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Une partie des représentants d’entreprises des secteurs concernés en faveur de la nouvelle SDC District central lors d’un des votes qui s’est tenu mercredi soir. (jdv Photo: Philippe Rachiele)
La Société de développement commercial District central (SDC-DC) a pris son envol avec du plomb dans l’aile mercredi 18 mai, en soirée.

Les citoyens représentant les entreprises du vaste secteur (bordé par la métropolitaine, l’autoroute 15, le boulevard Saint-Laurent et la rue Sauvé) qui ne sont pas d’accord avec la création d’une SDC ont réussi à faire élire cinq membres de leur « équipe » sur une possibilité de six au sein du premier conseil d’administration.

Une défaite amère pour Enrico Perugini qui se bat pour une SDC dans Chabanel. « Je suis un peu déçu mais je vais garder mes émotions. C’est de bonne guerre, la démocratie a parlé. Mais la bataille ne fait que commencer. Nous allons regarder la jurisprudence en la matière, car comment une équipe peut diriger la SDC dans le meilleur intérêt de ses membres avec l’idée de la dissoudre », s’est-il interrogé. 
Pour M. Perugini, qui dit n’avoir perdu qu’une bataille, il y a des craintes pour l’avenir. « Les enjeux sont trop importants. C’est dangereux. Notre avenir est même menacé », a-t-il insisté, au lendemain de la victoire des dissidents lors de l’assemblée qui aura duré quatre heures au 555 Chabanel.

Enrico Perugini  et ses acolytes, sauf un (conseiller en entreprises au sein d’une banque sur Chabanel) ont été battus lors de l’élection pendant l’assemblée de formation.

Benchimol au bâton

Le leader de l’opposition, Charles Benchimol, cet entrepreneur du district Chabanel, ancien conseiller municipal de Saint-Laurent, très articulé, a assez bien joué ses cartes avec ses nombreux partisans actifs. Et pour lui aussi la partie n’est pas terminée, car le conseil d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville devra se pencher sur sa requête en dissolution de la SDC (et avec l’ouverture du registre et peut-être un référendum…)

Lors de l’assemblée générale d’organisation, le président d’assemblée, l’ex-journaliste de la CBC Dennis Trudeau qui a dirigé avec une main de fer la séance, a dû intervenir avec fermeté à maintes reprises envers certains « impatients » dans le camp de l’opposition.

Deux visions

Deux visions s’affrontaient à cette assemblée réunissant une centaine de personnes. Ceux qui comme Enrico Perugini plaident en disant que les circonstances étaient favorables pour qu’une voix forte dans le secteur puisse parler aux divers intervenants; et d’autres qui rejettent carrément l’idée d’y aller d’une contribution de 365 $ par année. Et qui se disent au fond « Qu’osse ça donne », pour paraphraser Yvon Deschamps. 

Au final, les partisans du Non l’ont emporté au grand dam des gens de la ville (Pierre Desrochers, conseiller de Saint-Sulpice était présent et plusieurs cadres de l’arrondissement — NDLR : voir autre texte) de même que des gens d’affaires connus comme le pdg de Location Simplex, André Véronneau, (qui a été président du conseil d’administration de la défunte CDEC Ahuntsic-Cartierville pendant 12 ans) et qui a livré une intervention bien sentie, chargée d’émotions, plaidant pour que Chabanel prenne la place qui lui revient aujourd’hui. Il a même fait référence au  « ghetto » de son enfance, cette période pas si lointaine du secteur dit de la « guenille »…

Les gens ont même voté contre le patron de plusieurs immeubles dans le secteur, Georges Dayan  (aussi ironiquement le locateur de plusieurs) afin de s’assurer d’une forte présence des leurs au sein du conseil.

Doléances et avenir

M. Benchimol a répété lors de l’assemblée sa longue liste de doléances; le territoire est vaste et les entrepreneurs n’ont pas nécessairement d’affinités entre eux, la cotisation est la même pour tous, l’économie en « arrache » notamment sur Legendre , les entreprises paient déjà des taxes et les rues sont « pleines de trous », etc…

Après l’élection, il a promis de travailler pour la SDC s’il n’y pas de dissolution. « La démocratie a parlé, il faut la respecter. Mais il faut aussi que l’arrondissement ne nous mette pas des bâtons dans les roues avec notre requête de dissolution » a-t-il averti. En attendant, il ne compte pas présenter de budget (prévu pour les six derniers mois de l’année). Un dossier à suivre. (Par Alain Martineau) (2016-05-19)

Réactions SDC District Central
Le conseiller Pierre Desrochers aurait préféré une équipe qui soit plus conviviale

La déception était grande parmi ceux et celles qui se battent bec et ongles depuis longtemps pour la formation d’une Société de développement commercial (SDC) dans le grand secteur Chabanel, au sud de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

Les visages en disaient long à la suite de la victoire, non sans difficultés, des tenants du rejet de la SDC District Central (pourtant déjà légalement constituée), qui s’étaient présentés avec des membres disciplinés.

Dans l’autre camp, confiant au départ, Enrico Perugini avait parlé de l’importance de chasser l’image « négative » du secteur, à l’aube d’une ère nouvelle avec une « marque » SDC District Central. « Jamais le moment n’aura été aussi bon », a-t-il martelé faisant même allusion au climat favorable avec nos représentants politiques, insistant ouvertement sur la présence libérale dans le nord de la ville (Denis Coderre, Marie Montpetit et Mélanie Joly).

Tous contre un

Mais les membres de son équipe, sauf un, n’ont pas été élus et l’équipe gagnante veut tout simplement se débarrasser de la nouvelle entité. L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville avait pourtant mis le paquet derrière la SDC, la troisième en importance à Montréal.

« J’aurai préféré ne pas devoir composer avec des gens qui veulent détruire la SDC », a soutenu Pierre Desrochers, conseiller municipal dans le district de Saint-Sulpice. « Nous avons pourtant une belle occasion de travailler ensemble », a ajouté celui qui est aussi le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, un avantage certes pour faire avancer des dossiers à la ville centre.

Répondant aux questions du journaldesvoisins.com à ce sujet il y a une dizaine de jours, Pierre Desrochers avait reconnu que la commande était grosse pour constituer en bonne et due forme une SDC dans le giron de Chabanel. « On savait au départ, a mentionné le conseiller municipal, qu’avec un grand territoire, il fallait miser sur les points de convergence. On avait fait une analyse pour s’assurer qu’il y ait des points de ralliement » a-t-il ajouté.

De tout dans la nouvelle SDC

« Il y a des enjeux importants, comme le transport collectif, et en étant ensemble, meilleures sont les chances de trouver des solutions durables. Oui, c’est vrai, il y a du commerce de détail, de la mode, de l’agroalimentaire, la relance de Chabanel… mais j’espère que la question des coûts n’est pas perçue comme une taxe. Toutefois, il faut y voir un bénéfice », a-t-il averti.

Mercredi soir, devant les gens, il a même dit que la SDC sera dans les faits « un groupe de pression contre (moi) et qu’il ne faut pas voir le 365 $ demandé comme une dépense, mais un investissement ». Il a aussi insisté sur le modèle des SDC qui a fait ses preuves ici et qui est exporté.

Modèle apprécié des Français

« N’oublions pas qu’il y a des avantages à développer les SDC, que l’on pense aux stratégies communes. Récemment, des Français sont venus à Montréal pour un colloque et ils nous ont dit à quel point ils avaient apprécié ce modèle qu’ils veulent voir développer chez eux. Y a-t-il des défis? Oui. Certains ont des questionnements, mais ce sera à la direction de s’assurer qu’il y a un retour sur l’investissement » a-t-il conclu.
Mais ce sont des administrateurs hostiles à la SDC qui ont maintenant l’avantage.  (Par Alain Martineau)  (2016-05-20)

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Crédit photos : jdv – Philippe Rachiele


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