
Samedi 8 mars, le Collège Ahuntsic grouillait de jardiniers amateurs et professionnels venus rencontrer la trentaine d’artisans de semences locales et biologiques des quatre coins du Québec, lors de la 8e édition de la Fête des semences de Montréal. Cette belle affluence a fini par dissiper les inquiétudes des organisateurs sur la pérennité de ce rendez-vous annuel, à la suite de la faillite de l’organisme Cultiver Montréal qui organisait auparavant cet événement à L’Espace pour la vie au Jardin botanique.
Les premières lueurs du printemps, qui se faisait désirer, dessinaient sur les visages des organisateurs, des participants et des visiteurs, le bonheur que leur procure ce lancement festif de la nouvelle saison du jardinage sous toutes ses coutures. Pour les passionnés, cette journée du samedi était trop courte pour pouvoir profiter pleinement des rencontres avec les experts semenciers, des séances d’information pour bien choisir les meilleures semences pour leurs projets, des activités d’initiation au jardinage, des ateliers et conférences sur l’agriculture urbaine, entre autres activités de cette édition un peu particulière. Et pour cause. Après la faillite de l’organisme Cultiver Montréal faute de subventions suffisantes, l’organisme Sème l’avenir en partenariat avec Collège Ahuntsic, Le Dépôt, La Ferme Coopérative Tourne-Sol, Akène – Culture forestière et Champignons Maison, ont repris le flambeau pour continuer contre vents et marées cet événement majeur qui annonce la saison des floraisons.
Édition de transition
« Quel soulagement ! » Cette expression était sur toutes les lèvres des organisateurs, partenaires, exposants et amoureux des plantes que nous avons rencontrés lors de cette grand-messe des passionnés du jardinage. Ils étaient ravis de l’affluence remarquable du public d’un peu partout à Montréal et surtout de notre quartier réputé pour le nombre assez élevé des résidents ayant les mains vertes. C’est dire le bienfondé du choix du Collège Ahuntsic pour la tenue de cette édition de transition, comme le confirme l’une des organisatrices, Ariane Chaput, de l’organisme Akène, un semencier spécialisé dans la production et la distribution de semences de plantes sauvages et indigènes. Elle nous explique qu’après la faillite de l’organisme Cultiver Montréal, le Collège Ahuntsic, sur une initiative de l’enseignante Marie-Anne Viau, a pris la relève pour abriter cette fête en cette année transitoire. Elle note qu’en fait, ces dernières années, les organisateurs avaient remarqué une baisse continue dans la fréquentation de cet événement. Ariane se réjouit du cadre « plus adéquat et plus intéressant » qu’offre le collège. « Ce qui a permis d’attirer autant de monde. »
Jardinier paresseux
Parmi les participants vedettes de cette fête, le fameux Jardinier paresseux représenté par Mathieu Hodgson, concepteur-paysagiste et éditeur qui perpétue l’héritage de son père, le regretté chroniqueur Larry Hodgson, créateur de cette enseigne québécoise. Il confirme que l’organisation de l’événement au Collège Ahuntsic lui permet d’être effectivement plus accessible. Son stand expose les nombreux ouvrages du Jardinier paresseux que le fils, autant passionné que son père, veille à revisiter et à remettre au goût du jour, conformément à l’esprit du fondateur et qui consiste à rendre la pratique du jardinage accessible à tous, avec peu de moyens et des astuces simples qui permettent à tout un chacun de pratiquer cette activité dans la joie et « sans se laisser décourager par l’effort soutenu que cela exige ».
Mathieu et son équipe veillent à ce que le site web du Jardinier paresseux évolue constamment pour répondre aux besoins des utilisateurs dans leur grande diversité. Notamment, par le développement des outils multimédias pour renforcer le rayonnement grandissant que l’enseigne connait au niveau local, national et international. Abordant les tendances actuelles, il indique que les gens sont de plus en plus intéressés par les potagers et les plantes comestibles. Ce qui atteste de la grande importance accordée à l’autonomie alimentaire, par les temps qui courent.
Tisanji, une fierté technologique ahuntsicoise
Sur le registre des innovations technologiques, à noter la participation à cette fête des semences de la compagnie, sise rue Dépatie, qui développe la plateforme Tisanji (Tisane & Jardin).
Sa cofondatrice Audray Peppin nous explique l’utilité de cette plateforme qui est dotée d’une base de données de quelque 2000 plantes comestibles et médicinales et de 300 livres de référence qui « accompagne les jardiniers amateurs ou experts de la conception et la planification de leurs jardins jusqu’à la dégustation ».
Ainsi, cette application interactive et assez intuitive conçue pour tous types de projets permet de se renseigner sur les conditions de la culture des plantes, de planifier le calendrier des taches à exécuter et dans quelles conditions, etc.
La plateforme guide les jardiniers étape par étape dans l’aménagement de leurs jardins, à commencer par les premières ébauches de dessin des plates-bandes à partir d’une image aérienne et la sélection des plantes idéales pour chaque zone pour la création d’un espace harmonieux et bien pensé. Audray explique comment l’appli permet avec une grande simplicité de créer, par exemple, un potager qui maximise l’espace dédié et offre un calendrier des tâches adapté au climat. Aussi, les utilisateurs disposent de capsules tutorielles intégrées à l’application.
Mathieu et Audray annoncent que leurs deux entreprises (Jardinier paresseux et Tisanji) tiendront du 31 mars au 7 avril l’événement virtuel interactif Défi 8 jours – Pimpe ta plate-bande au profit des passionnés du jardinage à travers tout le Québec. Cet événement gratuit permet aux intéressés novices ou expérimentés d’apprendre, d’échanger et de concevoir leurs plates-bandes avec l’aide d’experts. Pendant huit jours, les participants ont accès à des vidéos, des exercices pratiques et des sessions en direct.
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