Le gazon, certains l’aiment, l’exhibent et y consacrent leur vie. D’autres le condamnent, y voyant un esclavagisme au service du « paraître », une source de pollution qui, en plus, réduit la diversité naturelle des fleurs et des plantes à une tige bien coupée. Pour ceux et celles qui ne cultivent ni l’amour ni la haine envers les brins en question, l’entretien du gazon est un mal nécessaire qu’on doit couper ou faire couper…

Historique du tapis vert

Mais d’où vient ce culte de la pelouse? Il remonterait aux années 1850 alors que des aristocrates britanniques vivant aux États-Unis désiraient exhiber leur richesse. À cette époque, il fallait déjà être quelque peu nanti pour posséder une terre fertile. Ainsi, détenir une terre où poussait un beau gazon vert foncé n’ayant aucune utilité, était le signe extérieur tangible d’un propriétaire bien fortuné. Au fil des ans, cette démonstration d’opulence s’est étendue aux bourgeois, puis aux ouvriers. Ainsi, du début du 20e siècle à aujourd’hui, ces mœurs se sont développées pour devenir la norme.

Maintenant que toutes les résidences ont leur pelouse, c’est la qualité de l’entretien qui est devenue la marque de distinction. Or , la tonte de la pelouse a, quant à elle, des retombées environnementales considérables. Pour une saison, quand il s’agit d’une pelouse, utiliser une tondeuse à deux temps génère autant de pollution qu’une auto qui roule pendant un an ! De plus, l’obsession de la pelouse parfaite a longtemps signifié l’utilisation d’une foule de pesticides et d’herbicides. Heureusement, certaines techniques changent.

Pas de pesticides

Depuis 2004, l’utilisation de pesticides pour des fins esthétiques est interdite à Montréal. Quelques exceptions existent et dans tous les cas, il faut obtenir un permis d’épandage de l’arrondissement. De plus, les tendances actuelles visent à revoir l’aménagement de nos terrains afin d’y installer des plantes qui demandent un entretien minimal. Choisir des espèces indigènes, résistantes aux parasites et à la sécheresse, diminuer la superficie gazonnée, peut permettre des résultats sans pareil pour vos aménagements et la protection de notre environnement ! Certains rivalisent même d’imagination en offrant des paysages comestibles.

Gazon préhistorique

Après un siècle et demi de tonte, la relation que l’on entretient avec notre gazon demeure toujours aussi complexe et mystérieuse. Et c’est peut-être, en prenant du recul, comme le fait l’anthropologue et animateur Serge Bouchard, qu’on apprécie le plus le côté primitif de notre amour du gazon : « …voilà l’homme, un million d’années pour aboutir à la tondeuse. Fallait-il haïr l’herbe longue qui cachait le tigre qui lui-même cachait le serpent. Un million d’années pour en arriver là : tondre le gazon et aimer ça. »

Avec la collaboration d’Éric Malka

(Article publié dans le magazine papier d’août-septembre 2013 – avec la collaboration de Christiane Dupont pour les mise à jour en juillet 2017).

 



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