A 19 _ congestion en ville
L’autoroute 19, pont Papineau, le matin à l’heure de pointe (Photo; archives jdv)

Le projet de parachèvement de l’autoroute 19 au nord de la 440 à Laval qui influe sur la circulation de transit dans Ahuntsic via le pont Papineau sera confirmé lors du dépôt du budget du ministre des Finances Carlos Leitao le 27 mars, selon les informations glanées ici et là au cours des derniers jours. Reste à savoir maintenant si le projet, avec, chose certaine des voies réservées au transport collectif entre les autoroutes 440 et 640 sur les territoires de Laval et Bois-des-Filion, sera carrément une autoroute ou un boulevard urbain avec des aménagements de type autoroutier.

Parions pour cette dernière option, qui ressemble à une formule de «compromis» dont avait parlé il y a trois ans le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

L’organisme avait alors rejeté les analyses du ministère québécois des Transports, et avait recommandé une analyse comparative plus approfondie des scénarios d’autoroute à deux voies et ceux de boulevards urbains, y compris celui avec carrefours plans et échangeurs.

Tout porte à croire qu’au dépôt du budget québécois, le projet passera  de la catégorie «étude» à la catégorie «planification». Cela signifierait le coup d’envoi d’un projet attendu depuis plusieurs décennies par les maires de la couronne Nord de Montréal.

Des pressions au sein de l’arrondissement

Au niveau de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, les hommes et femmes politiques de tous les paliers de gouvernement privilégient et de loin le boulevard urbain, de crainte qu’une véritable autoroute ne double le nombre de véhicules passant sur le pont Papineau en direction de Montréal d’ici 2026; problèmes de sécurité et hausse de la pollution en vue.

En septembre dernier, des citoyens d’une coalition citoyenne avaient manifesté dans le secteur Papineau-Henri-Bourassa pour ne souhaiter rien de moins qu’un tracé de boulevard urbain et non pas une ‘’vraie’’ autoroute  dans le prolongement de l’A-19.

En outre, plus récemment, des citoyens du Sault-au-Récollet ont même proposé –via les réseaux sociaux– rien de moins qu’un audacieux tunnel qui passerait sous Papineau pour éviter aux résidants du secteur de subir cette circulation dans un secteur classé patrimonial.

Réduire l’achalandage du secteur

Au cours des derniers mois, les titulaires des Transports dans le cabinet Couillard avaient plutôt penché pour le boulevard urbain alors que le premier ministre lui parlait récemment d’un «segment routier» avec de nombreuses connexions pour favoriser le transport en commun.

« Il faut régler ce problème de congestion routière de façon intelligente, avait alors dit M. Couillard, avec une nette dominance de transport collectif, mais des fois il est bon également de faire des segments routiers pour améliorer les choses ».

Sur le site Web de Transport Québec, on signale que, depuis l’annonce ministérielle de juin 2010, le projet de parachèvement de l’autoroute 19 a été bonifié de plusieurs façons.

«Il prévoit maintenant une voie réservée au transport collectif dans chacune des directions. Pour assurer la fluidité du transport collectif sur tout l’axe, un nouveau pont sera construit à l’est du pont Athanase-David, tandis que des accès exclusifs aux autobus sont prévus au boulevard Saint-Martin Est et à la route 344. Un stationnement incitatif sera construit dans le quadrant nord-est de l’échangeur des autoroutes 19 et 640. L’ensemble de ces mesures a été pensé pour favoriser un changement des habitudes en ce qui a trait aux modes de déplacements (du voiturage en solo au transport collectif)», peut-on lire sur le site du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports.

Présentement, environ 34 000 véhicules empruntent quotidiennement le pont Athanase-David (reliant Laval et Bois-des-Filion). Mais on prévoit qu’à l’horizon 2026, avec le parachèvement de l’autoroute 19, le nombre de véhicules projeté sera de 66 000, soit près du double.

Alors que l’élection provinciale a lieu dans un peu plus de six mois, le Parti libéral au pouvoir tranchera finalement en mettant des fonds pour le démarrage du projet alors que déjà, et le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), ont pris parti pour le prolongement de l’A-19 en version autoroute.

 Travaux sur la métropolitaine

Par ailleurs, des travaux dont les coûts seront inférieurs à cinq millions de dollars seront réalisés d’ici deux ans sur l’autoroute Métropolitaine (la 40), à la frontière sud de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, avec Villeray-St-Michel-Parc Extension à l’est et Ville Mont-Royal à l’ouest.

Les chantiers de construction sous l’imposante structure qui traverse d’est en ouest Montréal ne devraient pas trop déranger les résidants de la partie la plus au sud de l’arrondissement (dans le district Saint-Sulpice, où une citoyenne du sous-secteur Youville a encore relevé récemment des problèmes de malpropreté sur la rue Lajeunesse, lors du dernier conseil d’arrondissement).

Les travaux, en fait des réparations sur le béton, se feront entre le boulevard Pie-IX et l’autoroute 15, là où se trouve un important échangeur, selon ce qu’a annoncé récemment le ministre des Transports, André Fortin, en dévoilant qu’un peu plus d’un milliard de dollars seront investis pour les routes de l’île de Montréal durant la période 2018-2020.

Des travaux de longue haleine sont toutefois prévus après 2020 sur l’imposante structure de l’autoroute Métropolitaine qui n’est pas un chef-d’œuvre architectural, tout en fracturant les villes.

Au milieu des années 1980, le ministre des Transports de l’époque, Marc-Yvan Côté, avait annoncé des travaux majeurs sur la Métropolitaine; mais il faudra recommencer à coup de milliards dans quelques années. A ce moment, un ingénieur avait recommandé, en vain, de procéder à la démolition de la Métropolitaine afin de repartir à zéro, ‘’sur de nouvelles bases’’.

A la fin des années 1950, certains intervenants municipaux à Montréal avaient plaidé pour la construction d’un tunnel sous un long segment du boulevard Crémazie. Mais on aurait renoncé au projet en raison, dit-on, des problèmes que poseraient égouts et aqueducs.

Toutefois, le commun des mortels se demande si on ne peut pas décongestionner une partie de la voie rapide en faisant au moins un tunnel (à péage?) entre l’autoroute 15 et son cheminement vers le sud, le boulevard Décarie. D’autant plus qu’un mégacentre commercial doit s’installer à Ville Mont-Royal où de nombreuses interrogations demeurent concernant les accès, compte tenu de la lourde circulation dans le giron des autoroutes 15 et 40.

 



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