L’inquiétude vient de monter d’un cran avec la menace « réelle » de pénurie d’équipements de matériel de protections médicales pour les employés du réseau de la santé «d’ici une semaine» (donnée nouvelle de mercredi après-midi), ce qui pourrait inciter des employés du réseau à se prévaloir du droit de refuser d’exécuter un travail «qui présente un danger pour lui ou pour une autre personne».
Présentement, il y a des discussions à ce sujet à l’interne au sein de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), a appris journaldesvoisins.com.
Mais du côté de l’autorité sanitaire du Nord de Montréal, on tente de rassurer.
« Nous avons assez d’équipements protecteurs (gants, masques, blouses, etc.), de façon significative même, cela répond à nos besoins, avec une gestion ferme des stocks », a affirmé Marie-Hélène Giguère, du bureau des relations médias au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
L’autorité sanitaire et le gouvernement reconnaissent que la situation est «préoccupante» dans des CHSLD et résidences privées pour aînés.
« Cinq cent dix-neuf résidences comptent au moins un cas », a confirmé mercredi le premier ministre du Québec, François Legault.
Et dans Ahuntsic-Cartierville, près de la moitié des cas de l’arrondissement se trouvent au CHSLD Notre-Dame-de-la-Merci, en face de la prison de Bordeaux. Du côté des résidences privées, nous tentons toujours de savoir quels sont les établissements touchés, s’il y en a dans Ahuntsic et Cartierville.
Mais mercredi, il n’y a pas eu de hausses de cas à Notre-Dame-de-la-Merci, par rapport au bilan précédent : 24 cas et sept décès, a confirmé le bureau média du CIUSSS du nord.
Mais cinq cas ont été ajoutés au centre d’hébergement Laurendeau sur le boulevard Gouin (près de l’Église de la Visitation).
Pour les hôpitaux du nord de Montréal, il y a présentement 32 cas de personnes hospitalisées à Sacré-Cœur, un cas à l’hopital communautaire Fleury et aucun à Jean-Talon.
En fin de journée mercredi, on comptait 2097 cas au total dans l’île de Montréal, plus de 108 par rapport aux 24 dernières heures.
Protection essentielle
Le besoin d’équipements de protection est la priorité sur le champ de bataille dans le réseau hospitalier, les CHSLD et aussi tous les types de résidences pour gens âgés.
Même si une entente a été conclue entre le syndicat d’infirmières (FIQ) et le gouvernement québécois pour la sécurité des travailleurs et travailleuses dans le combat contre la COVID-19, Kathleen Bertrand, présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île-de-Montréal, a rappelé «l’immense crainte que vit tout employé».
Mais est-ce que les membres du syndicat pourraient évoquer le refus de travailler s’il n’y a plus de masques ou autres matériels de protection, par exemple?
« D’exercer le refus de travailler, c’est en discussions présentement, on regarde ça, c’est une possibilité bien qu’on n’encourage pas ça. Mais, c’est analysé. Il faut aussi supporter nos membres », a affirmé en entrevue le leader syndicale au journaldesvoisns.com, mercredi midi.
Présentement, des travailleurs et travailleuses qui n’œuvrent pas habituellement au CHSLD Notre-Dame-de-la-Merci sont envoyés en renfort dans cet établissement où 24 patients sont confinés à des points «chauds» pour éviter toute propagation.
Mais, mercredi après-midi, on a compris que le gouvernement éviterait d’envoyer différentes personnes dans les établissements de santé.
« Cela faisait partie du plan de l’employeur, a indiqué Mme Bertrand. Comme déplacer des infirmières qui étaient affectées jusqu’ici dans le milieu scolaire (les écoles sont toutes fermées). Sur le territoire du CIUSSS nord, 34 employés (quatre à Notre-Dame-de-la-Merci) ont été testés positifs a dit Mme Bertrand, chiffre confirmé par le CIUSSS du nord. Il peut en avoir plus présentement, a-t-elle averti, avec les contacts qu’ont eus les travailleuses (sans savoir qu’elles ont contracté le virus) au cours des derniers jours, alors qu’il y a transmission communautaire. Nos membres sont très inquiets avant de prendre leur quart de travail. Ce sont des humains avant tout, ils ont des familles et ils ont peur de ramener ça à la maison. Ils ont peur », a soutenu la chef syndicale.
Québec s’est fait plus rassurant (mardi on parlait de réserves de trois à sept jours, alors que mercredi on parlait plus d’une semaine) mais, à Ottawa, le premier ministre a été plus prudent.
« Dans cette situation, a dit Justin Trudeau, on ne peut rien garantir. On est en train de travailler extrêmement fort pour combler les différents besoins ».
Mais on a promis de livrer des masques N95 au Québec.
Plus sévères
Du côté des résidences privées et Ressources intermédiaires, Québec va serrer la vis.
« On sera maintenant plus sévères pour les entrées et sorties dans chaque résidence. (…) Et on va offrir au personnel d’aller à l’hôtel plutôt que de retourner à la maison », a indiqué le premier ministre Legault.
Québec travaille sur un plan pour améliorer les conditions des travailleurs et travailleuses du réseau de la santé.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.