Comme prévu, la question du déneigement est venue hanter les membres du conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, le 12 février dernier, lors de la première séance de l’année.
La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, a promis d’intervenir pour tenter d’améliorer la situation alors que Montréal fait face à un hiver exceptionnel.
Avant la période de questions, les conseillers de l’arrondissement n’ont pu passer sous silence les doléances de nombreux citoyens ayant déploré, via le 311 ou des appels aux conseillers, les problèmes liés au déneigement.
Le conseiller de Sault-au-Récollet, Jérôme Normand, a admis que les plaintes à ce sujet ont été nombreuses, notamment dans Ahuntsic Est, à l’Est de l’avenue Papineau.
« Nous sentons qu’il y a des ajustements à faire, a reconnu le conseiller élu le 5 novembre dernier. J’assurerai le suivi afin que des corrections soient apportées. (…) Nous avons un nouvel entrepreneur, il y a eu beaucoup d’apprentissage à faire de son côté et des suivis avec nos contremaîtres pour corriger le tir. Les gens doivent continuer à appeler le 311 en cas de situation irrégulière et si c’est récurrent, de contacter leur conseiller par téléphone ou par courriel, en utilisant le formulaire du site Web de l’arrondissement », a-t-il recommandé.
Parents mécontents
D’ailleurs, intervenant à la toute fin de la période des questions, Tania Zawacki, s’est fait la porte-parole des parents des enfants fréquentant l’école primaire de la Visitation (rue Séguin, à l’Est de Papineau, près d’Henri-Bourassa) pour déplorer le fait que du déneigement a eu lieu à plusieurs reprises aux heures d’entrée et de sortie des élèves.
« C’est devenu une urgence, a plaidé Mme Zawacki (NDLR: qui a également fait part du problème à l’émission Le 15-18 à la radio de Radio-Canada, le mercredi suivant la réunion du conseil d’arrondissement). Ce sont des situations à faire peur, car beaucoup d’enfants de 6 ou 7 ans se rendent seuls à l’école alors qu’ils voient d’énormes déneigeuses ».
Elle a affirmé que plusieurs plaintes avaient été déposées au 311 et que malgré tout, les opérations aux heures de pointe se sont poursuivies «plusieurs fois».
« On a replongé avec d’autres plaintes. La situation est dangereuse. On ne peut pas attendre qu’un enfant se fasse frapper ou tuer (pour agir) » a-t-elle insisté auprès des membres du conseil d’Ahuntsic-Cartierville.
En réponse, la mairesse de l’arrondissement a dit avoir rencontré le directeur des Travaux publics de l’arrondissement, Dominique Paquin, pour parler de certains problèmes soulevés dont ceux reliés aux heures de déneigement autour des écoles.
« Un changement suppose que les déneigeurs vont réviser leurs parcours, qu’ils ont aussi un plan B, a indiqué la mairesse. Les méthodes n’ont pas changé, mais cette année on a vu plus de chargements. Ce n’est peut-être pas assez clair dans les contrats (éviter les déneigements quand les enfants entrent ou sortent des écoles), l’école Ste-Odile (sur Dépatie, près de Salaberry, à l’Ouest de l’autoroute 15) a vécu le même problème, et cela nous préoccupe. Il faut donc travailler fort auprès des entrepreneurs et de nos employés pour changer des façons de faire » a-t-elle conclu.
Plus tôt en soirée, Mme Thuillier avait ajouté que l’arrondissement vérifiera pour voir si le déneigement est effectué correctement autour des écoles.
Jérôme Normand (l’école de la Visitation est dans son district) s’est dit «préoccupé» voire «exaspéré» par des cas soulevés.
Il semble que ce soit le cas dans plusieurs écoles de Montréal, dont ici dans l’arrondissement à l’École La Visitation et à l’école Fernand-Séguin.
Hadrien Parizeau, conseiller dans Saint-Sulpice, a reconnu avoir lui aussi reçu beaucoup de plaintes relatives au déneigement.
« Mais j’en profite aussi pour inviter les résidants à ne pas jeter la neige du domaine privé vers le domaine public. Les citoyens de la paroisse Saint-Simon recevront à cet effet des informations (par le biais d’une info accroche-porte) pour être sensibilisés en ce sens », a-t-il déclaré.
Sa collègue Effie Giannou (Bordeaux-Cartierville) a aussi relevé qu’il y avait des situations à corriger en matière de déneigement.
Pistes cyclables versus trottoirs
La mairesse de l’arrondissement a par ailleurs rejeté l’hypothèse voulant que son administration favorise le déneigement plus rapide des pistes cyclables que des trottoirs, comme l’a laissé entendre Gilles Larocque, un habitué des séances du conseil d’arrondissement qui en avait long à dire sur certaines méthodes dont tasser la neige «un peu partout».
« Est-ce que l’on fait ça pour écœurer les payeurs de taxes », a lancé le résidant de la rue Christophe-Colomb qui s’étonnait d’avoir vu souvent la piste cyclable (utilisée par deux ou trois personnes par jour en hiver, selon lui) fraîchement nettoyée alors que ce n’était pas le cas pour les trottoirs, utilisés par bon nombre d’élèves qui vont à l’école Louis-Colin, située près de sa résidence.
« Nous ne sommes pas en compétition l’un contre l’autre », a mentionné Émilie Thuillier, en parlant des segments de trottoirs ou pistes cyclables qui seront déneigés le plus rapidement, avançant même que des cyclistes se plaignent eux de retards.
Mais elle a reconnu que c’est «une erreur de jugement» si de la neige de la piste cyclable est expédiée sur le trottoir comme l’a indiqué l’intervenant au micro.
Mme Thuillier n’a pas caché qu’il fallait revoir des méthodes, suggérant que ce soit la même machine qui déblaie tant la partie trottoir que la partie piste cyclable.
Pour sa part, un citoyen d’Ahuntsic-Ouest, Jean Lachapelle, s’est interrogé sur le fait que le chargement se fait de façon irrégulière sur certaines rues dans l’axe est-ouest comme sur Prieur ou Fleury, ajoutant que la Promenade Fleury est déneigée plus vite que le secteur commercial de Fleury ouest (FLO).
Émilie Thuillier a rappelé que des contrats sont exécutés par le privé (bloc de 12 heures par jour) et d’autres sont en régie (cols bleus qui couvrent 24 heures par jour) et qu’il fallait donner des priorités (comme sur Lajeunesse ou Berri).
En bout de piste, elle a souligné que le déneigement demeure une opération fort complexe.
Montréal a reçu jusqu’ici presque autant de neige que sa moyenne annuelle. À la mi-février, la métropole avait déjà reçu 180 centimètres de neige contre une moyenne annuelle de 190 centimètres.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.