Quatre marchands d’Ahuntsic-Cartierville se joignent au Circuit Zéro Déchet, permettant ainsi aux clients qui le souhaitent la possibilité que les denrées qu’ils se procurent leur soient servies dans leurs propres contenants. Quartier Fleury Ouest est la première SDC de l’île de Montréal à adhérer à ce circuit.

Lancé à Valleyfield en janvier dernier par la blogueuse Cindy Trottier, le Circuit Zéro Déchet est constitué de commerçants qui acceptent de servir leurs clients à même les contenants propres que ces derniers apportent de la maison pour faire leurs emplettes.

Une cliente avec son contenant à la poissonnerie Fou des Îles, sur Fleury Ouest (Photo: Circuit zéro déchet)

Dans l’arrondissement, Le Brûloir, La Bête à pain, Fou des Îles et Ça va barder de Fleury Ouest se sont récemment ajoutés au mouvement.

Lorsqu’un autocollant est installé dans la vitrine d’un commerce, les clients savent que l’endroit a adhéré au circuit. Plus de 100 marchands au Québec sont inscrits à cette initiative qui est présentement un projet-pilote.

«Les clients peuvent se présenter avec un contenant en plastique, un sac à pain ou un bocal en verre, par exemple», résume Michelle Poirier du conseil d’administration de l’Association québécoise Zéro Déchet.

Les marchands qui adhèrent au circuit n’ont toutefois aucune obligation quant à leur propre production de déchets.

«On ne va pas aller voir où est-ce qu’ils s’approvisionnent. On ne va pas en amont», explique Michelle Poirier.

Par principe, toutefois, des commerces qui ne sont pas éco-responsables et qui vendent des produits nocifs pour l’environnement sont refusés dans le circuit, prévient la fondatrice Cindy Trottier.

Le Circuit Zéro Déchet permet aussi d’encourager le commerce local.

«Mon amie d’Ahuntsic qui allait faire ses courses dans Rosemont pour avoir accès au zéro déchet va maintenant pouvoir le faire dans son arrondissement, mentionne Michelle Poirier. L’argent du quartier reste dans le quartier. Ça fait vivre le commerce et le zéro déchet. Tout le monde est gagnant.»

De petits gestes qui font la différence

Pour Vincent D’Aoust, propriétaire du café Le Brûloir, se joindre au circuit était tout naturel. Son commerce posait déjà des gestes pour limiter les déchets, en donnant la possibilité aux clients d’acheter des sacs pour le café et des tasses réutilisables.

«Le Circuit Zéro Déchet incite les gens qui n’adhèrent pas encore à ce type d’initiative à prendre des mesures pour le faire», croit Vincent D’Aoust, qui estime qu’il existe encore bien peu de solutions pour les marchands qui souhaitent limiter les déchets.

«Si le client décide qu’il amène son thermos pour sa soupe et son contenant pour son sandwich, on peut se rendre au zéro déchet, mais il faut l’aide du client absolument.»

Des contraintes du MAPAQ

Les commerces qui se joignent au Circuit Zéro Déchet doivent respecter certaines contraintes du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

«Le marchand n’a pas le droit d’amener un contenant dans un comptoir de préparation des aliments, mais il peut le faire sur le comptoir de service, explique Cindy Trottier. Il doit aussi, par exemple, utiliser des ustensiles et les laver entre chaque service», ajoute-t-elle.

L’instigatrice du projet signale également qu’un commerce qui fait partie du circuit n’a pas le droit d’assurer l’absence d’allergène dans ses produits, puisque le MAPAQ l’interdit.

Pas de compostage pour les commerçants

Les marchands qui, de leur côté, souhaitent faire l’effort de réduire leurs propres déchets font face à un obstacle : la Ville ne leur permet pas de faire du compostage. Vincent D’Aoust du café Le Brûloir tenait à poser ce geste pour l’environnement.

«La Ville ramasse toutes les vidanges mélangées. Nous, on s’est trouvé une petite compagnie qui nous charge, mais qui fait le compost pour nous. Au final, on a bien peu de déchets dans les poubelles,» se réjouit-il.



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Mimi Can
Mimi Can
7 Années

Il est vrai qu’avec le compostage on a beaucoup moins de déchets.

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