réfugiées, pour une période de six à dix mois.

Enfin, les organismes proposent plusieurs activités au sein de la communauté pour contribuer au rapprochement culturel avec la société d’accueil. Il y a quelques années, le CANA offrait un programme de jumelage entre immigrants et résidants d’Ahuntsic. Mais, faute de financement, ce projet a été annulé. Toutefois, le Centre Scalabrini, qui offre des cours d’anglais et d’espagnol (autant aux résidants qu’aux nouveaux arrivants), permet de créer des liens entre voisins.

Un deuil à faire

Malgré tout, l’immigration peut être très difficile à vivre émotionnellement, surtout au cours des six premiers mois. « Immigrer, ce n’est pas comme visiter en tant que touriste, insiste M. Arévalo. Il y a toujours un deuil migratoire à faire, pour n’importe qui : réfugiés, professionnels, familles ou individu », ajoute-t-il.

Même si les immigrants ont longuement préparé leur projet d’immigration, et qu’ils sont très scolarisés et informés, l’arrivée en terre d’accueil peut être ardue. « L’image que l’on voit sur Internet n’est pas toujours représentative de la réalité », prend soin de préciser Anait Alexsarian, du CACI.

L’intégration se vit plus facilement pour les enfants, estime Mme Boudreau. « Ils ont un mini-deuil à faire puisqu’ils perdent leurs amis, et des membres de leur famille. Par contre, les parents ont perdu beaucoup plus : leur statut social, leur source de revenus, leur maison, leur famille… »

Des écoles de quartier diversifiées

On dénote 8 000 jeunes parmi les nouveaux arrivants à Montréal. Les élèves de la CSDM proviennent de 169 pays (principalement de l’Algérie, d’Haïti, du Maroc et de la Chine) et parlent 183 langues différentes. La commission scolaire compte 200 classes d’accueil réparties dans 33 écoles primaires et 12 écoles secondaires. Quelque 2 400 élèves du primaire et 1 200 élèves du secondaire bénéficient d’aide pour l’accueil et la francisation. Les écoles Saint-Benoit, Ahuntsic et Saint-Simon ont une population étudiante de plus en plus multiethnique. Elles offrent d’ailleurs des classes d’accueil pour les élèves allophones. Pour favoriser l’apprentissage de langues et d’autres cultures, cette école donne le programme d’enseignement de la langue d’origine (PELO); les enfants peuvent y apprendre l’espagnol, l’italien ou l’arabe en activité parascolaire.

« À l’école Saint-Benoît, signale la directrice, Isabelle Côté, on peut seulement compter 12 enfants dont le père et la mère sont Québécois « pure laine » sur 295 élèves et huit élèves dont un des deux parents l’est. Par contre, plusieurs de nos élèves sont nés au Québec. » Mme Côté ajoute que les élèves parlent 24 langues.

Selon Mme Côté, la richesse de l’école Saint-Benoît est sa diversité culturelle; les enfants y trouvent facilement leur place. Ils ont tous une partie de leur réalité qui est commune. » Une intervenante du CANA est présente à l’école deux jours par semaine et organise également des activités familiales durant le week-end. C’est également le cas dans d’autres écoles.

Rôle central des écoles

Les commissions scolaires ont parfois recours à un service d’interprétation et de traduction pour mieux communiquer avec les parents. « Il faut expliquer aux parents ce qu’est une école au Québec. Pour 50 % des immigrants, la participation des parents dans le milieu scolaire est un concept nouveau » signale Mme Boudreau. De plus, on offre aux parents allophones des cours de français.

« On a vu des parents affolés de voir autant de nouveaux arrivants, signale l’intervenante. Certains nous ont dit : “On n’enverra pas nos enfants ici, ils vont apprendre l’arabe” ».

Heureusement, les directions d’école ont rapidement atténué  ces peurs.  De nombreuses activités entre parents québécois et allophones ont été organisées afin de rapprocher les différentes cultures et assurer une meilleure intégration des jeunes immigrants à la société québécoise et à leur société d’accueil de proximité, qui sont les quartiers Ahuntsic et Bordeaux-Cartierville.

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Métro, jogging, marche, vélo, auto  (août 2013)
Pour aller en classe ou travailler…
Les Ahuntsicois s’offrent la totale !


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Jean Éthier

Par Élizabeth Forget-Le François

Les costumes de bain aux couleurs éclatantes et les sacs de plage fleuris cèderont bientôt la place aux mallettes et aux manuels scolaires. La fin de la saison estivale annonce pour plusieurs un retour aux horaires coutumiers et aux journées d’école chargées. Mais avant de replonger dans le quotidien des travailleurs et des écoliers, encore faut-il parvenir à destination.

Florence Veilleux, de la rue Jeanne-Mance, entame en septembre sa deuxième année universitaire en mathématiques à l’Université de Montréal. 

La rouquine au regard pétillant est une inconditionnelle du transport en commun : « Satisfaite? Ah oui! Pour moi, sincèrement, c’est du porte-à-porte. En plus, j’évite la circulation et le problème du stationnement rare ou dispendieux.»

Outre les économies sur le stationnement, le transport en commun est une option avantageuse. Même sans bénéficier du tarif étudiant, l’Association du transport urbain du Québec calcule que privilégier le métro et l’autobus au détriment de l’automobile permet de payer neuf fois moins cher.

Un autre adepte du transport en commun, Dennis Griffin quitte son domicile rue Hogue aux environs de 8 heures. Arrivé à la station Henri-Bourassa, il s’engouffre dans le métro et ne refait surface que 35 minutes plus tard, en plein centre-ville de Montréal, station Square-Victoria. Le métier d’avocat exige de savoir faire preuve de ponctualité. En ce sens, le seul reproche de Maître Griffin vise les interruptions de service : « En général, tout va bien sauf lorsqu’il y a des pannes. Ça arrive juste assez pour y penser certains jours et se dire : j’espère qu’il n’y en aura pas! Ce matin, je ne dois vraiment pas être en retard! »

Quand on se compare, on se console

De janvier à juin 2013, 145 arrêts de service de cinq minutes ont indisposé les usagers du métro. Ces chiffres démontrent une amélioration de 23 % par rapport à l’an dernier, bien que, pour un usager pressé de se rendre au boulot ou en classe, toute panne est problématique. En moyenne, neuf interruptions de 20 minutes et plus surviennent chaque mois.

Toutefois, comme l’indique Isabelle A. Tremblay, conseillère corporative à la Direction principale des affaires publiques de la Société de transport de Montréal : « Il n’en demeure pas moins que de façon générale, notre métro reste deux fois plus fiable que la moyenne mondiale. »

L’Enquête sociale de 2010 réalisée par Statistiques Canada tend à prouver que M. Griffin n’est pas le seul Montréalais à apprécier le service offert. Quarante-et-un pour cent des travailleurs résidant à Montréal optent pour le transport en commun, comparativement à un faible 11 % dans les municipalités avoisinantes.

L’automobile a la cote

De la rue Jeanne-Mance, Florence accède aisément aux lignes d’autobus 69, 164 et 171. Elle profite toutefois, certains matins, d’une ballade en voiture jusqu’au métro, car sa mère a un penchant pour ce moyen de locomotion : « C’est pour le confort que je privilégie l’automobile et le covoiturage parce qu’au niveau du temps  ce n’est pas plus rapide. Je trouve ça plus agréable, surtout en fin de journée », précise France. Comme elle, de nombreux citadins priorisent la voiture.

Selon l’enquête Origine-Destination 2008 menée par Statistiques Canada, en 2006, 65,4 % des travailleurs montréalais utilisaient l’automobile en tant que conducteur afin de se rendre au travail. Il est toutefois à noter qu’entre 2003 et 2008, la fréquentation du transport en commun a augmenté de     10 % à Montréal. Ces données laissent présager que les résultats de l’enquête en cours jusqu’à 2015 dénoteront une utilisation moindre de la voiture par les travailleurs.
 


Allier santé et déplacements

À 5 h 45 du matin, Jean Éthier, médecin de son état, a pour habitude, deux fois semaine, d’enfiler son ensemble de jogging et de profiter de l’heure suivante pour franchir les quelques huit kilomètres  séparant sa résidence dans le quartier de son lieu de travail, l’Hôpital Saint-Luc. « J’ai laissé ma voiture à ma plus jeune quand elle est partie de la maison. Ce n’était pas très logique ni écologique d’avoir deux autos pour deux personnes », explique M. Éthier qui alterne entre la course et le vélo. Malgré la présence d’un véhicule dans l’entrée de garage, son épouse, Marie-Josée Lachance, privilégie la marche quand elle n’a pas à faire d’emplettes. « Je me rends à pied  parce que c’est agréable, il fait beau, ça détend, ce n’est pas trop loin, ça coûte moins cher en essence… Toutes ces réponses ! », raconte, sur un ton rieur, l’enseignante d’une école du quartier. Malgré ces avantages, l’enquête Origine-Destination 2008 confirme le peu de considération des Montréalais  pour les moyens de déplacements non motorisés. En 2006, 5,7 % des travailleurs marchaient comme Marie-Josée jusqu’à leur lieu de travail alors que 1,6% pédalaient comme Jean pour s’y rendre.

Effets sur l’environnement

La ville de Montréal indiquait dans un récent rapport une diminution des gaz à effet de serre de 11% par habitant entre 1990 et 2009. Des progrès seront toutefois nécessaires dans un secteur comme celui des transports ayant enregistré une hausse de 5 % de ses émissions.

Privilégier les transports en commun comme Florence et Dennis, le covoiturage comme France ou le jogging, la marche et la bicyclette comme Jean et Marie-Josée sont autant d’efforts essentiels pour permettre à Montréal de mieux respirer.  Souhaitons que la conscientisation des Ahuntsicois saura contribuer à l’atteinte de l’objectif de la ville de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% par    rapport à 1990 d’ici 2020.
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Un été dans, mais pas à l’eau…     (juin 2013)


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Votre piscine est-elle sécuritaire?

Par Élizabeth Forget- Le François

Après un long hiver, le printemps démarre en trombe. Et la chaleur arrive parfois très vite, sans crier gare. Comme les oiseaux après la pluie, les gens sortent. Quand il fait chaud et humide, ils recherchent les plans d’eau.

Mi-mai : rue Hogue, dans le quartier Ahuntsic, Céline Carrière a déjà ouvert sa piscine. Elle n’est pas la seule. Les plaisirs de l’été rappellent toutefois la nécessité de penser sécurité. En 2012, seulement au Québec, la Société de sauvetage dénombrait 75 noyades, un chiffre qui rappelle que le Québec est la province canadienne où l’on déplore le plus grand nombre de noyades chaque année.

Michèle Mercier, directrice des programmes de secourisme, natation et sécurité aquatique de la Croix-Rouge au Québec, explique cette tendance du fait que la population du Québec est concentrée dans de grandes villes comme Montréal et Québec : « Le territoire est très urbain. Les résidants n’ont pas énormément de terrain et la piscine est donc située très près de la maison ce qui constitue une part du problème. »

Nos petits, des victimes faciles

Depuis 1991, la Croix-Rouge canadienne recueille, en partenariat avec la Société de sauvetage, les données concernant les noyades à partir des rapports du Bureau du coroner.      

Le portrait de la situation attriste Mme Mercier : «Depuis plus de vingt ans, c’est toujours le même type de clientèle qui se noie le plus, soit les enfants de quatre ans et moins.» Lorsque Céline Carrière a emménagé dans sa demeure d’Ahuntsic Ouest, sa plus jeune, maintenant adulte, allait justement avoir quatre ans. «Mes enfants savaient nager, raconte-t-elle, mais ils étaient petits. Jamais je ne les laissais sans la surveillance d’un adulte. »

En raison des grandes tendances des rapports de noyade, la Croix-Rouge a mis sur pied un programme préscolaire destiné aux enfants âgés entre six mois et cinq ans : «Dans ce programme, on demande aux parents d’accompagner les tout-petits dans l’eau. Nos instructeurs profitent de l’occasion pour donner des consignes en matière de sécurité aquatique. C’est la combinaison natation et sécurité qui sauve des vies », souligne Michèle Mercier.

Nager pour la vie

Karina Renaud, coordonnatrice aquatique au YMCA Ouest-de-l’Île considère insuffisante la formation offerte par la Croix-Rouge, qu’elle qualifie   d’« initiation à l’eau ». De retour au Québec après avoir vécu de nombreuses années aux États-Unis, elle offre un cours de survie aquatique basé sur une technique très populaire de l’autre côté de la frontière. Son programme Nager pour la vie s’adresse aux bébés et aux jeunes enfants âgés entre huit mois et quatre ans : « Je montre à mes petits nageurs comment remonter à la surface s’ils tombent. J’y parviens avec un langage simple et imagé : “Tu sautes à l’eau, tu te retournes sur le dos, tu mets tes ailes de papillon et tu regardes le ciel. »» 

La Croix-Rouge désapprouve, pour sa part, cette méthode d’apprentissage. Selon l’organisation, en cas de noyade, les conditions ne sont pas les mêmes. « De nombreuses piscines ne sont pas chauffées. C’est un facteur de stress supplémentaire pour les enfants, au même titre que les vêtements, s’ils tombent à l’eau accidentellement. De plus, si nos plus jeunes portent des couches absorbantes, celles-ci deviennent extrêmement lourdes. Jamais ils ne pourront revenir à la surface », plaide Michèle Mercier. Alors que la directrice des programmes de secourisme, natation et sécurité aquatique de la Croix-Rouge appelle à la prudence, Mme Renaud défend son programme : « Je ne pourrai jamais prétendre que ma technique est 100 % à l’épreuve de la noyade. Même un grand nageur comme Michael Phelps n’est pas à l’abri, dit-elle.

Je donne simplement une chance et des habiletés supplémentaires qui pourraient aider en cas d’urgence. » 

Pour être en règle

Outre les cours de natation, l’aménagement des piscines résidentielles est un aspect crucial. Thierry Pitioret, domicilié rue Prieur en est bien conscient. « Notre terrain est clôturé, raconte le résidant, mais notre piscine ne l’est pas. Autrefois, le règlement nous le permettait. Il a changé depuis l’acquisition de notre piscine et c’est une bonne chose. Surtout que dans Ahuntsic, tout le monde à des piscines, notre voisin sur Meunier, sur Tolhurst… » Le nouveau règlement municipal géré  par l’arrondissement auquel M. Pitioret fait référence est en vigueur depuis juillet 2010. Il s’applique aux piscines installées après le 31 octobre 2010 qui doivent obtenir un permis de l’arrondissement avant l’installation, que ce soit une piscine creusée ou hors-terre. Le règlement stipule, entre autres, que la piscine ainsi que le terrain doivent être clôturés. Certaines piscines hors-terre peuvent se soustraire à cette exigence si elles ont une échelle munie d’une portière de sécurité se refermant et se verrouillant automatiquement. 

Inspection gratuite

Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage, suggère de faire appel aux visites de vérification de courtoisie à domicile gratuites afin de s’assurer de la conformité de son installation. « Nos inspecteurs se rendent chez vous et en une heure, ils observent tous les aspects de votre aménagement et dressent une liste de recommandations. Ils donnent aussi de petits trucs pour s’assurer que votre encadrement est toujours sécuritaire. »

Les conseils dont parle M. Hawkins sont tous disponibles en ligne depuis la mi-mai sur le tout nouveau site baignadeparfaite.com avec, en complément, un test d’auto-évaluation des installations, des jeux et des outils éducatifs pour les enfants. Michèle Mercier, quant à elle, insiste sur l’importance de ne laisser aucun objet flottant sur l’eau en dehors des heures de baignade, car un canard de plastique ou un ballon aux couleurs vives est susceptible d’attirer les tout-petits.

En outre, elle suggère d’apporter, lors de la baignade, breuvages, collations, crème solaire et téléphone pour ne pas être tenté de laisser les enfants sans surveillance le temps d’un aller-retour à la maison.

Consignes et adulte responsable

Pour Mme Mercier, posséder une piscine exige d’avoir la patience de répéter les consignes de sécurité : « Lorsque l’on apprend aux enfants à traverser la rue, on ne leur explique pas seulement une fois de regarder à droite, à gauche, et d’arrêter à la lumière rouge. Il faut constamment faire des rappels et c’est la même chose lorsque l’on a une piscine résidentielle. »

Pierre Foisy, résidant de la rue Tanguay et père de cinq enfants croit, pour sa part, que lors de la visite de la parenté ou d’un groupe d’amis, pour la baignade, rien ne vaut la surveillance des enfants par UN adulte désigné. « On lui donne un sifflet et on lui dit : “Pour les 30 prochaines (15 ou 20) minutes, tu surveilles les jeunes! Au bout du laps de temps, mentionne M. Foisy, l’adulte désigné choisit un autre comparse qui prend aussitôt la relève. Le sifflet change alors de main. » Et pendant ce temps, le père de famille suggère que l’adulte choisi ne jase pas avec les autres, ne boive pas de boisson alcoolisée, ne quitte pas les lieux mais demeure attentif et garde les yeux fixés sur la piscine et les enfants. « Il est LE surveillant désigné et agit comme tel. Aussi, le sifflet lui rappelle sa responsabilité », de conclure M. Foisy.

 Liens utiles :
http://baignadeparfaite.com/
http://mapiscinesecuritaire.com/
http://www.sauvetage.qc.ca/nouvelles.asp
http://www.sauvetage.qc.ca/contenu-splash.asp?id=623
http://www1.ville.montreal.qc.ca/banque311/content/ahuntsic-cartierville-%E2%80%93-piscine-priv%C3%A9e
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L’école secondaire, à Ahuntsic  (août 2013)
Entre les deux, les cœurs balancent…


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École Sophie-Barat

par Mélanie Meloche-Holubowski

Alors que les écoliers, élèves et étudiants de tout acabit entreprendront bientôt leur nouvelle année scolaire, plusieurs jeunes de 6e année —sinon leurs parents— songent déjà à leur avenir. Fréquenteront-ils une école secondaire publique du quartier? Ou l’une des nombreuses écoles privées à proximité? Pour avoir l’heure juste, Journaldesvoisins.com a rencontré quelques familles des environs. 


La famille Frenette a quatre enfants. Deux d’entre eux fréquentent des écoles du système privé (Mont Saint-Louis et Jeanne-Normandin) et deux vont au public (Sophie-Barat). De son côté, la famille Beaulieu-Dessain a choisi des écoles secondaires privées (Mont Saint-Louis et Regina-Assumpta). Enfin, la famille de Pommeraie a préféré le système public (Sophie-Barat).

L’embarras du choix

Heureusement, selon plusieurs familles ahuntsicoises, le choix ne manque pas dans l’arrondissement. « Nous sommes très chanceux, dit Florence de Pommeraie, mère de deux enfants. Nous avons de très bonnes écoles publiques, de bons cégeps. La qualité de l’enseignement y est élevée. Les enfants sont bien formés ».

La famille de Pommeraie a d’ailleurs choisi le quartier Ahuntsic en fonction de la qualité de ses écoles. « Si l’école (Sophie-Barat) avait mauvaise réputation, j’aurais peut-être regardé ailleurs », confie la mère de famille.

Sophie Barat, l’école secondaire publique du quartier, a une bonne notoriété auprès des parents. Selon le Fraser Institute, l’établissement (1 350 élèves) s’est classé au 190e rang de 446 écoles au Québec, en 2008, avec une cote globale de 6,1 sur 10. Cette même année, le Collège Regina-Assumpta (2 200 élèves) s’est classé premier, avec une note de 10 ; et le Mont Saint-Louis (1 400 élèves) a pris le 24e rang, avec une note de 9,6.

Des préjugés

Mais, nombreux sont les préjugés qui perdurent au sujet du système public d’éducation. « On m’a déjà dit que je ne donnais pas la même chance à mon enfant qui va au public comparé à mes autres enfants qui vont au privé », déclare Geneviève Frenette. « Pourtant, poursuit-elle, chaque école a été choisie avec soin, en fonction de la personnalité et des besoins de mes enfants », ajoute-t-elle.

« L’école, ce n’est pas juste académique. Il y a aussi le cadre social, le corps professoral, la direction, la philosophie. L’école est un milieu de vie. On n’y apprend pas seulement les mathématiques, on apprend à vivre en société, à composer avec des situations », acquiesce Sylvie Beaulieu, mère de quatre enfants.  

Par exemple, Mme Frenette dit avoir été très impressionnée par le fait qu’à Sophie-Barat, sa fille ait participé à un stage d’une semaine en entreprise. De son côté, Mme de Pommeraie vante le programme de sauveteur en piscine (l’établissement possède une piscine adjacente, que se partagent l’arrondissement et l’école). Peu importe, « il y a de bons et de mauvais profs, autant au privé qu’au public, affirme Mme  Frenette.  J’ai aussi connu des cas d’intimidation qui ont été mal gérés au privé », ajoute-t-elle.

Au privé : des clients

Du côté de la famille Beaulieu-Dessain, même si les enfants ont fréquenté les écoles primaires publiques du quartier, c’est l’enseignement privé que les parents ont préféré pour le secondaire. « C’est clair qu’entre le privé et le public, le privé a plus de moyens, croit Sylvie Beaulieu. Parce que les gens paient, ils ont plus de services, plus d’encadrement. Quand il y a un problème au privé, ils réagissent tout de suite. Nous sommes des clients. »

Elle dénote plus de rigueur et de discipline et croit que ses enfants bénéficient d’un enseignement un peu plus riche et diversifié qu’au public.

Le stress des examens

Depuis 2008, certains collèges privés, dont le Mont Saint-Louis, se sont regroupés pour faire passer un test unique aux jeunes. Malgré cela, la concurrence demeure féroce quand un parent veut inscrire son enfant à l’école privée qui est son premier choix, ou celui de son enfant. 

Les tests ont généralement lieu au mois d’octobre. Ils durent en moyenne trois heures et stressent énormément les jeunes. « Il y a 25 ans, lorsque mon aînée a passé les examens à Regina-Assumpta, on acceptait un élève sur deux. Aujourd’hui, c’est un élève sur quatre », signale Sylvie Beaulieu. Afin de s’assurer une place dans l’école de leur choix, il n’est pas rare de voir certains enfants se rendre à plus de quatre examens, ajoute Mme Beaulieu.  Le fait d’envoyer un enfant passer un examen pour une école qui ne l’intéresse pas nécessairement permet de « casser la glace » et de le rassurer, croit-elle.  

« Nous avons été chanceux, nos enfants ont été acceptés. Je n’aurais pas aimé avoir à faire face au refus », dit Mme Beaulieu. Pour sa part,  Mme Frenette avoue avoir passé beaucoup de temps, même pendant les vacances estivales, à préparer ses plus jeunes aux examens.  « Est-ce que ça aide vraiment? Je ne sais pas, mais ça leur donne confiance », conclut-elle.
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Ahuntsic, quand tu nous tiens! (mars 2013)
Amoureux du quartier…
par Christiane Dupont


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Ils ont vécu leur enfance et leur adolescence dans Ahuntsic Ouest. Devenus adultes, ils ont racheté la maison de leurs parents. D’autres résidants, banlieusards ou Montréalais en provenance d’un autre quartier, ont décidé de venir s’établir ici. Portraits de ces résidants enthousiastes pour nos rues, nos arbres —et tout ce qui leur plaît par ici!

Sur la rue Meunier, entre les rues Prieur et Fleury, il y a, paraît-il, quatre propriétaires de résidences qui ont racheté la maison de leurs parents. Ils habitent donc le quartier depuis leur plus tendre enfance, ou s’ils l’ont quitté à un moment donné, ils y sont revenus. Michel Duchesne est un de ceux qui ont toujours habité Ahuntsic Ouest. Ses parents sont venus s’établir dans le quartier en 1949, eux qui ont acheté à l’époque une maison dite de la L.O.C. (Ligue ouvrière catholique).

Michel Duchesne est propriétaire de la maison familiale depuis 35 ans. « Quand j’ai racheté la maison de mes parents, dit-il, j’étais au début de la trentaine. » Le père de M. Duchesne a enseigné à l’école Saint-André-Apôtre, Michel Duchesne lui-même a fréquenté cette école-là et son propre fils, Simon, maintenant âgé de 19 ans, a également usé les bancs des pupitres de Saint-André! « Nous sommes dans le quartier depuis les débuts de la paroisse! », dit fièrement ce résidant féru d’histoire. 

ll souhaite que son fils, aujourd’hui âgé de 19 ans, devienne propriétaire de la maison un jour. Soulignant combien il trouve le milieu de vie agréable dans Ahuntsic Ouest, il dit apprécier particulièrement la proximité de tous les services et l’amabilité de son entourage. « Les avantages sont nombreux, dit-il. Tout est à côté, l’école, la rue Fleury et ses commerces. Nous n’avons pas de problèmes de stationnement sur nos rues et nous n’avons pas besoin d’avoir plusieurs voitures », dit ce retraité, qui a travaillé à Ville d’Anjou pendant plusieurs années.

Évoquant les arbres matures de plus de 50 ans dans le quartier, les grands terrains, la possibilité d’ajouter une rallonge aux maisons (ce que lui et sa famille ont fait pour, au final, pouvoir vivre dans une résidence de 10 pièces), et le fait que les résidants ne sont pas « tassés les uns sur les autres », Michel Duchesne est toujours en amour avec le quartier.

Aux oiseaux!

Quand Geneviève Frenette est revenue de Suisse avec sa fille aînée et son conjoint, elle s’est tout naturellement tournée vers sa maman qui possédait un triplex coin Saint-Denis et Prieur, là où elle avait passé son enfance et son adolescence. Sa mère a emménagé dans un des logements du haut et a laissé le rez-de-chaussée à la petite famille, qui s’est agrandie par la suite. Ce qui devait être temporaire s’est révélé être pratique et idéal pour Geneviève et ses quatre enfants, particulièrement lorsqu’elle est devenue mère monoparentale.

Il y a 16 ans, Geneviève a racheté la maison familiale. « J’adore le quartier, dit-elle. C’est bien pour élever des enfants! Les écoles sont bonnes et nous habitons à deux pas de la bibliothèque. » Elle-même engagée à fond au sein des organismes de parents des écoles, elle s’est fait plusieurs amies dans le quartier. « Tout se fait à vélo, à pied… et j’achète des produits locaux. » Soulignant que son travail est à deux pas et que le quartier est à côté de l’autoroute 15, ce qui est pratique pour une mère dont deux enfants font partie des Petits Chanteurs de Laval, Geneviève est consciente qu’elle a eu de la chance de pouvoir racheter la maison familiale. « Ça m’a donné un coup de pouce! Compte tenu de ma situation familiale qui a changé, il y plusieurs années, ma mère a choisi de m’aider de cette manière pour que je puisse élever mes enfants », dit-elle. Geneviève est reconnaissante de cet arrangement. « La maison est située tout près du métro. Les enfants sont déjà autonomes dans certains de leurs déplacements. Nous avons un jardin à l’avant, un à l’arrière, et les oiseaux qui vont avec », dit-elle, enjouée.

« Après l’accouchement, on verra! »

Il y a 23 ans, Julie Dupont et Pierre Foisy se sont établis dans le quartier Rivière-des-Prairies à la naissance de leur premier enfant. Ils ont eu trois autres enfants, dont un couple de jumelles, dans ce quartier qu’ils ne connaissaient pas, mais qu’ils ont appris à aimer. Julie avait toutefois toujours gardé un œil sur le quartier Ahuntsic Ouest, qu’elle connaissait depuis son enfance et où habitait, sa sœur et la famille de sa mère. Enceinte de plusieurs mois de leur cinquième enfant, en 1997, elle aurait bien aimé déménager dans le quartier, mais doutait qu’ils en aient les moyens, jusqu’à ce que…

« Un jour, raconte Julie, j’ai reçu un coup de fil de mon beau-frère qui habitait le quartier. Il avait appris par un de ses oncles qu’il y aurait une maison à vendre pas trop loin de chez lui. La propriétaire, une dame âgée, était décédée depuis peu et la famille voulait vendre. » Julie et Pierre n’ont pas perdu de temps. Ils sont tout de suite allés visiter la maison. « Même s’il y avait beaucoup de travaux à faire, la maison nous a bien plu! Mais je devais accoucher d’une journée à l’autre… L’aîné de la famille qui vendait la maison m’a alors dit de prendre le temps de mettre mon bébé au monde et qu’ils nous attendraient pour procéder à la vente… »  Ce qu’ils ont fait!

Peu de temps après la naissance de leur petit dernier, Julie et Pierre faisaient donc une offre qui était acceptée telle quelle par la famille des six enfants adultes. Le fait qu’une famille semblable à la leur, mais d’une génération plus récente, ait voulu acheter leur maison familiale les avait beaucoup touchés. Quelques mois plus tard, Julie, Pierre, et leurs cinq enfants emménageaient dans la grande maison d’Ahuntsic Ouest pour leur plus grand bonheur.
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Travailleurs autonomes du quartier  (février 2013)
Qui sont-ils?… Que font-elles?
par Élizabeth Forget-Le François


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Sylvie Beaulieu

L’engouement pour le travail indépendant est perceptible au Québec depuis les 30 dernières années. Passant de 10 % du total des emplois en 1976 à 13,8 % en 2011, le nombre de travailleurs autonomes connaît une « nette progression », comme l’indique le Centre interuniversitaire de recherche, de liaison et de transfert des savoirs en analyse des organisations (CIRANO).

Dans le quartier Ahuntsic, qui regroupait 2 640 travailleurs autonomes lors du dernier recensement de 2006, la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Ahuntsic-Cartierville offre un soutien à ceux et celles qui désirent être du nombre et qui répondent à certains critères.

Comme l’affirme Line Boulanger, chef d’équipe et conseillère en gestion, formation et suivi à la CDEC, l’organisme propose « beaucoup de services gratuits, notamment de l’aide en matière de conseils de gestion, d’élaboration du plan d’affaires, d’évaluation du marché; également des formations, sans compter les activités de réseautage et les possibilités de financement. »

Mesure STA

Julien Côté a bénéficié, après s’être renseigné auprès de la CDEC Ahuntsic-Cartierville, de la mesure de Soutien au travail autonome (STA), une mesure d’employabilité d’Emploi-Québec permettant d’être encadré, conseillé et de recevoir une forme d’allocation salariale hebdomadaire. Cet ancien directeur des ressources humaines a démarré son entreprise de coaching en gestion dans le secteur de l’économie sociale et de l’action communautaire il y a deux ans.

Le déclin de l’industrie du vêtement (secteur pour lequel il était employé) a encouragé M. Côté à faire le saut : « Nous étions 550 employés à l’endroit où je travaillais autrefois. Quand je suis parti, il en restait à peine 80. » Il explique que l’économie a beaucoup changé ces dernières années. Devenir travailleur autonome n’était donc pas source d’inquiétude pour lui : « De nos jours, l’insécurité existe partout, même au sein des grandes entreprises. »

L’obtention de la mesure STA lui a même permis de suivre une formation au Service d’aide aux jeunes entrepreneurs (SAJE) et de chercher des clients tout en ayant un revenu assuré pendant un an, à certaines conditions, dont celle de suivre des cours quotidiens pendant plusieurs mois et de soumettre des rapports d’étape examinés en profondeur, le tout sous la houlette d’un conseiller personnel.

Flexibilité et mode de vie

Florence de Pommery  a elle aussi été encadrée par le SAJE, qui offre des services-conseils, du coaching et de la formation aux nouveaux entrepreneurs. Encouragée par son entourage, elle s’est lancée en 2001 dans le secteur des objets promotionnels, avec un accent mis sur les tatouages temporaires. La souplesse offerte par le travail autonome lui a servi de motivation : « Je profite d’une gestion complète de mon temps et ça facilite la conciliation travail-famille. J’ai deux jeunes enfants, dans deux écoles différentes, et je peux me permettre de participer au sein des organisations de parents. »

Pour Sylvie Beaulieu et Geneviève Frenette, deux autres travailleuses autonomes du quartier Ahuntsic, la chance de pouvoir élever leur famille a déterminé leur choix. « Tout a commencé parce que j’étais maman de quatre enfants. Je me cherchais quelque chose qui m’offrirait une certaine flexibilité », raconte Mme Frenette, agente de voyages externe. « Ça demande une certaine discipline, ajoute Mme Beaulieu, mais ça me permet de gérer mon horaire. Ce matin, j’ai même pu accompagner ma fille chez le dentiste! »

Sylvie Beaulieu fait de la rédaction et de la correction d’épreuves depuis plusieurs années, mais elle est consciente que tous ne peuvent opter pour ce mode de vie : « Moi, je pouvais me le permettre, parce que mon mari avait un emploi à temps plein. Il est évident que seule avec des enfants je n’aurais pas pu. Il y a des périodes extrêmement occupées et d’autres plus calmes, mais nous n’avons aucun contrôle là-dessus. »

Inconvénients et avantages

La réalité est tout autre pour Jocelyn Guénette. Coiffeur autonome depuis 24 ans, il loue aujourd’hui une chaise au Salon Futur Coiffure : « C’est beaucoup plus payant pour moi, mais, comme travailleur autonome, il faut assurer sa sécurité financière pour l’avenir parce qu’on n’a ni vacances payées, ni fonds de pension. » Cet inconvénient est toutefois amoindri par la vaste clientèle que favorise la situation géographique d’Ahuntsic. « Le quartier est à proximité de Laval et de la couronne nord. L’accessibilité devient le plus grand avantage de l’arrondissement », souligne Line Boulanger.

L’environnement est également important pour    Sylvie Beaulieu. Afin de contrer l’isolement, elle apprécie les petits cafés qu’elle fréquente au quotidien. « J’utilise beaucoup le quartier pour me motiver. Toujours écrire et rédiger entre quatre murs, ça devient difficile. Avoir du monde autour de moi me stimule », confie-t-elle en parlant de son penchant pour le Café de Da attenant à la bibliothèque Ahuntsic.

LA solution

Florence de Pommery n’a pour sa part aucune difficulté à travailler de la maison. Elle a aménagé un bureau dans sa demeure, car son entreprise pancanadienne exige d’elle beaucoup d’heures de travail sur le Web. Le quartier devient pour elle un atout lorsqu’il est question de la proximité des infrastructures sportives. Elle aime profiter des terrains de tennis du parc Nicolas-Viel et de la piscine du complexe sportif Claude-Robillard. « La localisation est idéale pour l’entraînement, et aussi pour les commerçants. Quand je dois faire un achat, je m’absente une demi-heure et je reviens travailler aussi vite. Si j’habitais dans un quartier plus résidentiel, je ne pourrais pas en faire autant. »

Pour Julien, Florence, Sylvie, Geneviève et Jocelyn, le travail indépendant est LA solution. L’autonomie et la liberté d’action dont ils jouissent les poussent à croire que malgré les quelques inconvénients, leurs efforts en valent la peine.
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Page d’histoire (mars 2013)

Lawrence-J. Cannon, pourfendeur de la corruption montréalaise

Gouin lance une commission en 1909

par Samuel Dupont-Foisy



La corruption est un sujet brûlant d’actualité au Québec. Chaque semaine, les journaux rendent compte des faits marquants de la Commission Charbonneau et des enquêtes menées par celle-ci. Malheureusement, la corruption à Montréal ne date pas d’hier. Portrait ponctuel d’un sujet historique qui, malheureusement, se répète…

En 1909, Lomer Gouin, alors premier ministre du Québec, nomme le juge Lawrence-John Cannon à la tête d’une commission royale dont le but est d’enquêter sur l’administration des affaires de la ville de Montréal (l’« enquête Cannon »). On se souviendra que dans le dernier numéro du journaldesvoisins, Page d’histoire présentait Lomer Gouin. Le boulevard bien connu qui longe la rivière des Prairies, dans Ahuntsic Ouest notamment, porte son nom.

Moins de conseillers

Les audiences de la commission royale d’enquête mise sur pied par Gouin et menée par Cannon permettent de démontrer l’étendue de la corruption et du favoritisme qui entachent l’administration de Montréal depuis 1902. Le 20 septembre 1909, un référendum approuve la création d’un bureau de contrôle (le Bureau des commissaires) et la réduction du nombre de conseillers municipaux (alors nommés échevins), qui passe de deux à un par quartier.

Abolitions de deux organismes

Le 13 décembre de la même année, le juge Cannon dépose son rapport, dans lequel il propose l’abolition de la Commission de police et de la Commission de la voirie, formées d’échevins. Il espère que les changements sanctionnés par référendum marqueront la fin des abus de pouvoir commis par ces conseillers.



Défaits et défaits !

En février 1910, les échevins accusés par le rapport ne participent pas aux élections municipales ou y sont défaits. Le Bureau des commissaires ne cesse d’exister qu’en 1918.

Lawrence-John Cannon remplira son rôle de juge pour le district de Québec du   6 juillet 1910 jusqu’en 1921, année de son décès.

Sources :

GUAY, Jean-Herman (dir). « Début de la commission d’enquête sur les finances de la ville de Montréal ». In Bilan du siècle. En ligne. http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/22647.html. Consulté le 23 février 2013.

ROBERT, Mario. « CANNON, LAWRENCE JOHN ». 2000. In Dictionnaire biographique du Canada en ligne. En ligne. http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=8060. Consulté le 23 février 2013.
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Réfléchir avec l’écrivain André Major


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André Major, résidant d’Ahuntsic Ouest, écrivain et retraité de Radio-Canada, a lancé un nouvel opus en octobre dernier : Prendre le large.

Résultat de plusieurs années de prises de notes dans de petits carnets, mis de côté par la suite comme on laisse mûrir un bon vin, André Major a repris le bâton du pèlerin et publié en 2012 ce qu’il avait au préalable écrit entre 1995 et 2000 à des fins personnelles.

La lecture de l’ouvrage en est reposante, bien qu’elle prête abondamment à la réflexion, ce que nous ne manquons pas de faire, au même titre que l’auteur quand il a couché sur papier ces quelques notes. Les relisant plus tard, il élaguera pour ne retenir que ce qui lui paraît toujours pertinent, étant conscient que prendre du recul lui permet de séparer l’essentiel de l’accessoire, bien que l’anecdote ordinaire y trouve souvent sa place, et que le résultat en est fort heureux.

Chroniques du quotidien et de beaux paysages, ici et ailleurs, la prose d’André Major nous amène sur des chemins empreints de réalisme.


N’écrit-il pas, parlant d’un jeune chiot qu’il a adopté et auquel il était déjà profondément attaché, mais dont il a dû se défaire pour cause d’allergie grave : « Le matin de la séparation, sentant ce qui se tramait, Truffo a refusé de manger et même de courir dans le parc. Jamais je ne lui avais vu cet air piteux. Il a fallu que l’éleveur se hâte de l’enfermer dans sa cage, tandis que, les yeux embués, je le voyais tourner la tête vers la maison Je crois bien n’avoir jamais éprouvé un tel chagrin d’amour ou, du moins, m’être senti aussi seul que dans les heures et même les jours qui ont suivi. »

André Major, Prendre le large, Québec, Boréal, 2012. 227 pages.





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