La population d’Ahuntsic pourra finalement se faire tester dans son quartier cette semaine avec la venue de la clinique mobile de dépistage de la COVID-19 (dans un autobus) et, pas besoin d’avoir un rendez-vous.
Ainsi, ce mercredi 20 mai et le lendemain (21 mai), les résidants pourront se présenter pour subir un test à l’école St-Paul-de-la-Croix, situé au 10 495, avenue Georges-Baril, au coin de la rue Prieur, entre 10 et 16 heures.
[Mise à jour: 2020-05-21] Pour les vendredi 22 mai et le lendemain samedi 23 mai, la clinique mobile se transportera au Complexe sportif Claude-Robillard, au 1000, avenue Émile-Journault, entre les rues St-Hubert et Christophe-Colomb, toujours entre 10 et 16 heures. En début de semaine, on avait prévu la tenir au Cégep Ahuntsic, situé tout près d’ailleurs.
Mais rappelons que pour se faire dépister, les citoyens devront répondre à des critères bien précis :
- avoir des symptômes qui s’apparentent à ceux de la grippe ou de la gastro, ou de la maladie à coronavirus (fièvre, toux, difficulté à respirer), selon les directives de la Santé publique du Québec.
- On peut aussi avoir le test si la personne, asymptomatique, a eu des contacts étroits avec une personne ayant reçu un diagnostic de la COVID-19.
En se présentant à la clinique, les gens devront avoir leur carte d’assurance maladie.
Ce sera les premières visites de la clinique mobile dans le territoire d’Ahuntsic (quartier). Jusqu’ici, la clinique mobile avait été dépêchée dans la partie ouest de Cartierville et dans Montréal-Nord, où sévit une transmission communautaire qui inquiète les autorités sanitaires et politiques de Montréal.
Pour les Ahuntsicois qui ne pourront se présenter à la clinique mobile dans leur patelin, il y a toujours la clinique ouverte tous les jours de la semaine de 10 h à 18 heures au CLSC Montréal-Nord, au 11 441, boulevard Lacordaire (tentes dans le stationnement à l’avant du CLSC), au coin du boulevard Henri-Bourassa.
Il y a aussi clinique mobile les mercredi 20 mai et jeudi 21 mai 2020 le jour, à la mairie de l’arrondissement de Montréal-Nord, au 4243, rue de Charleroi et la clinique de dépistage sur rendez-vous au 7071, boulevard Perras, à l’arrière de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Cette clinique est ouverte sept jours par semaine.
Dans tous les cas, pour en savoir davantage, il suffit d’appeler au 514 644-45 ou de cliquer ici.
Bilan moins négatif
Pour une deuxième journée consécutive (le mardi 19 mai), les nouvelles semblent « encourageantes », mais, à Montréal, les urgences des centres hospitaliers demeurent quand même fort occupées alors que les commerces ayant pignon sur rue vont rouvrir lundi prochain.
Au Québec, 51 autres décès étaient enregistrés mardi au bilan pour l’ensemble du territoire, une hausse de 34 décès, le niveau le plus faible de décès depuis le 12 avril; c’est tout de même la moitié de la centaine de décès enregistrés quotidiennement ces dernières semaines. D’autre part, 1784 personnes sont hospitalisées, plus 13 par rapport au bilan précédent.
Le nombre de personnes aux soins intensifs est stable, 183 patients, un de plus par rapport à lundi et le nombre de nouveaux cas COVID a baissé.
Dans le nord de Montréal, on ne compte maintenant que huit cas au CHSLD Laurendeau qui a toutefois un triste bilan en terme de décès, 81, l’un des pires scores parmi tous les établissements de santé au Québec depuis le début de la crise.
- Au CHSLD Notre-Dame-de-la-Merci, 55 cas sont relevés avec 46 morts jusqu’ici. À celui de St-Laurent, 26 cas et 36 morts.
- Non loin du Cégep Bois-de-Boulogne, on comptait huit cas au CHSLD St-Joseph-de-la-Providence (sept morts au total depuis le début).
- Du côté de Montréal-Nord, le CHSLD Angelica (privé et conventionné) a 27 cas mais, 16 décès jusqu’ici, alors que son secteur résidence privée pour aînés en compte 39 (et 16 morts).
- La résidence Les Cascades, à côté, a neuf cas et une seule victime.
- Au CHSLD Cartierville, un peu à l’ouest de l’hôpital du Sacré-Cœur, il y a 23 cas et 17 morts enregistrés jusqu’à maintenant.
- La résidence pour aînés (RPA) Manoir St-Joseph (Papineau et Sauriol) doit composer avec cinq cas alors que cinq résidants ont rendu l’âme à la cause de la COVID jusqu’ici.
- À la RPA Parc Jarry, boulevard St-Laurent, il y a neuf cas et quatre décès.
Pour ce qui est de nos hôpitaux, voici le nombre de cas, selon les infos transmises par le Centre intégré universitaire de santé et services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS-NIM).
- Sacré-Coeur: 74
- Jean-Talon 1
- Fleury : 18
FIQ – Primes
Alors que la crise COVID semble être là pour durer longtemps malgré de bonnes nouvelles, la présidente du Syndicat des Professionnelles en soins du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, Kathleen Bertrand, déplore que tout est fait, selon elle, pour qu’il y ait moins de gens possibles qui reçoivent les primes annoncées par le gouvernement Legault.
« Le montant forfaitaire (1000 $) prévu commençait le 10 mai et une semaine plus tard, il n’y avait toujours pas de communication du CIUSSS pour expliquer aux gens les conditions pour l’obtenir. Lorsque j’ai demandé de la clémence, on m’a dit c’est un arrêté d’ordre public (ministériel) et que les gens auraient pu aller le lire », a déclaré Mme Bertrand, visiblement insatisfaite.
Pour le personnel des centres hospitaliers de la grande région de Montréal, la prime peut aller jusqu’à 1000 $ pour un mois de travail.
Lors de l’annonce gouvernementale, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, avait cité en exemple le cas d’un préposé aux bénéficiaires pouvant aller chercher une hausse variant entre 12 et 30%.
Des employées dont une infirmière du réseau (dans le Nord de la ville) avait déploré le fait qu’elle n’aurait pas la prime, compte tenu qu’elle n’a pas passé toute la semaine en zone chaude.
« L’application du décret se fait à géométrie variable, a déploré Mme Bertrand. Même pour les hausses de 4 et 8% annoncées en début de crise, on se rend compte que la gestion pour l’employeur est visiblement ardue. Il y a beaucoup d’iniquité, le 4% pour un préposé versus une infirmière, cela ne représente pas la même valeur », a-t-elle relevé.
Ainsi, avec le cas d’une employée à l’hôpital Fleury, cette personne a des patients Covid et elle a droit au 4% mais pas au 8%, prime prévue seulement pour les travailleuses œuvrant dans des secteurs en éclosion (des unités identifiées par l’employeur).
« Des employées de plusieurs secteurs ne l’auront pas [la prime], a poursuivi la leader syndicale, comme celles envoyées en carcéral, des inhalothérapeutes. Ils vont l’avoir seulement au prorata des personnes ayant la COVID qui ont été traitées. Pourtant, toutes les employées subissent les inconvénients, car elles pourraient contracter la COVID. Ces primes d’inconvénients vont durer le temps de la période COVID. Cela n’améliore pas les conditions de travail et financières des membres… On veut des hausses pour tout le monde », a plaidé Mme Bertrand.
La présidente du syndicat voit aussi un autre «risque».
« Il y a plusieurs conditions spécifiques à respecter pour avoir la prime. Si tu attrapes la COVID, et tu te retrouves sur la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), tu n’auras pas le droit à la prime. Alors, un employé ayant des symptômes légers serait peut-être encouragé à continuer de travailler, car s’il arrête, il ne l’aura pas sa prime, il ne veut pas la perdre et il n’ira pas se faire tester », a-t-elle averti.
Côté patronal, Robert Maranda, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux, avait dit sur les ondes de Radio-Canada que l’objectif de l’arrêté ministériel sur le montant forfaitaire est de favoriser une prestation de travail à temps complet dans des lieux identifiés en CHSLD et centres hospitaliers.
Dans notre CIUSSS, la porte-parole Séléna Champagne a déclaré au journaldesvoisins.com:
«Chaque situation fera l’objet d’une analyse en fonction des modalités prévues à l’Arrêté ministériel. Des informations concernant l’application de ces mesures seront transmises à nos employés sous peu. Des communications régulières sont réalisées, notamment à ce sujet, avec les différents syndicats concernés.»
Mais Mme Bertrand aurait préféré les primes pour tout le monde afin d’éviter tout imbroglio.
En plus, le syndicat déplore l’absence de communication «claire», une «obligation de l’employeur», dit-elle, et signale que rien ne garantira qu’il puisse y avoir de congés ou vacances à court terme bien que la ministre de la Santé et des services sociaux Danielle McCann a ouvert la porte à des assouplissements lundi.
Pour sa part, face à une manifestation de membres de la FIQ mardi, le premier ministre François Legault a rappelé que son gouvernement négocie avec les syndicats pour augmenter le salaire des préposés et a invité les infirmières à essayer, avec le gouvernement, de trouver des solutions afin que le réseau fonctionne.
Avec la crise de la COVID, le gouvernement québécois a dû mettre «sur la pause» les conditions de travail des employés du réseau de la santé, dont les vacances et congés. La FIQ veut l’annulation de la mesure.
Ici, dans le nord de Montréal, Kathleen Bertrand a averti qu’il y a de la grogne, du mécontentement parmi ses membres.
« Voir mourir deux ou trois personnes par jour, c’est très dur psychologiquement. À toutes les semaines, une personne m’annonce sa démission. Il y a de la grogne », a-t-elle tonné.
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