C’est officiel. Le système de repas chauds à 1$ sera maintenu pour l’année scolaire 2020-2021 dans quinze établissements montréalais dont Saint-Benoît, Marie-Anne et La Dauversière. Un financement exceptionnel du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a été mis en place pour soutenir les écoles récemment sorties de la tranche de défavorisation. Fini les incertitudes, le service sera de nouveau assuré dès le lundi 5 octobre.
Les Indices de défavorisation
Ce que l’on nomme Indice de défavorisation est recalculé chaque année afin de répartir les différents programmes d’aide alimentaire au Québec.
Il sert à cibler les besoins des familles québécoises pour organiser la distribution des ressources financières entre les commissions scolaires. Plusieurs critères dont la mobilité de la population ainsi que les données socio-économiques entrent en jeu.
Alain Perron, responsable communication du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), explique que ce ne sont pas les écoles qui sont responsables de la mesure alimentaire :
« Les indices sont déterminés par le Comité de gestion de la taxe scolaire sur l’île de Montréal. Les sommes proviennent du ministère de l’Education du Québec ».
Des écoles moins défavorisées
Les établissements scolaires qui entrent dans la tranche de défavorisation 0 – 20 % peuvent percevoir des aides alimentaires, dont les repas à 1$. Quinze écoles — dont trois à Ahuntsic-Cartierville — ont vu changer leur indice en 2018-2019. Elles n’appartiennent donc plus à cette tranche et ne sont donc plus admissibles à la mesure.
Afin de remédier à cette situation, le Ministère a proposé une solution financière temporaire aux familles nouvellement lésées.
« En 2019 – 2020, le ministère de l’Éducation avait octroyé aux commissions scolaires une aide alimentaire transitoire pour les écoles qui étaient de la tranche de défavorisation 0 – 20 % et qui sortaient de ladite tranche en 2019 – 2020 », ajoute M. Perron.
Au départ, cette aide n’était prévue que pour la dernière année scolaire. À l’issue de discussions, le Ministère a annoncé son soutien aux écoles sorties de la tranche par le biais d’un financement additionnel exceptionnel.
Les quinze écoles dont Saint-Benoît, Marie-Anne et La Dauversière continueront donc de bénéficier du système d’aide alimentaire et donc des repas à 1$ pour élèves.
Ahuntsic-Cartierville « embourgeoisé » ?
Alain Perron explique également que l’indice de défavorisation varie lorsque les revenus des familles résidentes d’un même quartier viennent à évoluer.
« Plus il y a des gens avec des revenus élevés qui emménagent dans un quartier, plus l’indice de défavorisation change. C’est ce qui est identifié comme l’embourgeoisement d’un quartier. »
Dans un communiqué distribué ce 18 septembre aux parents d’élèves, le directeur général du CSSDM, Robert Gendron, parle de « quartiers qui se sont enrichis » pour justifier ce changement de situation. La modification de l’indice pour ces quelques écoles ahuntsicoises serait-elle la conséquence d’une certaine élévation du niveau de vie dans le quartier ?
Une aide essentielle pour beaucoup
Alain Perron informe le jdv quant au nombre d’élèves concernés par cette aide alimentaire au sein des écoles. À l’école primaire de Saint-Benoît – qui accueille environ 335 élèves – 75 seraient admissibles aux repas à 1$. Aux écoles secondaires Marie-Anne et La Dauversière, ce sont respectivement une vingtaine et une centaine qui seraient concernés.
À l’école Saint-Benoît, un repas proposé par le service traiteur coûte 5,25$. À Marie-Anne et La Dauversière, un repas de la cafétéria revient à 4,25$.
Pour exemple, si deux enfants d’une même fratrie sont scolarisés à Saint-Benoît, la semaine de cinq jours peut coûter plus de 50$ contre seulement 10$ si la famille bénéficie de cette aide. C’est un soutien important pour beaucoup d’enfants.
Comment en bénéficier ?
« Pour les familles admissibles, les parents doivent produire des preuves de leurs revenus pour avoir accès à la mesure alimentaire. »
Dès la rentrée des classes, les écoles disposant de repas à 1$ répertorient les élèves admissibles. La distribution des repas s’organise ensuite.
Depuis le 5 octobre, en principe, les élèves bénéficient d’un repas complet chaque jour à l’école pour toute l’année 2020-2021.
Et pour les années à venir ?
Le directeur général du CSSDM tente de rassurer les parents d’élèves quant à l’évolution de cette mesure.
« Nous poursuivrons le travail avec le Ministère afin d’assurer la pérennité et l’accessibilité des services d’aide alimentaire. Soyez assurés que nous continuerons de suivre ce dossier avec attention afin que l’ensemble de nos élèves puissent bénéficier d’une saine alimentation. »
Dans l’attente d’une proposition de solution sur le long terme, les enfants pourront continuer de dîner à l’école durant cette seconde année de battement.
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