Mardi soir, la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation de Montréal tenait une assemblée publique sur les impacts du projet Royalmount. Un important projet qui devrait prendre forme dans Ville Mont-Royal, loin d’Ahuntsic-Cartierville, mais dont les retombées se feront sentir dans l’arrondissement.
Bien que le projet «Royalmount» ne sera pas construit dans les limites d’Ahuntsic-Cartierville, ses impacts, eux, se feront sentir jusque sur le territoire, notamment par la circulation de transit.
Plus de voitures
Situé au croisement de l’autoroute Décarie Sud (15) et de l’autoroute métropolitaine (40), le projet prévoit l’implantation d’un important complexe hôtelier, commercial et de divertissement auquel pourra se rajouter un secteur d’habitation dans une possible «phase deux». À son apogée, et selon les estimations du promoteur, le complexe pourra accueillir près de 30 millions de visiteurs et employés chaque année.
Selon le rapport de la Ville, ce seront plus de 60 000 déplacements (aller-retour) qui s’ajouteront aux 360 000 véhiculent qui empruntent déjà l’échangeur Décarie. Une estimation revue à la baisse par Claude Marcotte, vice-président exécutif et associé de Carbonleo, qui soutient que ce nombre voisinerait davantage 40 000 déplacements. En tout, ce seront près de 140 000 déplacements quotidiens qui seront engendrés par le projet Royalmount. Les visiteurs ne seraient toutefois pas uniquement composés d’automobilistes, mais seront partagés entre les différents modes de transport disponibles, selon le promoteur.
Retards à prévoir
Avec la construction de ce complexe, et l’augmentation des déplacements qu’elle engendrera, le temps de parcours vers et en provenance de l’échangeur Décarie pourrait augmenter dramatiquement, notamment à proximité de l’arrondissement, alors que le temps d’attente entre les échangeurs Décarie et des Laurentides, situé juste à frontière de l’arrondissement, varierait entre 10 et 30 minutes selon les scénarios et les heures. Pour se rendre vers le secteur par l’A-40 depuis l’A-15, cela ne prendrait toutefois que trois minutes de plus selon les estimations de la Ville.
Il est peu fait mention dans le rapport de la Ville de la place du boulevard Marcel-Laurin. Il est indiqué que 11% des passages (Aller-retour) vers Royalmount se feront par ce boulevard. Le rapport du Groupe WSP –dont les services ont été retenus par le promoteur Carbonleo—note auss un possible retard pour les utilisateurs du boulevard Marcel Laurin en direction de l’échangeur et le rapport de la Ville note l’impact négatif qu’aura la surutilisation du réseau municipal, dont le boulevard Marcel-Laurin.
Les différents rapports laissent toutefois de côté les automobilistes résidant dans la couronne nord et des arrondissements de Saint-Laurent et d’Ahuntsic-Cartierville qui emprunteront des routes alternatives telles que Marcel-Laurin, augmentant le trafic de transit de l’arrondissement Saint-Laurent et incidemment, celui d’Ahuntsic-Cartierville pour emprunter le pont Lachapelle ou rejoindre le pont Viau depuis le boulevard Henri-Bourrassa et afin d’éviter les bouchons de l’A-40.
Mesures de mitigation
Des mesures de mitigation sont prévues, mais les retards sont toutefois déjà calculés en tenant compte de ces éléments. La Ville souligne, par ailleurs, qu’elles ne sont pas suffisantes pour limiter l’impact du projet sur le réseau routier montréalais.
La direction de Carbonleo se veut rassurante et soutient que les mesures de mitigation qu’elle propose et pour lequel elle souhaite défrayer pour moitié les frais occasionnées par ces mesures permettront de pallier l’augmentation du nombre d’automobiles.
Carbonleo souhaite aussi faire en sorte de garder les usagers au sein de ses établissements pour éviter qu’ils ne soient sur les routes aux heures de pointe.
L’entreprise à notamment indiqué vouloir maximiser l’usage du transport collectif et actif pour accueillir sa clientèle. Elle souhaite construire une passerelle qui permettrait aux visiteurs de rejoindre à pied la station de métro De la Savane, situé sur la ligne orange et qui est pour le moment la deuxième moins occupée du réseau.
Carbonleo a fait l’hypothèse que près de 40% des déplacements jusqu’à Royalmount seront faits par transport en commun, une estimation remise en doute par l’administration municipale.
Impacts adjacents
Lors de l’assemblée publique, plusieurs responsables de la Ville-Centre ont aussi émis leur crainte quant à la survie des commerces déjà installés à Montréal.
Bien qu’il se soit voulu rassurant, notamment en indiquant que les commerces de RoyalMount seront complémentaires, l’arrivée de ce nouveau joueur aura un impact certain.
Et encore une fois, l’arrondissement subira l’onde de choc de ce projet. En effet, selon un rapport émis par le groupe Altus chargé d’étudier l’impact du projet Royalmount, le Marché Central sera fortement touché et principalement dans la catégorie des «Biens mode».
Le rapport souligne toutefois que l’impact du projet sur les rues commerçantes telles que Fleury est «très faible». Aucun autre secteur au sein de l’arrondissement n’est cité. Il faut toutefois souligner que le projet se veut une destination de luxe et que les commerces installés chercheront à répondre à cette clientèle.
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