Les militaires aident à Berthiaume-du-Tremblay (Photo : Philippe Rachiele, JDV)

Aux prises avec une situation très difficile, les CHSLD du nord de la ville ayant reçu l’aide de membres des Forces canadiennes (FC) respirent maintenant un peu mieux même s’il y a encore des défis à relever, notamment en termes de personnel.

À la fin mai, le gouvernement du Québec dévoilait le rapport d’observation des forces canadiennes relativement aux interventions de leurs membres dans 25 CHSLD, dont quatre localisés dans le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS-NIM).

Le CHSLD Cartierville, situé sur la rue Grenet, un peu à l’ouest de l’hôpital du Sacré-Cœur, celui de St-Laurent, sur Côte Vertu, un peu à l’est du métro du même nom, et Auclair, sur la rue Boyer, dans Villeray, ont la particularité d’accueillir des clientèles «difficiles» alors que Berthiaume-Du-Tremblay, un CHSLD privé et conventionné, a une clientèle plus typique de la majorité des centres d’hébergement.

En gros, le rapport des FC énumère une série de problèmes dont les autorités et la population avaient déjà pris note.

Il était question de problèmes liés à l’utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI), du manque de personnel et des difficultés pour mettre en place et contrôler les secteurs de contamination.

Pour le gouvernement québécois, le rapport des Forces démontre clairement que «l’arrivée des troupes a permis de stabiliser la qualité des soins et des services offerts aux personnes âgées plus vulnérables, dans la grande majorité des milieux de vie où elles sont présentes».

CHSLD Cartierville

Le CHSLD Cartierville abrite des personnes sourdes et sourdes-aveugles, et compte en plus une unité prothétique regroupant une clientèle avec un profil d’errance.

Les employés (cadres inclus) en ont eu plein les bras pendant quelques semaines en avril et mai.

Hommage à Marina Thenor-Louis, décédée de la COVID-19 et qui était préposée au CHSLD Cartierville (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Plusieurs d’entre eux sont tombés en congé de maladie ou ont quitté. Une employée ayant 13 ans d’ancienneté est morte, probablement de la COVID-19, après avoir travaillé en zone chaude. Une gestion difficile aussi sur le plan administratif. Mais, on a fini par reprendre le contrôle de la situation «non sans difficultés».

« La stabilisation semble due à de bonnes mesures de contrôle et à un resserrement des pratiques du port de l’équipement de protection individuelle,  a indiqué le rapport des FC. Avant notre arrivée, il semble qu’il y avait un manque de personnel et un haut taux d’absentéisme général ».

Entre autres, le manque de préposés aux bénéficiaires (PAB) a fait en sorte que les résidants n’ont pas eu toute l’hygiène nécessaire. La situation est différente.

« Maintenant, nous observons que le personnel est graduellement de retour au travail, cependant le nombre est toujours insuffisant selon les ratios du centre », a précisé le rapport.

Interrogé à ce sujet, notre CIUSSS a reconnu avoir dû traverser une crise de plusieurs semaines au CHSLD Cartierville mais finalement,  les «bonnes pratiques de gestion et de communication sont en place».

Le recrutement de personnel demeure toutefois un défi en CHSLD, a reconnu le bureau des relations médias et des affaires publiques au journaldesvoisins.com.

Déjà, ici comme ailleurs, avant la pandémie, des postes de PAB entre autres ne trouvaient pas preneurs.

Mais l’arrivée de relève, des «aides de service» pour effectuer divers tâches à près de 20$ l’heure (via le site du gouvernement jecontribue) et des soldats de l’armée, a permis d’épauler les équipes sur le terrain.

« Nous avons dû faire des choix difficiles et prioriser certaines actions avant d’autres, a indiqué Marie-Hélène Giguère du CIUSSS: la formation aux équipes sur le port des équipements de protection individuelle, le déplacement des résidents infectés en zones chaudes afin de limiter la propagation du virus et de sauver des vies, l’hydratation, l’alimentation, les médicaments, l’hygiène des résidents et le maintien d’une bonne communication avec les familles », a-t-elle précisé.

Ainsi, des services offerts d’habitude (loisirs, déplacements vers les salles communes, etc.) ont été mis de côté temporairement.

Même les traditionnelles rencontres d’équipes ont été remplacées par de «brefs caucus axés sur la COVID-19».

«  Nous avons accordé une très grande importance au déploiement des mesures de prévention et de contrôle des infections afin de contrer la propagation du virus et ainsi préserver le plus possible la santé des résidents et du personnel », a conclu la porte-parole du CIUSSS.

Les membres des forces canadiennes sont toujours sur place au CHSLD de Cartierville qui doit encore composer avec une dizaine de résidants infectés par la COVID. Mais 18 morts ont été enregistrés.

 CHSLD St-Laurent

À Saint-Laurent, ce qui était autrefois un hôpital a été transformé en CHSLD avec là-aussi des clientèles difficiles: des gens avec un profil d’errance, une unité regroupant une clientèle avec profil psychiatrique et une autre de gens plus âgés avec des troubles de comportement. Près de 150 personnes s’y trouvent.

Le centre a été le théâtre de conflits entre ses employés réguliers et ceux de l’extérieur qui y ont été dépêchés, selon le rapport de l’armée sur ce lieu.

Le rapport des Forces armées signale que des affrontements portaient sur le « nombre d’heures de travail, la gestion de l’établissement, l’assiduité des employés, et le manque important d’infirmières ».

Entre autres, un coordonnateur a menacé d’arrêter de travailler si des infirmières supplémentaires n’étaient pas embauchées, selon le rapport sur ce centre où 35 militaires ont été déployés.  Ils ont maintenant quitté les lieux.

Maintenant, il n’y a que quelques cas de personnes soignées pour la COVID, mais 44 morts ont été enregistrées.

CHSLD Berthiaume-du-Tremblay

Du côté de Berthiaume-Du Tremblay, le rapport est moins «critique» pour cet établissement qui abrite environ 200 résidants.

Arrivée le 1er mai, l’équipe des FC avait 17 militaires provenant de sa section médicale et 24 militaires en soutien général. Les soldats ont quitté les lieux jeudi dernier. Leur présence aura duré cinq semaines.

« À notre arrivée, affirment les auteurs du rapport pour l’armée, le centre comptait approximativement 40% de résidents infectés ainsi que 59 décès dus à la COVID-19. Après avoir vu une hausse drastique due à un dépistage massif chez les résidents, le taux de contamination se situe désormais à 40% (au moment de la publication en mai) en raison du décès de quelques résidents porteurs, mais surtout de la guérison de 12 résidents ».

Mais comme bon nombre d’autres CHSLD, on signale  qu’il y avait, semble-t-il, un manque de personnel et un haut taux d’absentéisme général.

Le CHSLD  a dû solliciter l’aide d’autres établissements privés à un moment pour avoir de l’équipement de protection, lors de la crise du manque de masques N95.

Mais la situation est maintenant maitrisée, grâce entre autres à une augmentation du nombre d’employés réguliers.

« Nous avons constaté que le moral s’améliore et que la présence des militaires est appréciée au sein de l’établissement ».

Le rapport a conclu en disant que la Résidence  Berthiaume-Du Tremblay semble disposer d’un système de gestion «très efficace».

La direction, dans une communication au journaldesvoisins.com, s’est dite «très satisfaite» des commentaires émis à son sujet dans le rapport de l’armée.

« La Résidence Berthiaume-Du Tremblay est très heureuse d’avoir reçu la présence des Forces armées canadiennes, elles ont été d’une aide inestimable, a soutenu Annie Poirier, porte-parole aux communications. Les militaires ont fait rapidement partie de notre équipe et de très bons liens se sont tissés entre les militaires et les résidants ainsi qu’avec les employés. Nous les remercions chaleureusement! », a-t-elle conclu.

Une quarantaine de militaires ont été actifs au CHSLD du boulevard Gouin.  Présentement, 23 résidants sont atteints de la COVID, 54 ont été guéris, de même que 66 employés, maintenant de retour au boulot. Mais l’établissement a perdu 57 résidants, victimes de la COVID.

CHSLD Auclair

Au CHSLD Auclair, situé sur la rue Boyer, au sud de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, on accueille  aussi des personnes avec un profil d’errance

« La pandémie semble avoir durement frappé la direction du CHSLD en contaminant une grande partie du personnel. De plus, l’ampleur de la crise a fait en sorte, selon nos observations, que beaucoup de bonnes pratiques ont été abandonnées afin de pallier aux problématiques urgentes du moment. La direction ainsi que l’équipe de soins renforcée ont établi un plan d’action avec un échéancier afin de mettre en place des pratiques qui ont fait leurs preuves », a indiqué le rapport portant sur ce CHSLD où 60 militaires ont été envoyés. Ils ont maintenant plié bagages.

Plus d’un résidant sur deux était infecté quand les membres des Forces canadiennes se sont pointées.

Baisse du dépistage

Dans un autre dossier, on signale une baisse de l’affluence dans les diverses cliniques de dépistage.

Quelque 1490 tests ont été faits dans l’ensemble des cliniques de dépistage du CIUSSS NIM entre le 28 mai et le 3 juin (en tenant compte de l’autobus mobile et les cliniques satellites) comparativement à 2 209 tests la semaine précédente.

« Il faut préciser, a affirmé le CIUSSS, que nous avons fermé la clinique de dépistage satellite située au CLSC de Montréal-Nord les 28 et 29 mai pour cause de chaleur accablante ».

Cette semaine, la clinique mobile se trouve à l’école Saint-Barthélemy (cour de l’école), au  7360, avenue des Érables, et ce jusqu’à mercredi, entre 10 et 16 heures.

Pour le reste de la semaine, le bus sera dans Saint-Laurent,

Au Parc Painter (au sud du boulevard Deguire et à l’est du boulevard Jules-Poitras), au  260, rue Marcotte

Pour prendre connaissance du rapport des Forces armées canadiennes, cliquez ici.

 

Compte tenu de l’évolution de la pandémie, de la période des vacances qui approche, et du fait que l’équipe est présentement à distribuer le magazine papier sur le territoire,cet article constitue le dernier bilan sur la situation de la Covid-19, à moins qu’il n’y ait une situation qui nécessite un article ponctuel. Merci de votre compréhension.

(La rédaction)



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Gabrielle Gagnon
Gabrielle Gagnon
4 Années

Bonjour!

Merci de nous tenir informé de la situation.. Savez-vous comment se passent les choses pour les sœurs de la congrégation (j’oublie le nom) qui était touché dans le quartier?

Bonne journée! Et merci

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