Montréal, 29 mars 2021.  Après la déception du budget, c’est avec espoir que la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) accueille les annonces de la Ministre Guilbault et la Ministre Charest en matière de violence conjugale et violence sexuelle, sur le plateau de Tout le monde en parle (TLMEP) dimanche soir.

Alors que la récente série noire de féminicides est venue mettre en lumière de graves lacunes au sein de notre société, la FMHF répète depuis plusieurs mois qu’il est urgent de mettre en vigueur les 190 recommandations du Comité d’experts pour l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale ; ainsi que les 28 recommandations émises par le Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale.

La mise en place d’un comité de travail coordonné par la Vice-première ministre est une bonne avancée, mais la FMHF se questionne. « Pourquoi ne pas prévoir l’instauration d’un Secrétariat à la coordination et à l’intégration des actions en matière de violences sexuelles et conjugales ? C’est une des 190 recommandation du Comité d’expert ; et c’est une mesure que nous attendions » s’étonne Manon Monastesse, directrice et porte-parole de la FMHF.

« Nous plaçons désormais de grands espoirs en ce comité que nous souhaitons multidisciplinaire, composé d’élus et de représentants terrain, pour s’assurer d’une force de frappe totalement dédiée à la mise en place des actions. La FMHF répète qu’elle est une alliée et espère que les groupes de femmes seront régulièrement consultés au regard de leur expertise. » précise Manon Monastesse.

La FMHF souhaite également rappeler l’importance d’un financement des maisons d’hébergement à la hauteur des besoins. Si la responsabilité collective et individuelle dans la lutte contre la violence faite aux femme est indéniable, on ne peut sous-estimer le financement adéquat des maisons d’hébergement.

Les maisons membres de la FMHF n’ont reçu actuellement que le quart de leur demande avec un manque à gagner de 30 millions de dollars. Ne pas poursuivre la consolidation du réseau des maisons, c’est faire en sorte que ces ressources ne soient pas en mesure de remplir à 100% leurs services. « Si nous demandons de l’argent, c’est pour permettre, entre autres, à des intervenantes de faire de la prévention, de la sensibilisation, de l’accompagnement auprès des enfants exposés, ainsi que des services externes offerts aux femmes. Les maisons ne sont pas que de l’hébergement. » précise Mme Monastesse.

La FMHF insiste sur le rôle central que jouent les maisons d’hébergement au sein de leur communauté. Elles sont quotidiennement proactives avec les partenaires pour assurer un filet de sécurité pour les femmes violentées. « S’il n’y a plus de maisons d’hébergement, il n’y a plus de lieu totalement sécuritaire pour les femmes en danger » rappelle Manon Monastesse.

« S’il faut donner plus d’argent, ce ne sera pas un problème” affirmait Mme Guilbault sur le plateau de TLMEP. La FMHF rétorque donc : et pourquoi pas dès maintenant ? Les besoins sont là.  La FMHF reconnait à ce titre la nécessité d’agir auprès des femmes comme des hommes. « S’ils sont au cœur du problème, ils font partie de la solution » ajoute Manon Monastesse.

Enfin, la FMHF invite le Premier ministre Legault à s’asseoir et discuter avec les groupes de femmes qui interviennent quotidiennement sur le terrain auprès des femmes violentées. La violence faite aux femmes est un enjeu de société qui n’a pas sa place au Québec. Monsieur le Premier, travaillons ensemble pour y mettre fin une fois pour toute !

À propos de la FMHF
La FMHF représente 36 maisons d’hébergement au Québec qui hébergent chaque année près de 3000 femmes et leurs 1500 enfants, victimes de violences conjugale et familiale, de traite et de violences basées sur l’honneur, d’agressions et d’exploitation sexuelles, etc. Elles répondent à plus de 50 000 appels et assurent plus de 175 000 suivis individuels. Elles soutiennent, via leurs services externes, plus de 5000 femmes et enfants. Leur taux d’occupation avoisine voire dépasse 100%. Elles doivent refuser près de 10 000 demande d’hébergement chaque année faute de place disponible au moment de l’appel.

(Source: Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF))



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