À l’occasion de la campagne électorale qui se termine le 21 octobre prochain, Journaldesvoisins.com entame la publication d’une série d’articles sur les deux circonscriptions fédérales qui incluent le territoire de l’arrondissement: Ahuntsic-Cartierville et Bourassa. Du 7 au 15 octobre, inclusivement, le jdv vous présente un portrait de la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville; un portrait de chacun des six candidats de la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville; et une vue d’ensemble de la circonscription de Bourassa. Voici le deuxième article de cette série: la présentation du candidat du Bloc Québécois, André Parizeau. À titre d’information, le rang de publication a été tiré au sort dans les bureaux du jdv. Par ailleurs, prenez note que ces articles seront également publiés dans notre mag papier d’octobre disponible dès le 18 octobre prochain. (C.D.)
Fier Ahuntsicois depuis près de 25 ans, André Parizeau n’en est pas à ses premières armes en politique. S’étant rangé du côté du Bloc québécois (BQ), il se positionne comme un adversaire de taille contre la députée libérale sortante Mélanie Joly. Portrait du candidat.
Après Hadrien Parizeau, conseiller de ville du district Saint-Sulpice, voilà qu’un autre membre de la famille se joint aux rangs d’un parti politique dans l’arrondissement : André Parizeau.
En plus d’être le neveu de Jacques Parizeau (1930-2015), ex-premier ministre du Québec sous le Parti québécois, il est aussi l’un des membres fondateurs de Québec solidaire (QS), au provincial. Il a toutefois déserté le parti en 2014.
« J’ai été vraiment déçu par le refus de l’union entre QS et le PQ, quand mon oncle est mort », indique-t-il.
Mais c’est surtout par son engagement auprès du Parti communiste du Québec qu’il a fait sa marque ces dernières années. Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet lui a d’ailleurs demandé de couper les ponts avec ce parti avant de se lancer en campagne électorale. Ce qu’il soutient avoir fait :
« Pour tout vous dire, j’avais déjà quitté le Parti communiste quand Yves-François Blanchet m’a sollicité. […] Je ne vois pas ça comme un tort [d’avoir été impliqué dans ce parti], mais bien une distraction [en cette campagne électorale] », révèle-t-il. « Pour ceux qui pourraient dire que mon allégeance est ailleurs, ils doivent savoir que j’ai écrit une bonne partie des lignes du programme du Bloc québécois. Je suis bien capable de le défendre », ajoute-t-il.
Membre actif du Bloc depuis plus d’une dizaine d’années, il se lance finalement comme candidat pour ce parti. L’objectif : déloger Mélanie Joly. Et pour cette campagne électorale, il a de nombreux chevaux de bataille pour y parvenir. En voici quelques-uns.
Le transport de pétrole dans Ahuntsic
Le principal enjeu sur lequel souhaite se concentrer André Parizeau est le transport de pétrole dans l’arrondissement. Selon le candidat, Ahuntsic-Cartierville n’est pas à l’abri d’une tragédie comme celle survenue à Lac-Mégantic.
« Les trains roulent de plus en plus vite dans le secteur. Selon la loi, ils peuvent aller jusqu’à un maximum de 64 km/h. Pour les trains de passagers, ils circulent à environ 10 ou 15 km/h », souligne-t-il.
Et le transport de pétrole par train est en augmentation, selon ce qu’a constaté Parizeau qui habite tout près d’une ligne de chemin de fer du Canadien Pacifique. Il espère ainsi obliger les trains transportant des matières dangereuses à ralentir.
L’environnement
Même s’il souhaite aussi diminuer le transport de pétrole par train dans la ville, Parizeau réitère la position anti-pipeline de son parti.
« Réduire les gaz à effet de serre, ça passe par la réduction de la production des sables bitumineux et du pétrole », croit-il.
Pour aller de l’avant, il souhaite remplacer la flotte d’autobus scolaires par des autobus électriques qui seraient entièrement assemblés à Saint-Jérôme, sur la rive-nord de Montréal.
L’immigration
Ahuntsic-Cartierville est un quartier qui accueille beaucoup de nouveaux arrivants. C’est pourquoi la question de l’immigration est aussi l’un des thèmes importants de la campagne du candidat. Il souhaite s’attaquer à l’entente sur les pays tiers.
« Cette entente prévoit que si vous habitez aux États-Unis ou au Canada, pour obtenir un statut de réfugié, vous devez le faire dans le pays où vous êtes et ça peut être refusé», explique-t-il.
À son avis, cette entente est à l’origine des vagues d’immigrations à la frontière canadienne par le chemin Roxham, notamment. Il souhaite rendre possibles les demandes d’immigration à partir de l’ambassade canadienne directement aux États-Unis.
« Ça ne sert à rien de contrôler l’immigration illégale. Ça ne règle rien. Il faut abolir ou suspendre l’entente sur les pays tiers », insiste-t-il.
André Parizeau s’intéresse aussi au programme de réunification des familles.
« Faire venir son oncle versus faire venir son enfant est classé selon le même ordre de priorité », explique-t-il.
C’est une façon « honteuse » de gérer la situation, selon le candidat.
À la défense de la langue française
Celui qui se dit d’un naturel rassembleur souhaite aussi s’attaquer au français parlé. Il dénonce notamment que l’entreprise Canada Goose, qui s’est récemment installée dans le secteur Chabanel, ne respecte pas les lois en la matière.
« Le français n’y est pas suffisamment défendu », mentionne-t-il.
Les Pollués de Montréal-Trudeau
Il ne compte pas épargner le dossier des nuisances sonores que porte le groupe-citoyens les Pollués de Montréal-Trudeau. André Parizeau juge déplorable l’inaction des divers gouvernements au pouvoir depuis les dix dernières années à ce chapitre.
Il propose des solutions, notamment d’obliger les avions à monter dans l’axe de piste avec aucun virage avant d’avoir atteint un minimum de 6000 pieds lors des décollages. Ainsi, les avions survoleraient à basse altitude le parc industriel de St-Laurent en montant vers l’est et le lac St-Louis vers l’ouest, endroits nettement moins habités que le secteur sud d’Ahuntsic-Cartierville.
« On doit s’inspirer des normes de la France qui sont beaucoup plus sévères » , insiste-t-il.
Se décrivant comme un homme de compromis, rassembleur, authentique, de gauche, mais tout de même aimé par les gens de droite, André Parizeau croit qu’il a de bonnes chances de l’emporter dans ce qu’il appelle « l’un des plus beaux coins du monde ».
S’il n’est pas élu le 21 octobre prochain, le candidat ne prévoit pas retourner auprès du Parti communiste, mais n’exclut pas de continuer à s’engager auprès du Bloc :
« J’ai donné toutes mes démissions. Je m’apprêtais à prendre ma retraite politique. […] Il y a encore tant à faire pour donner plus de place aux militants au Bloc québécois. J‘aimerais que des choses se passent autrement. Mais je dois en discuter avec ma femme. Je dois laisser la place à la relève, aussi. »
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Pourrait-on lui expliquer que le transport scolaire ne relève pas du niveau de gouvernance le plus élevé !!! C’est plutôt l’inverse. Côté langue, ça se passe à Québec.
Le bloc a été pendant une vingtaine d’années le parti dominant à Ottawa pour le Québec. Pourquoi ils n’ont pas été capable de modifier les tracés à l’aéroport PET ?
Le dossier aéroportuaire est un dossier très complexe et peu de politiciens, tout parti confondu, ont fait leur devoir et pris de front ce dossier pour en débattre en Chambre. Mélanie Joly qui avait juré de s’en occuper, a balayé sa promesse sous le tapis face à sa complexité. Pourtant, elle avait à portée de main des informations lui permettant de s’engager pour son comté. Personnellement, je suis contente de constater que monsieur Parizeau s’y intéresse. S’il est élu, nous verrons bien de quel bois il se chauffe.
Tout à fait en accord avec ce commentaire.
J’ai écrit au ministre Garneau et à la ministre Joly: la réponse est que cela doit être solutionné au niveau LOCAL… c’est-à -dire au représentant municipal sur le comité du climat sonore avec les personnes nommées issues des entreprises collées auprès des organismes pas intéressés à un changement à ADM…
Des personnes très ennuyées par les atterrissages et les décollages doivent se plaindre et ne pas rester muettes et défaitistes devant ces gouvernements.