Depuis quelques semaines, les élèves des écoles d’Ahuntsic-Cartierville, et de partout au Québec, devraient avoir un chandail chaud de plus sur eux ou dans leur sac d’école. C’est qu’en lien avec la Covid-19, au sujet de la ventilation dans les environnements intérieurs (incluant les écoles), les experts de l’Institut national de santé publique recommandent notamment d’augmenter le débit d’apport d’air frais, c’est-à-dire d’ouvrir les fenêtres en classe.
« La recommandation actuellement en vigueur pour la ventilation naturelle, qui a été transmise au ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), est d’ouvrir périodiquement les fenêtres au moins trois fois par jour pour une période de 15 à 20 minutes, tout en considérant les conditions météorologiques et en s’assurant de maintenir dans le local la température minimale prévue au Règlement sur la santé et la sécurité du travail », indique Marie-Claude Lacasse, relationniste au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Parents peu inquiets
Des parents d’élèves d’Ahuntsic-Cartierville, autant du primaire que du secondaire, confirment que les fenêtres de la classe de leur enfant sont bel et bien ouvertes régulièrement. Les témoignages recueillis par le jdv indiquent que la grande majorité des parents sont en faveur de cette mesure. Aucun n’est préoccupé par le froid que les jeunes pourraient ressentir.
« Ça ne nous préoccupe pas vraiment, je trouve ça bien d’aérer avec l’air extérieur » affirme Frédéric Bataille, parent d’élèves.
Plusieurs autres parents abondent dans le même sens :
« Covid ou pas, une meilleure aération fera du bien et permettra une meilleure concentration. »
« Un bon chandail, ça fait la job. Faut pas capoter. De toute façon, on devrait faire ça à la maison aussi pour aérer. »
« Ça ne m’inquiète pas particulièrement, c’est une habitude qui aurait déjà dû être prise. La ventilation dans les écoles est souvent minime, ouvrir les fenêtres permet une meilleure oxygénation et une meilleure concentration. »
Code vestimentaire assoupli
Une enseignante à l’école secondaire Évangéline, sur le boulevard L’Acadie, explique au jdv que son établissement scolaire a assoupli son code vestimentaire à cause de la Covid.
« Les élèves doivent normalement porter la veste ou le coton ouaté de l’école (nous avons un uniforme), mais comme ils sont dispendieux, que les élèves vivent parfois des situations financières précaires et que nous sommes tenus d’ouvrir les fenêtres (aucune autre ventilation dans l’école), la direction a accepté que les élèves portent d’autres vêtements que les uniformes. »
Elle ajoute :
« Seuls les manteaux ne sont pas permis. Ceci dit, il arrive qu’on les tolère aussi. J’ai une élève qui vient tous les jours avec sa couverture de laine sur les épaules depuis le début des temps froids… »
Un défi
L’enseignante indique que c’est un réel défi de gérer les écarts de température.
« Certains adolescents sont naturellement congelés, d’autres, bouillants… On essaie d’en tenir compte pour le placement des élèves, près ou loin des fenêtres, mais ça crée des frictions en classe. »
Comité d’experts
La question de l’aération et de la ventilation en lien avec la Covid-19 fait grandement parler dans les sphères politiques depuis quelques semaines.
Les connaissances sur la Covid évoluent rapidement et pour s’assurer que les recommandations du Québec sont adaptées aux nouvelles connaissances sur le virus, le gouvernement a créé un comité d’experts qui se penchera sur l’incidence de la ventilation et de la qualité de l’air sur la propagation du virus. Les travaux sont déjà débutés. Le MSSS s’attend à des recommandations rapidement, assure la relationniste du Ministère.
Le CSSDM déjà sur le dossier
Le Rapport sur les mécanismes de ventilation et de contrôle de la qualité de l’air dans les écoles, dévoilé la semaine passée par le MEQ, indique que chaque centre de services scolaire a mis en œuvre un programme de qualité de l’air intérieur qui répond aux normes et bonnes pratiques en vigueur, et ce, depuis plusieurs années.
« Il est désormais demandé aux centres de services scolaires d’effectuer des tests de dioxyde de carbone (CO2) jusqu’au 16 décembre. Ces tests se réaliseront selon les critères d’échantillonnage prescrits par le ministère », informe au jdv Alain Perron, responsable des relations de presse du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).
Le CSSDM mène aussi d’autres vérifications en parallèle, ajoute le responsable des relations de presse.
« Nous avons débuté le mesurage du CO2 dans nos établissements depuis la mi-novembre. Ces résultats s’ajouteront à ceux demandés par le Ministère, ce qui nous permettra de faire une analyse plus approfondie de la situation. »
Le CSSDM possède depuis 2012 son Programme sur la qualité de l’air intérieur (PQAI). La directive sur l’ouverture des fenêtres même en hiver a été instaurée à cette période et est diffusée auprès des directions d’établissement à chaque début d’année scolaire afin d’assurer une meilleure qualité d’air intérieur, pas seulement en contexte de Covid.
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