La présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, a lancé il y a environ trois semaines une pétition demandant l’augmentation du nombre de brigadiers autour des écoles.
La direction générale de la CSDM travaille également à la rédaction d’un mémoire sur la sécurité autour des écoles. Le document sera déposé au comité de sécurité publique de la Ville de Montréal. Un commissaire scolaire parcourt les écoles et repère les endroits les plus préoccupants. À partir des besoins observés, la direction va pouvoir préciser ses demandes. La CSDM en est à l’étape de compilation des besoins. Ce sera au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et à la Ville de trancher.
Une augmentation nécessaire
Dans la pétition, on dit que depuis dix ans, le nombre d’élèves de la CSDM a augmenté de 10 000 et la Commission scolaire prévoit en accueillir minimalement 5 500 autres au cours des cinq prochaines années. Et il y a actuellement 521 brigadiers à Montréal.
« Il y a plus d’élèves dans nos écoles. Il y a eu beaucoup d’agrandissements et de constructions dans les dernières années. Ça prend des brigadiers pour répondre aux besoins », estime la présidente de la Commission scolaire, Catherine Harel Bourdon.
Un malentendu
Un brigadier a été ajouté cette année sur Henri-Bourassa au coin de Tolhurst. C’est ce que nous a appris Nathalie Goulet, conseillère de ville du district Ahuntsic, membre du comité exécutif de la Ville et responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal. Avant cela, depuis une quinzaine d’années, aucun brigadier n’avait été ajouté sur le territoire de la ville en raison d’un malentendu entre le SPVM et la CSDM.
Convaincue d’avoir atteint son nombre maximal de brigadiers, la CSDM croyait que pour en ajouter un quelque part, il fallait en enlever un ailleurs. Or, elle a récemment découvert qu’il n’existait pas de loi limitant le nombre de brigadiers. Il s’agissait plutôt d’une pratique pour contenir les coûts.
CSDM : optimiste
Madame Harel Bourdon ajoute :
« Maintenant que l’on a adopté la résolution, j’ai écrit à la mairesse et au SPVM. On ne s’attend pas à une réponse immédiate. Les élus vont retourner à l’Hôtel de ville pour discuter l’ajout de brigadiers au budget du printemps 2019. Ce serait donc effectif à la prochaine rentrée scolaire. »
Mme Harel Bourdon nous assure qu’il y a une bonne collaboration entre la CSDM et le SPVM. Avec la nouvelle administration de Valérie Plante et la découverte de l’absence de loi limitant le nombre de brigadiers, elle sent plus d’ouverture de la Ville dans ce dossier.
Depuis des années, la CSDM désirait installer des brigadiers pour les journées pédagogiques puisque le service de garde est tout de même ouvert. On a enfin vu ce désir réalisé. Pour la présidente de la CSDM, c’est déjà une belle victoire et une preuve d’écoute et de compréhension de la part de la Ville.
« La Ville et Mme Nathalie Goulet, responsable de la sécurité publique, semblent en faveur de notre cause, dit-elle. Il reste maintenant à savoir combien de brigadiers seront ajoutés. »
Sécurité : priorité numéro un
Mme Goulet abonde dans le même sens. Pour elle, la sécurité est la priorité numéro un dans Ahuntsic-Cartierville.
« La sécurité est le sujet fédérateur dans Ahuntsic. Quand j’ai fait campagne il y a un an déjà, c’était LE sujet dont me parlaient les gens. »
En précisant qu’Ahuntsic-Cartierville est un arrondissement de transit, elle ajoute :
« Le sentiment de sécurité que l’on devrait avoir en marchant dans nos rues, on ne l’a plus dans Ahuntsic et la situation se dégrade d’année en année ».
La responsable de la sécurité publique tient à sécuriser tous les parcours scolaires.
« Toutes les personnes impliquées sont consultées. On a récemment diminué les limites de vitesse, des panneaux sont en voie d’implantation, toutes nos recommandations sont à jour et des mesures concrètes sont appliquées », assure-t-elle.
Si le travail de brigadiers est, pour elle, essentiel, elle croit que le besoin d’ajouter des brigadiers à certains endroits n’est pas toujours évident. À son avis, il est trop tôt pour dire si la Ville veut en ajouter et où elle le fera.
Henri-Bourassa: dangereux
Lorsqu’on lui demande quelle intersection particulièrement dangereuse nécessiterait davantage de brigadiers, elle répond sans hésitation le boulevard Henri-Bourassa.
Un brigadier de l’arrondissement, dont l’identité restera confidentielle, dit lui aussi qu’il faut plus de brigadiers.
Il ajoute : « surtout au coin Saint-Laurent et Henri-Bourassa, un coin très dangereux, le coin maudit des brigadiers où aucun d’entre nous ne veut travailler ».
Une pétition qui en dit long
En attendant une validation de la Ville, la pétition de Catherine Harel Bourdon circule toujours. On peut la signer virtuellement ou sous sa forme imprimée. Jusqu’à maintenant, la Ville prend uniquement les pétitions signées sur papier, mais Mme Harel Bourdon nous apprend que la Ville serait en transition pour commencer à accepter les pétitions virtuelles dans les prochains mois.
« Cela va déjà démontrer le nombre de personnes qui appuient la cause et la mobilisation des parents dans les quartiers. »
La pétition sera déposée en même temps que le mémoire.
SPVM peu bavard
Le SPVM a refusé de répondre aux questions du journaldesvoisins.com au sujet des brigadiers.
Inquiets du fait que leur employeur apprenne que le représentant du jdv leur aurait parlé, les brigadiers qui nous ont salué, même brièvement, ont refusé de s’identifier. Le SPVM ne nous a d’ailleurs pas permis d’interviewer les brigadiers en bonne et due forme.
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