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Mes tantes, aujourd’hui décédées, étaient toutes d’excellentes tricoteuses, comme de nombreuses femmes de leur génération. Jeunes filles pendant la Deuxième
Guerre mondiale, elles tricotaient des chaussettes qui étaient envoyées aux soldats au front. Elles faisaient même des gants! Pendant leur vie de femme mariée,
elles en ont tricoté des layettes de bébés, des chandails, des pantoufles, des tuques et des foulards!
 
Petite fille, j’admirais le ballet de leurs doigts qui se faisaient aller avec les ai- guilles et la laine! J’ai appris à tricoter, mais sans atteindre cette virtuosité, me contentant de points de base et de modèles simples. Bien sûr, nécessité fait loi, et si elles tricotaient autant c’est sûrement que les magasins n’étaient pas aussi bien garnis que maintenant et que souvent le budget était un peu serré.
 
Dans la plupart des familles, ces connaissances ne se sont malheureusement pas transmises aux petits-enfants, pour bien des raisons. Il y a pourtant des jeunes qui s’y sont remis au cours des dernières années, incluant de jeunes hommes, comme en témoignent plusieurs blogues et pages Facebook. Et heureusement, il y a les Cercles des fermières (cfq.qc.ca) qui ont continué à enseigner ces techniques partout au Québec (remarque : leur savoir-faire textile a d’ailleurs été reconnu comme élément du patrimoine immatériel du Québec par le ministère de la Culture du Québec tout récemment).
 
Et la cuisine?
 Cette perte de connaissances se constate également dans d’autres domaines, par exemple en ce qui « Un aîné qui disparaît, c’est comme une bibliothèque qui brûle. » concerne les compétences culinaires. Une étude d’EXTENSO (Université de Montréal) a démontré que 56 % des enfants québécois souhaiteraient cuisiner plus souvent avec leurs parents… Ces mêmes parents (28 %) souhaitent, quant à eux, le retour des cours d’économie familiale dans le cursus scolaire pour que leurs enfants améliorent leurs compétences culinaires! Aimant cuisiner, j’ai toujours fait participer mes cinq enfants depuis leur tout jeune âge et ils sont tous devenus de jeunes adultes – garçons et filles – débrouillards en cuisine. Mais je n’ai jamais été une experte en pâte à tarte… Alors quand mon plus jeune a souhaité en apprendre la technique, il a demandé à une experte, ma mère, qui le lui a enseigné à son grand plaisir! Il est ensuite revenu à la maison avec la fameuse recette… et deux tartes, fruit de leur collaboration!
 
Saut de génération Une de mes collègues, dont les parents sont d’origine italienne, me racontait récemment qu’elle n’avait jamais eu envie de poursuivre la tradition de ses parents qui faisaient encore, même à un âge avancé, leurs conserves de tomates et leur vin. Mais ce sont ses enfants qui ont commencé à s’y intéresser il y a quelques années et qui vont main- tenant passer quelques journées avec les grands-parents, pour les aider et apprendre les recettes afin de préserver ces connaissances!
 
Proverbe tristounet
Ces échanges entre aînés et jeunes sont précieux, car, en plus d’enrichir les relations familiales, ils permettent de sauvegarder des savoir-faire dans divers domaines. Heureusement, car il est trop dommage que les connaissances de nos aînés et aînées disparaissent sans avoir été transmises aux jeunes générations et que se réalise ce proverbe
africain un peu triste qui dit :« Un aîné qui disparaît, c’est comme une bibliothèque qui brûle. » 




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