Si vous vous promenez dans les rues de l’arrondissement, vous avez peut-être remarqué la multitude de plaques indiquant le numéro des maisons. De maison en maison, leur style diffère par leur couleur, leur grosseur ou même leur emplacement. Cela ne fut pas toujours le cas.
Au début du siècle dernier, la Ville de Montréal est en pleine expansion et englobe petit à petit plusieurs municipalités de l’île. Ces différentes annexions posent toutefois un problème de taille pour la ville: la multiplication des adresses. Plusieurs maisons portent le même numéro sur la même rue, plusieurs rues portent le même nom à travers la ville.
Dans un souci de régler le problème, la Ville opte pour une uniformité sur l’ensemble de son territoire, et impose à tous notamment, selon Le Devoir, de petites plaques en émail de couleur bleue aux chiffres blancs. Fournies par la Ville, qui les installait elle-même, celles-ci coûtaient environ 20 sous pièce, selon Jean-François Nadeau, historien et directeur adjoint de l’information au Devoir et chroniqueur au micro de Radio-Canada.
À l’époque de l’implantation de ces plaques, Ahuntsic-Cartierville, en tant qu’arrondissement de la Ville Montréal, a été touché par cette réglementation. Impossible toutefois de savoir combien d’habitations de Montréal ont reçu ce genre de plaques.
Plus de règlement
De nos jours, ces plaques disparaissent petit à petit des devantures des maisons. Que ce soit à cause de la rouille, de rénovations ou du besoin de renouveau, le temps à eu raison de ces petites pièces d’histoire. Certaines peuvent toutefois encore être aperçues sur la façade d’immeubles de l’arrondissement.
Une série de plaques, moins anciennes, sont aussi très fréquentes au sein de l’arrondissement. Celles-ci diffèrent quelque peu des plaques originales puisqu’elles sont composées de lettres noires sur un fond blanc.
Le règlement forçant l’usage des plaques bleues a disparu et la réglementation entourant les numéros civiques est aujourd’hui relativement libre. De plus, aucun règlement n’a pris la relève depuis. En effet, il suffit de se promener dans les rues de l’arrondissement pour remarquer les différents styles de plaques utilisées.
« Notre arrondissement ne possède pas de politique spécifique relative aux numéros civiques », confirme Michèle Blais, chargée des communications à l’arrondissement.
La seule obligation dans ce dossier provient de la loi sur le numérotage des bâtiments. Celle-ci indique notamment que les chiffres, sur la plaque, doivent être d’une hauteur minimale de 77 mm et d’une largeur minimale de 10 mm. De plus, il est nécessaire que les chiffres soient sur un fond contrastant.
Toute personne qui contreviendrait à ces obligations pourrait faire face à une amende allant de 100 à 1000$ selon l’offense et la répétition de celle-ci.
Vers un retour?
Il est presque impossible aujourd’hui de trouver un commerce offrant ce genre de pièce. Quelques plaques sont disponibles par moment sur des sites tels que Kijiji ou chez des antiquaires, et si vous êtes chanceux, vous trouverez peut-être votre adresse. Mais l’unanimité des commerces joint par journaldesvoisins.com soulignaient ne pas ou ne plus offrir ce genre de plaques.
Il n’est pas non plus prévu que l’arrondissement remette à l’ordre du jour ce «patrimoine» urbain. Et aucun programme de sauvegarde de ces plaques n’existe dans l’arrondissement.
Toutefois, depuis plusieurs années, certains nostalgiques de ces petites plaques se tournent vers des collectionneurs ou quelques-uns des rares émailleurs encore actifs pour retrouver cette touche d’histoire.
Le Devoir rapportait notamment, en 2015, qu’une entreprise française confectionnait toujours, sur demande, ce genre de pièce. Établie en Normandie depuis 1840, Émaillerie Normande, confectionne et envoie pour une cinquantaine de dollars, une plaque telle que celles d’origine.
Contactée par journaldesvoisins.com, Émaillerie normande a confirmé un certain intérêt pour ce genre de plaque.
«Il y a en effet des demandes, elles varient en fonction des saisons, en fin d’année, avec l’hiver il n’y a pas de demande, mais lorsque les personnes peuvent les mettre en place, ils en commandent», souligne M. P. Opderbeck, de l’entreprise.
Toutefois, il ne s’agit toutefois pas d’une explosion de demandes pour cette petite pièce d’histoire.
«C’est un produit qui intéresse les personnes qui ont un intérêt avec le passé, [mais] je ne pense pas que tout le monde y soit attaché», conclut-il.
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Nous avons commandé trois plaques à Émaillerie Normande et elles étaient parfaites : ça donne vraiment de la classe à notre façade ! Et un peu de vernis historique… Ça serait vraiment chouette que nous revenions à cette règlementation. Un peu d’urbanisme svp !
Mon duplex affiche toujours les deux plaques d’origine.