
À l’approche des fêtes nationales du Québec et du Canada, retour sur une curiosité locale : nos hymnes nationaux.
Rappel dans le temps
Plusieurs peuples autochtones habitent le continent. Puis arrivent les Français. De colonie-comptoir à colonie de peuplement, la Nouvelle-France se peuple alors de colons français en Acadie, au Labrador, le long du Saint-Laurent, des Grands Lacs et jusqu’en Louisiane entre 1534 et 1763. On y fête la Saint-Jean-Baptiste, fête païenne soulignant le solstice d’été autour de grands feux de bois.
Des guerres, celle des Treize colonies en Amérique et la guerre de Sept Ans en Europe, font basculer ces peuplements dans de nouveaux découpages de territoires et de souveraineté que l’on connaît encore aujourd’hui. Chez nous, leur nom passe ainsi de Français à Canadiens, à Canadiens français, puis à Québécois.
Le premier hymne national
En 1834, durant le Régime anglais, le journaliste Ludger Duvernay, appuyé par de nombreux patriotes, crée la Société Saint-Jean-Baptiste qui érigera la Saint-Jean en fête nationale. Au fil du temps, des processions et leurs défilés s’installent durablement.
Il faudra attendre jusqu’en 1880 pour qu’un chant patriotique canadien-français soit écrit. Théodore Robitaille, lieutenant-gouverneur du Québec, aurait commandé au juge Adolphe-Basile Routhier le texte que le musicien Calixa Lavallée a mis en musique. Il fut présenté au Congrès national des Canadiens français et à la Saint-Jean de la même année. Il comportait alors quatre couplets.
Et les suivants
S’ensuivent plusieurs versions en anglais, sur la même musique, mais qui ne sont pas des traductions de l’hymne canadien-français et qui ramèneront l’hymne national canadien au seul premier couplet. Les paroles de Robert Stanley Weir sont adoptées par le Canada comme hymne national au début du 20e siècle, puis présentées en textes bilingues intercalés, que l’on peut entendre lors des soirées de hockey et autres événements sportifs.
Un nouvel hymne
Au Québec, le chant patriotique a fait place à une irrésistible proposition du grand Gilles Vigneault, qui offrit aux Québécois ce qui devint instantanément notre chant national en 1975. Gens du pays, un chant très rassembleur, aura donc 50 ans dans quelques jours.
Sincères remerciements
On ne peut conclure ce billet sans dire un immense merci à Martin Patenaude-Monette, qui nous offre ici sa dernière caricature, pour cause de déménagement. Il a contribué, pour notre plus grand bonheur, au Journal des voisins depuis décembre 2015, à travers 70 caricatures, 5 contes de Noël et 12 illustrations de la une ! On pourra dire de lui qu’il nous en a mis plein la vue ! Chapeau bas et bonne route, Martin.
Chant patriotique de 1880
Ô Canada, terre de nos aïeux
Ton front est ceint de fleurons glorieux,
Car ton bras sait porter l’épée,
Il sait porter la croix !
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur de foi trempée
Protégera nos foyers et nos droits,
Protégera nos foyers et nos droits.
Sous l’œil de Dieu, près du fleuve géant,
Le Canadien grandit en espérant.
Il est né d’une race fière,
Béni fut son berceau.
Le ciel a marqué sa carrière
Dans ce monde nouveau.
Toujours guidé par sa lumière,
Il gardera l’honneur de son drapeau,
Il gardera l’honneur de son drapeau.
De son patron, précurseur du vrai Dieu,
Il porte au front l’auréole de feu.
Ennemi de la tyrannie,
Mais plein de loyauté,
Il veut garder dans l’harmonie,
Sa fière liberté.
Et par l’effort de son génie,
Sur notre sol asseoir la vérité,
Sur notre sol asseoir la vérité.
Amour sacré du trône et de l’autel,
Remplis nos cœurs de ton souffle immortel !
Parmi les races étrangères,
Notre guide est la loi :
Sachons être un peuple de frères,
Sous le joug de la foi.
Et répétons, comme nos pères,
Le cri vainqueur : « Pour le Christ et le Roi ! »,
Le cri vainqueur : « Pour le Christ et le Roi ! »
Cet article a été publié dans la version papier du JDV de juin 2025.
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