Yves Plante est un passionné de la voile. Navigateur et professeur, il a nourri durant des années le rêve de bâtir un voilier. Il a commencé par développer un voilier en kit qu’il aurait pu vendre aux navigateurs intéressés. Après avoir construit son prototype avec sa fille alors âgée de quinze ans, il a plutôt décidé de revoir son concept, et cela a donné « Jeunes marins urbains ».
En 2015, Yves Plante a mis sur pied un OBNL : « Jeunes marins urbains», un organisme qui a comme mission de promouvoir et de développer la construction navale artisanale comme outil de rapprochement et d’inclusion sociale tout en mettant en valeur la culture et le patrimoine.
Selon le fondateur, il est ridicule d’habiter sur une île et d’avoir si peu de contacts avec le milieu aquatique.
Il a donc décidé « d’amener les bateaux aux gens ».
Défi des 21 jours
En 2015, Yves et son équipe se sont donné un défi de taille : construire de toutes pièces un voilier en 21 jours.
«C’est un voilier artisanal dont le squelette est fait de membrures de frêne sur lequel on étend une toile de nylon balistique qu’il faut peindre pour qu’elle devienne imperméable », décrit Yves Plante.
Pour le construire, ils ont recruté des bénévoles de tous âges et de tous les milieux, « qui ne se connaissaient pas et dont certains n’avaient jamais tenu un marteau », nous racontait Yves Plante.
Ils se sont installés au Village au Pied-du-Courant dans un conteneur transformé en atelier et ils ont construit un dériveur de type voile-aviron d’une longueur de 25 pieds.
Remonter le temps
En plus d’un volet social, le projet intègre un volet historique et un volet environnemental.
« La construction et la navigation sur les plans d’eau qui entourent l’île de Montréal permettent de naviguer et de remonter de façon concrète sur la trace de notre histoire. On y découvre les lieux et les techniques qu’utilisaient les navigateurs d’autres époques », expliquait Christine Aubé, administratrice, membre du conseil d’administration de l’organisme en 2016.
Pour le volet environnemental, la charpente de bois utilisée pour construire les voiliers provient de frênes qui ont dû être coupés parce qu’ils avaient été attaqués par l’agrile du frêne, un insecte ravageur.
C’est l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce qui a fourni les planches de frêne recyclées à l’organisme. Ces billots ont été séchés et mis en planche par l’entreprise Goodfellow inc.
Et dans Ahuntsic…
En 2016, Christine Aubé signalait :
« L’organisme est en discussion avec les arrondissements riverains du fleuve et de la rivière des Prairies, afin de déterminer leur intérêt d’implanter un projet similaire dans leur arrondissement, d’accueillir des bateaux ou de sensibiliser la population ».
L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville avait été approché et des discussions ont eu lieu pour permettre la présentation du projet lors d’événements familiaux organisés par l’arrondissement durant l’été. Peut-être qu’à plus long terme, certains aspects du projet « Jeunes marins urbains » pourraient être intégrés au plan directeur du développement des berges de la rivière des Prairies – parcours Gouin, permettant ainsi la construction de voiliers par des jeunes du quartier ou la navigation de telles embarcations sur la rivière.
Dans l’intervalle, cette année, du 16 au 23 juin derniers, Jeunes marins urbains a réalisé son premier chantier naval de quartier avec la collaboration de l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.
«JMU rêve de construire une flotte de voiles-avirons accessibles à tous. Nous aimerions créer des chantiers naval de quartier dans tous les arrondissements de Montréal d’ici 2022», peut-on lire dans les actualités du site Web de JMU.
Cette chronique a été publiée pour la première fois dans le mag papier du jdv en avril 2016 et mise à jour par Christiane Dupont en juillet 2018.
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