Les nombreux résidants de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville qui ont dû composer avec les affres de Dame nature le printemps dernier, à la suite du débordement de la rivière des Prairies, et ceux qui ont eu la frousse, auraient intérêt à se pencher sur les deux premiers volets du rapport de la Commission sur l’aménagement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) portant sur ces inondations.

Cette commission de l’organisme régional couvrant entre autres Montréal (dont notre arrondissement) y est déjà allée d’une série de recommandations dans le cadre de son mandat visant à faire la lumière sur les inondations ayant touché plus de 250 municipalités.

Le document dévoilé jeudi (21 septembre) fait état de données recueillies ce printemps lors de la crue des eaux et compare ces données aux cotes de crues en vigueur.

Ainsi, à la suite des «incohérences observées relativement aux cartes des zones inondables», les membres de la Commission (des élus municipaux de la région dont Richard Bergeron, membre du comité exécutif de Montréal) ont suggéré une meilleure collaboration de tous les intervenants (villes, MRC, gouvernements, organismes, etc.) au sein du grand territoire de la région de Montréal, une approche globale en quelque sorte.

On souhaite notamment harmoniser, à l’échelle de l’archipel, les outils et techniques utilisés pour déterminer les fameuses cotes de crues.

«Actuellement, pour le territoire de la CMM, dit le rapport, les études hydrauliques sont réalisées séparément pour chaque cours d’eau ou section de cours d’eau. (…) Cette façon de faire est susceptible de produire des écarts importants entre les niveaux de crues théoriques applicables sur les territoires, et ce, parfois à l’endroit d’un même cours d’eau. Le contexte particulier de l’archipel de Montréal, à la confluence de deux grands bassins versants, commande une modélisation hydraulique intégrée de tous les cours d’eau de l’archipel afin que les données de base soient communes à toutes les municipalités concernées ».

L’un des experts ayant collaboré au rapport, Frédéric Marceau, spécialiste en géomatique, a d’ailleurs insisté sur ce point en entrevue avec journaldesvoisins.com.

«On a vu, a dit M. Marceau, que les niveaux d’eau observés lors des inondations dépassaient les cotes de crues. Des correctifs doivent certes être apportés comme faire le monitoring (ndlr: surveillance) en temps réel, sur le plan régional », a-t-il ajouté.

Le rapport recommande aussi que l’on définisse des mécanismes de coordination, de collaboration et de communication entre les différents acteurs du milieu.

Prévention-travaux à faire

Afin d’éviter les situations dramatiques du printemps dernier, le rapport recommande aussi aux municipalités de  procéder à court terme (notamment dans les secteurs vulnérables) à des interventions ponctuelles.

« Il y a certes de nombreuses possibilités pour effectuer des ouvrages de retenue des eaux dans un court délai. Il faut toutefois faire attention, comme tenir compte des espèces à protéger », a pour sa part indiqué Nicolas Forget, un autre expert ayant collaboré au document.

Ce dernier a aussi souligné l’importance que le travail se fasse en étroite collaboration compte tenu de la particularité de l’archipel montréalais.

Il a notamment fait référence à une autre recommandation contenue dans le rapport, soit que sur le plan technique, on  procède  à une gestion active des débits, via la cartographie dynamique modélisant les niveaux de risque d’inondation en temps réel pour les cours d’eau qui chevauchent les territoires de plusieurs villes.

Le rapport comprend également un portrait du cadre légal et des règles applicables en matière d’aménagement et de développement du territoire pour les plaines inondables.

Face à ces constats, le comité exécutif de la CMM a donné le feu vert à une série d’actions à mettre immédiatement en œuvre pour mieux gérer les risques d’inondation.

Forum-octobre

Ce plan sera présenté au forum «Inondations 2017 – Ensemble planifions l’avenir autrement»  organisé par le gouvernement du Québec, les 6 et 7 octobre à Montréal.

Le rapport final de la commission sur l’aménagement sera déposé d’ici juin prochain.

Il comprendra des recommandations relatives à l’adaptation des outils d’aménagement et des règles applicables en matière de construction et de reconstruction de bâtiments et d’infrastructures en plaine inondable.

Le printemps dernier, 261 villes ont été touchées par des inondations. Plus de 5000 résidences ont été inondées et plus de 4000 personnes ont été forcées de quitter leur logis.

Dans l’arrondissement, c’est le secteur Bordeaux-Cartierville qui a été principalement touché, particulièrement les rues Cousineau, Crevier, Olivier, Jasmin, du Ruisseau, etc.

Vous pouvez consulter le rapport et voir des centaines de photos aériennes

 

 



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