Montréal, le 10 septembre 2020 – Dans le cadre des consultations prébudgétaires menées par la Ville de Montréal, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dévoile aujourd’hui ses recommandations pour stimuler l’économie de la métropole. Elle souligne le rôle clé des PME dans la relance et cible trois grands leviers d’intervention : la fiscalité, l’allègement réglementaire et l’achat local. 

« Il faut se le dire, la COVID-19 a eu l’effet d’une tornade sur les propriétaires de PME du Québec. C’est encore plus vrai à Montréal, ville particulièrement touchée depuis le début de la pandémie. Aujourd’hui encore, les séquelles sont importantes : plus de la moitié des PME montréalaises ont rouvert leurs portes, mais seules 14 % réalisent à nouveau leurs revenus habituels. Les efforts fournis et les initiatives entreprises par la Ville sont encourageants, mais cet engagement doit se poursuivre, car les PME sont le nerf de guerre de Montréal, », explique François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.

Agir sur la fiscalité pour pallier la fragilité des PME
Selon les données recueillies par la FCEI, les PME montréalaises tablent sur un allègement fiscal. En effet, 62 % des propriétaires d’entreprise demandent à leur municipalité de privilégier le gel de l’impôt foncier, tandis qu’un sur cinq demande une réduction des coûts des services publics. Dans ce contexte, le contrôle des dépenses joue un rôle déterminant.

« L’équation est simple : avec peu ou pas de revenus, sans parler des coûts fixes comme le loyer qui peuvent s’avérer exorbitants, les PME ont besoin d’un répit fiscal. La dette accumulée pèse déjà lourd sur leurs épaules. C’est pourquoi la Ville de Montréal doit continuer à accompagner les entreprises et doit adopter des mesures qui soulageront celles qui n’ont pas encore retrouvé leur rythme de croisière, » ajoute Gopinath Jeyabalaratnam, analyste principal des politiques à la FCEI.

La FCEI suggère aussi de procéder à des ententes de paiement pour un report ciblé des taxes municipales pour l’année financière 2020-2021, en particulier pour les PME qui se trouvent dans une situation difficile.

Par ailleurs, la Ville de Montréal ne pouvant pas enregistrer un déficit, l’appui des autres paliers gouvernementaux pourrait être nécessaire pour lui permettre de soutenir davantage ses PME.

Réduire le fardeau administratif : un gain de temps et d’énergie

Comme autre champ d’action prioritaire, les PME demandent aux autorités municipales de réduire leur fardeau administratif.

« Le temps, c’est de l’argent et avec la crise, c’est encore plus vrai de le dire. Les heures perdues avec la paperasserie peuvent servir à d’autres fins, que ce soit pour augmenter le temps pour la production, le développement des affaires, ou pour établir des liens d’affaires avec les fournisseurs. La Ville de Montréal peut faire un pas en adoptant, par exemple, un moratoire sur l’adoption de nouveaux règlements, en accélérant la délivrance des permis, en améliorant ses services en ligne et en adoptant une politique-cadre en matière d’allègement réglementaire. Le prochain budget est une occasion à saisir par la métropole pour faire de la diminution de la paperasserie une priorité pour les prochaines années, » ajoute M. Vincent.

L’achat local : une priorité au quotidien

La baisse soutenue des dépenses de consommation et la clientèle moins nombreuse freinent également la reprise des PME. Au centre-ville, la situation est vraiment délicate car les entreprises souffrent de l’absence des touristes, de la désertion des bureaux et de la fermeture partielle des écoles postsecondaires.

Pour encourager l’achat local, la FCEI a lancé une grande campagne nationale intitulée #JechoisisPME et demande à la Ville de Montréal d’y participer. Pour augmenter l’achalandage dans les commerces, la FCEI suggère aussi de miser sur l’accès des voitures. Montréal pourrait créer des stationnements temporaires gratuits pour ceux et celles qui utilisent ce transport, ce qui permettrait par exemple d’augmenter les opportunités de ventes dans les commerces de proximité.

« Nous avons reçu de nombreux appels d’entrepreneurs découragés. Un café proche de l’Université de Concordia nous a même confié avoir temporairement fermé ses portes, car les ventes sont trop basses ces temps-ci. Si on souhaite que les PME surmontent cette période difficile, nous devons penser à des solutions pour augmenter l’achalandage, améliorer l’accès à leurs commerces et privilégier l’achat local, » conclut M. Vincent.

Pour plus d’information, consultez le mémoire de la FCEI : Budget de la Ville de Montréal : la PME au centre de l’avenir économique de la métropole.

(Source: FCEI)



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