
On parle souvent des vertus de l’activité physique pour la prévention des maladies cardiovasculaires, de l’obésité ou du diabète, mais ce qu’on oublie souvent, c’est l’impact du sport ou d’une activité physique sur la santé mentale.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), « les nombreuses études épidémiologiques récentes témoignent de l’intérêt grandissant pour l’activité physique dans les domaines de promotion de la santé mentale et de la prévention des troubles mentaux courants. »
Les bienfaits
« Les avantages de l’activité physique et de l’entraînement se voient à plusieurs niveaux. Cela favorise la sécrétion de certains neurotransmetteurs telles la sérotonine et la dopamine, souvent appelées hormones du bonheur », affirme Raphael Styger, psychologue clinique.
Les symptômes de l’anxiété et de la dépression, toujours selon l’INSPQ, sont réduits de façon importante lorsque l’activité physique fait partie du traitement.
Chez les adolescents, l’activité physique est identifiée comme un facteur protecteur contre la dépression et le suicide. Chez les personnes âgées, une activité modérée et régulière permet de retarder le déclin des capacités cognitives et fonctionnelles.
« Le stress étant présent dans nos vies, la pratique du sport est un très bon moyen de brûler cette énergie négative. Cela fait partie d’une bonne gestion du stress », indique M. Styger.
Les jeunes et le sport
Selon le psychologue, la pratique du sport permet d’acquérir de manière assez naturelle ce qu’on peut appeler la culture de l’effort et du mérite, c’est-à-dire obtenir des récompenses par rapport à un investissement. C’est une motivation importante pour fournir les efforts nécessaires à l’atteinte d’objectifs. Ce qui n’est pas le cas quand on se fait nourrir de manière passive par les tablettes et les téléphones.
« Le sport, nous dit Raphael, apprend aussi aux jeunes la tolérance à la frustration. On ne va pas toujours gagner ou performer. Cela définit notre identité, car être sportif est une part de l’identité qui permet de se valoriser. » Et d’ajouter : « Le sport collectif développe un sentiment d’appartenance à un groupe, fait en sorte d’apprendre à prendre sa place dans ce groupe, force à mieux communiquer ses besoins et ses limites, qu’on soit jeune ou pas. »
Lorsque l’on pose la question à Raphael Styger sur la façon de motiver son enfant à bouger, il répond simplement que la vision à long terme n’existe pas chez un enfant. Il faut donc miser sur le plaisir dans l’immédiat et lui donner l’occasion d’essayer toutes sortes de disciplines différentes pour trouver ce qu’il aime. « Comme les adultes, les enfants ne sont pas capables de savoir ce qu’ils aiment avant d’avoir essayé. »
Selon lui, il ne faut pas avoir peur de l’échec, qui peut être extrêmement formateur. Comme disent les psychologues, l’adolescence est le dernier carrefour structurel de la personnalité ; c’est là qu’elle se forge.
L’importance de bouger chez les aînés
Bouger apporte une amélioration de la forme physique, une stimulation cognitive, et participe aussi à briser l’isolement tout en augmentant la capacité à être en relation.
Quand une personne atteint un certain niveau de performance, elle développe sa perception de contrôle, elle se rend compte qu’à travers son implication, elle est capable d’accomplir quelque chose. C’est directement en lien avec la confiance en soi, notion intimement liée à l’anxiété. « Plus je suis en contrôle, plus j’ai confiance en moi, moins j’ai d’intolérance face à l’avenir, plus je vais me sentir apte à faire face aux défis que la vie m’apporte », souligne M. Styger.
« Ce sont des notions qui sont implicitement développées sans que les gens s’en rendent compte, rappelle-t-il, et c’est pour ça qu’en réadaptation mentale, il est souvent suggéré de faire du sport et de se fixer des objectifs réalistes. »
Il faut aussi souligner qu’au niveau neurologique, le simple fait de prendre l’air amène, au niveau de l’oxygénation du cerveau, un regain d’énergie et favorise beaucoup la stimulation pour un mieux-être mental. « En restant actives, les personnes âgées peuvent maintenir leur indépendance et leur autonomie, ce qui contribue au bien-être psychologique, à une appréciation plus favorable de sa santé mentale et au maintien des interactions sociales. Des études épidémiologiques confirment également que l’activité physique est associée à une prévalence plus faible de troubles anxieux, de troubles dépressifs et de troubles du sommeil », selon l’INSPQ.
Cet article a été publié dans la version papier du JDV d’avril 2025.
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