Angelina Gutta, une force de la nature
Par Sandrine Dussart (Photo : Philippe Rachiele) (avril 2014)


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Angelina Gutta a marqué la petite histoire d’Ahuntsic Ouest. La rue Fleury ne serait pas la même sans elle. Voici l’histoire d’une aînée très active qui pourra sans doute en inspirer d’autres, et montrer aux plus jeunes que le travail, c’est la santé!

 « Il y a 58 ans, mes parents ont acheté un terrain sur la rue Fleury, au coin de la rue Saint-Urbain, et ils y ont fait construire un restaurant : Chez Tony. Antonio était le prénom de mon père. C’était le premier commerce du quartier. Nous avons connu un succès fou! »

Trois ans plus tard, ce fut au tour de la pâtisserie Alba, rebaptisée La Capucine par Angelina. Pendant qu’elle et ses frères mettaient la main à la pâte, son mari s’occupait des livraisons… « Tout le monde nous connaissait », dit-elle avec un grand sourire.

Femme d’affaires entreprenante, Angelina a ensuite ouvert la Pâtisserie Saint-Benoît, ainsi qu’un petit café adjacent. « Je ne voulais pas avoir de compétition alors, j’ai tout acheté! Vous savez, ajoute-t-elle, au départ, je ne savais rien du métier. J’ai simplement foncé, et j’ai appris au jour le jour… »

L’énergie qui animait Angelina à l’aube de sa vie professionnelle semble être restée la même aujourd’hui. De sa mère, elle a hérité d’un caractère bien trempé, d’une nature droite et généreuse, et d’un courage et d’un optimisme à toute épreuve. Ces qualités ont su la garder jeune de cœur et d’esprit!

L‘amour des autres

 Pour Angelina, travail et vie sociale ont toujours été une seule et même passion. Un mode de vie dont elle ne saurait se passer, encore maintenant. « J’aime les gens, et ils me le rendent bien! À l’époque, jamais un enfant ne repartait de La Capucine sans un petit gâteau offert! De même, chez Tony, les clients se sentaient en famille! »

Retraitée… ou presque!

C’est d’ailleurs avec un brin d’émotion que Angelina a vendu son restaurant, devenu la partie bistro de La Bête à pain. Notre jeune retraitée y travaille chaque fin de semaine, avec un plaisir évident et un dynamisme hors pair! Vous l’apercevrez à l’accueil, ou encore affairée derrière le comptoir, un sourire contagieux aux lèvres! « J’aime quand ça bouge », lance-t-elle en riant!

À 92 ans, Angelina Gutta affiche une santé de fer et une curiosité intacte pour les choses de la vie! Aussi sort-elle souvent, car elle apprécie les concerts, les expositions, les spectacles et… les voyages! « J’ai eu la chance de parcourir le monde! Mon mari avait peur de l’avion, alors je partais en voyage organisé. J’aimerais retourner au Japon! C’est un endroit tellement raffiné et dépaysant! Pour l’instant, j’ai à peine le temps de savourer ma maison de campagne! »

Fontaine de jouvence

Angelina ne pense jamais à son âge. Elle est bien trop occupée à vivre! À l’instar d’un proverbe indien qu’elle affectionne, elle considère que « vieillir est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde ». Satisfaite, elle conclut : « Je me sens choyée. J’ai fait ce que j’ai aimé, j’ai eu la vie que je voulais. Je n’ai aucun regret. » Lui reste-t-il un rêve à réaliser? Bien sûr! « Faire le tour du monde en bateau. » On le lui souhaite! jdv
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Photo

Marguerite Latour : une artiste autodidacte
Texte et photo par Sandrine Dussart  
(décembre 2013)


Marguerite aime être entourée de belles choses, à l’image de son âme sans doute. L’art fait partie de sa vie et à 82 ans, elle le savoure pleinement. Marguerite est peintre. Une passion qui remonte à l’enfance. « Tout le monde dessinait chez nous! » Un talent qui s’émancipera tout au long de sa vie.

À travers ses toiles, Marguerite nous fait découvrir la vie quotidienne des années 1940 au Québec, avec son lot d’épreuves et de tendresse. Ses œuvres ont remporté de nombreux prix, dont le Premier prix des Caisses populaires d’Ahuntsic et la Mention d’honneur du Cercle des artistes peintres et sculpteurs du Québec. Ajoutons à cela des expositions réalisées aux quatre coins du Québec, aux États-Unis et en France. Récemment, Marguerite a participé à l’exposition Ahuntsic, d’hier à aujourd’hui. « C’est une technique de transfert d’image que je ne connaissais pas, souligne-t-elle, mais c’était très intéressant! »

Vie professionnelle

Marguerite Latour est arrivée dans le quartier Ahuntsic il y a soixante ans. « Jeune, je m’occupais de mes enfants, et j’aidais mes parents. Ma mère était malade, raconte-t-elle. À 50 ans, ma vie professionnelle a vraiment commencé! Comme je n’avais pas de spécialité, je suis devenue dame de compagnie. Puis, j’ai travaillé pour les boutiques Béatrice et Sandra, jusqu’à ma retraite!

Enfant, je voulais jouer du violon, mais ma mère a préféré acheter un piano pour la famille… » Elle apprend donc le piano, mais l’année de ses 75 ans, sa fille lui offre un violon! Aussitôt, Marguerite suit des leçons et participe à des concerts! Elle est d’ailleurs, avec Irène Coursol, la cofondatrice de l’organisme Le Violon de grand-mère, et fait partie du comité organisateur.

Tant à découvrir!

Marguerite ne s’ennuie jamais! « J’aimerais vivre jusqu’à 100 ans, lance-t-elle avec enthousiasme. J’ai tant de projets à réaliser! Le téléphone sonne souvent! J’ai beaucoup de connaissances! » Désireuse de pouvoir communiquer avec ses petits-enfants par Internet, elle s’inscrit à des cours d’informatique. « Je continue, même si je préfère le téléphone », dit-elle. Une découverte en appelle une autre… Les ateliers d’écriture de la bibliothèque d’Ahuntsic sont une révélation pour Marguerite, qui écrit présentement son autobiographie sous forme de roman historique!

Il faut dire aussi que la dame au grand cœur est toujours prête à aider son entourage. Depuis 21 ans, Marguerite fait partie de l’association de la Communauté des Sœurs du Bon Pasteur. « On se rencontre pour discuter de sujets d’actualité. Ma vie spirituelle m’aide à traverser les moments sombres », souligne-t-elle.

Lorsqu’elle n’est pas au cinéma ou au musée, qu’elle ne joue pas au scrabble ou ne dévore pas livre après livre, un des plaisirs de Marguerite est d’assister à la messe du dimanche, puis d’aller déjeuner au restaurant, souvent seule! « J’aime les gens, dit-elle, mais j’ai besoin de solitude. » Marguerite appelle cela « une douce solitude remplie de présence ». Vous lirez peut-être cette phrase dans un recueil de poésie qu’elle publiera… quand elle en aura le temps!




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