Chalet du parc Nicolas-Viel (Photo : archives JDV)

En hiver, les gens sortent leurs patins avant de les accrocher à la fonte des neiges. Tandis que les patineurs cherchent un endroit paisible où se réchauffer, chausser leurs patins ou savourer un bon café, ils sont parfois obligés de rester de longues heures à l’extérieur. Encore cette année, et depuis maintenant plusieurs hivers consécutifs, certains chalets gardent leurs portes fermées durant les heures de grandes affluences. Une situation bien embarrassante que déplorent nombre de citoyens et de familles un peu partout sur l’île de Montréal.

Cette année, plusieurs chalets sont demeurés inaccessibles certains jours durant les Fêtes. Le 2 janvier dernier, journée de grande affluence sur les patinoires extérieures, c’est le chalet d’accueil du parc Maisonneuve qui est resté fermé à clé pour cause de rénovations, en plein hiver. Faute de bancs disponibles, c’est par grand froid et à même le sol que bien des citoyens ont alors dû chausser leurs patins. Au lac des Castors et sur le Mont-Royal, même chose. Or, certaines patinoires de notre arrondissement ont aussi fait connaître quelques misères à nos citoyens durant le temps des Fêtes.

Autre lieu, même constat

Les 2 et 3 janvier derniers, le chalet du parc Nicolas-Viel était fermé aux patineurs, pourtant nombreux à s’être déplacés pour profiter de ces deux belles journées sous le soleil d’hiver. Parmi eux, il y avait Sylvain Bruneau, éternel habitué des patinoires du quartier dont il aide à l’entretien à grand renfort de coups de pelle depuis maintenant plusieurs années.

En cette première journée de janvier, c’est avec étonnement que M. Bruneau constate que le chalet est fermé aux patineurs. Et même lorsqu’il est ouvert, la lumière y est souvent éteinte, ce qui n’est pas très invitant pour les gens venus profiter un peu de la glace et de l’air frais. « En réalité, on a juste à ouvrir la porte et la lumière s’ouvre automatiquement » nous dit-il. « Je sais que les gens arrivent de loin et ils pensent que le chalet est fermé. Ensuite ils s’en retournent chez eux et c’est malheureux. Il faudrait juste rendre le chalet accueillant. À la limite, la Ville pourrait mettre une veilleuse juste pour indiquer une présence », précise-t-il.

Au chalet fermé, ou qui laisse l’impression d’être une maison abandonnée, s’ajoute l’état déplorable de la patinoire du parc qui est très souvent mal entretenue. Si naguère on arrosait les patinoires à partir de 22 heures pour qu’elle soit prête dès le lendemain, ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. « J’allais patiner avec mes enfants tous les soirs quand ils étaient jeunes. La Ville pelletait et arrosait, donc il n’y en avait pas de problèmes. Mais ils ont changé leur façon de travailler depuis cinq ou six ans. Maintenant on ne peut pas arroser à 22 heures. Il faut arroser à midi. La glace n’a donc pas le temps de figer, ce qui est dommage et dangereux pour les patineurs, même expérimentés », déplore M. Bruneau.

Une grande concentration de patineurs

C’est à Ahuntsic que les patinoires sont les plus achalandées de tout l’arrondissement, bien qu’elles soient par ailleurs moins nombreuses que dans les autres districts. «À Ahuntsic, il y a deux grandes patinoires, celles de Nicolas-Viel et de Saint-André-Apôtre. Ce sont les plus achalandées de l’arrondissement. Mais on compte en revanche moins de patinoires à Ahuntsic que dans les autres arrondissements », nous explique Émilie Thuillier, conseillère du district Ahuntsic. Si certaines patinoires sont négligées ou mal entretenues, ce n’est pourtant pas par manque de fonds ou d’efforts de la part de l’arrondissement. Et qu’en est-il maintenant de la Ville?

Tandis qu’on dépense des sommes considérables pour la célébration du 375e anniversaire de la Ville, des solutions pourtant peu coûteuses et forts simples pourraient être envisagées afin d’améliorer l’état de nos patinoires et rendre nos parcs un peu plus vivants, selon le citoyen Bruneau.

Pour la patinoire de Nicolas-Viel, M. Bruneau propose une alternative efficace et économe : « L’une des solutions, ce serait de mettre une chaîne devant la patinoire et donner la clé à quelques citoyens pour aller débarrer la patinoire et la déblayer de temps à autre. C’est une solution extrêmement simple qui ne coûte pas des millions et ça permet aux gens de se rencontrer. Il faut juste être proactif. »

L’époque où un gardien de parc effectuait des rondes régulières et assurait une présence dans le parc est aussi une avenue intéressante. C’est avec une certaine nostalgie que M. Bruneau évoque cette époque qui n’est pourtant pas si lointaine.

 

 



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