Une centaine de bénévoles ont bravé la pluie du 17 au 19 mai derniers pour planter plus de 3500 arbres dans Ahuntsic-Cartierville. Mené par une citoyenne engagée, ce projet-pilote sera répété à la grandeur du Québec.
En trois jours, environ 3 600 arbres ont été plantés aux intersections Sauvé et Henri-Bourrassa près des bretelles d’accès de l’autoroute 15, et 200 autres ont été donnés à des citoyens.
« Je suis en congé de maternité, donc à chaque fois que le bébé faisait ses siestes, je travaillais là-dessus. Je mettais beaucoup d’efforts pour ce que ça se réalise », raconte Audrey Véronneau, l’instigatrice du projet.
C’est l’idée d’un membre du collectif La Planète s’invite au parlement de verdir la bordure de l’autoroute entre Québec et Montréal qui inspire Audrey Veronneau. Elle contacte alors l’association de foresterie de Lanaudière par le programme « Mai le mois de l’arbre ». On lui remettra 40 000 $ en plants d’arbres qui seront destinés aux bordures de l’autoroute 40 à Lanoraie.
« Il fallait que ce soit un projet citoyen, complètement bénévole et que ce soit éducatif sur les bienfaits des arbres. Ça cadrait parfaitement », précise-t-elle.
Or, à 24 heures de la date prévue, le ministère des Transports fait volte-face et change l’emplacement pour des «raisons politiques ».
« La livraison se faisait le jour même quand on nous a annoncé que le terrain n’était plus disponible. Les arbres devaient être plantés, car ils sont acclimatés et on ne peut pas les réfrigérer », explique Mme Véronneau.
Après des discussions auprès d’élus provinciaux et de l’arrondissement, on décide de planter les arbres à Ahuntsic-Cartierville où réside Mme Véronneau. Son expérience d’ingénieure en mobilité l’a grandement aidée à mener le projet.
« J’ai essayer de les rassurer en leur disant que l’on ne causerait pas d’entraves à la circulation, que l’on était juste des citoyens avec des pelles. Je savais comment on parle en sécurité et en circulation », affirme-t-elle.
Une poignée d’organismes communautaires se sont également joints au projet pour fournir conseils et outils. Une horticultrice de Ville en vert a été dépêchée sur le terrain, et du matériel a été fourni par les organismes Ville en vert, le Jour de la Terre, et Arbres Évolutions.
« J’ai réussi à faire le projet en sortant seulement 200 $ de mes poches », déclare Mme Véronneau
De seulement 15 bénévoles le premier jour, le projet est passé à 45 volontaires le dimanche. Plusieurs membres de Mobilisation Environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) étaient présents d’ailleurs le samedi et le vendredi alors que déjà 1 500 arbres avaient été plantés.
« Dans les deux groupes de bénévoles, j’ai voulu créer un sentiment d’appartenance. Au niveau de la bretelle de Sauvé, j’ai mis le logo du MEAC, donc c’est leur forêt. Pour la bretelle d’Henri-Bourrassa, j’ai mis le logo de La Planète s’invite au parlement. »
Même si l’on craignait de ne pas tout planter, les chantiers se sont terminés en quelques heures seulement grâce à des appels à tous sur les réseaux sociaux et la présence de bénévoles.
« Les bénévoles étaient remplis de détermination , explique Mme Véronneau. Il y avait beaucoup d’ambition à finir la plantation »
Du paillis et des copeaux de bois auraient également été fournis par la Ville et le ministère des Transports.
Faire changer les choses
Mme Véronnneau fait un bilan positif et veut répéter l’expérience à la grandeur du Québec.
À long terme, elle mise sur l’étroite collaboration d’organismes communautaires partout au pays ainsi que sur des subventions et des dons.
« Pour y arriver avec plus facilité dans les prochains projets, il faudrait qu’il y ait une marche à suivre. En fait, on va se créer une boîte à outils », ajoute-t-elle,
Selon Audrey Véronneau, l’idée du projet est de pouvoir faire un geste concret pour l’environnement et devenir un mobilisateur positif dans la lutte aux changements climatiques.
« Quoi de plus satisfaisant que de planter un arbre ? On se donne la vie et en même temps ça purifie l’air, ça fait un îlôt de fraicheur, et ça nous donne a nous donne un sentiment d’appartenance à la nature », indique-t-elle.
Audrey Véronneau souligne également l’apport du ministère des Transports et leur aide quant aux processus bureaucratiques
« Ça leur a permis d’avoir confiance en nous, car ils nous ont laissé travailler sur leurs terrains. Ça a créé un précédent et ça montre que c’est faisable, que l’on peut travailler ensemble dans des projets futurs. »
Mais selon elle, le gouvernement de François Legault n’en ferait toujours pas assez pour faire valoir ses préoccupations face à l’urgence climatique, ce qui mettrait une pression chez les citoyens et demande ainsi un double travail.
« Il faut travailler deux niveaux. Autant je demande au gouvernement de faire des choses, autant moi j’en fais aussi à l’échelle plus locale », conclut-elle.
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