Comme Québec le lui a demandé, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal recrute présentement des patrons pour les CHSLD sous son aile, afin de faire face à la deuxième vague de la pandémie.
Depuis le début de la pandémie, on a souvent souligné que la lourdeur du réseau de la santé a limité les capacités du gouvernement de réagir à la progression de la Covid-19, ce qui a aggravé le nombre de cas d’infection et la mortalité (le Québec a l’un des pires bilans mondiaux à ce chapitre, proportionnellement à sa population totale). On a notamment identifié l’absence de directeur avec de vrais pouvoirs dans les CHSLD, où se sont concentrés près de 90% des décès de la première vague. Ahuntsic-Cartierville n’échappe pas à cette réalité.
Cette situation, découlant de la réforme Barrette, qui a fusionné des centaines d’établissements en une poignée de CISSS et de CIUSSS dans chaque région du Québec, n’a pas simplifié la tâche du gouvernement dans sa riposte à la Covid-19.
En août, le premier ministre François Legault a notamment été surpris du manque d’imputabilité des cadres du réseau de la santé. Au plus fort de la crise, les demandes de matériel de protection venant des travailleurs ont souvent été ignorées. Le recours au personnel à temps partiel (préposés aux bénéficiaires, entretien) a contribué à l’infection, puisque ces derniers travaillaient souvent dans plusieurs établissements. Cette pratique est désormais interdite.
M. Legault a donc décrété que chaque CHSLD aurait bientôt un directeur. Québec espère ainsi que les directives gouvernementales soient mieux suivies et que quelqu’un soit imputable, pour éviter une flambée de décès lors de la deuxième vague (qui est peut-être déjà à nos portes).
Québec a donc implanté un « plan d’action », que les dirigeants locaux doivent intégrer d’ici la fin septembre. Encore faut-il qu’il y ait un patron!
Quels sont les CHSLD visés?
Journaldesvoisins.com a demandé au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal si tous les 11 CHSLD qui relevaient de sa responsabilité avaient déjà un directeur général. Ce n’est pas le cas.
On nous a répondu que ces 11 établissements étaient chapeautés par une directrice de l’hébergement ainsi qu’une adjointe, appuyés par six coordonnateurs et plusieurs chefs d’unité. Concrètement : aucun directeur par établissement et un seul véritable patron pour 11 résidences.
Par contre, le CIUSS a confirmé qu’il était actuellement en appel de candidatures pour embaucher un gestionnaire pour chacun des CHSLD.
« Les candidats retenus entreront en poste dès que possible », a révélé Séléna Champagne, porte-parole du CIUSS, sans préciser de date-butoir.
La CIUSS parle d’un gestionnaire responsable et non d’un directeur général par CIUSS, en ligne avec l’orientation défendue par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Les véritables pouvoirs de ces directeurs n’ont pas encore été définis, même si le premier ministre ne cesse de répéter qu’ils seront « imputables ».
Organigramme complexe
Le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal est chapeauté par un conseil d’administration de 19 membres (dont neuf nommés par Québec et neuf « indépendants »), un PDG, Frédéric Abergel (également membre du CA), une PDG adjointe, Julie Boucher, une commissaire aux plaintes, Annick Dallaire, et deux directrices générales adjointes, Myriame Giguère (programmes sociaux et réadaptation) et la Dre Josée Savoie (santé physique générale et spécialisée).
Trois directions répondent de Mme Giguère : la santé mentale et la dépendance; les soins à domiciles et l’hébergement; les services de première ligne (périnatalité, enfance, jeunesse, réadaptation, soins médicaux de première ligne).
Trois autres directions relèvent de la Dr Savoie : services professionnels (médecins); soins infirmiers et services multidisciplinaires (diagnostiques, réadaptation, pratique professionnelle).
Les directions de la recherche, des ressources humaines, des communications, des affaires juridiques et de la finance relèvent directement du PDG. Celles de l’approvisionnement et de la logistique, de la qualité, de la performance, de l’immobilier et des technologies de l’information se rapportent à Mme Boucher.
L’organigramme du CIUSS compte 45 postes de cadres supérieurs, dont deux sont à combler. Le CIUSSS emploie actuellement 435 cadres.
Le CIUSSS dénombre 1756 lits en hébergement, 72 lits de soins postaigus gériatriques, 56 lits de courte durée en gériatrie, 716 places en ressources non institutionnelles et 18 places en ressources familiales. Il emploie 12 107 personnes au sein de 26 installations (dont cinq hôpitaux, six CLSC et 11 CHSLD), incluant 1360 professionnels (dont 276 médecins de famille et 542 spécialistes) et 3693 infirmières. Le CIUSSS compte 7241 autres employés (personnel de bureau, techniciens, entretien…).
Les CHSLD du CIUSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
dans Ahuntsic-Cartierville
- Des Bâtisseurs (11 810, avenue Bois-de-Boulogne, Nouveau Bordeaux)
- De Cartierville (12 235, rue Grenet, Cartierville)
- Laurendeau (1725, boul. Gouin Est, Sault-aux-Récollet)
- Légaré (1615, avenue Émile-Journault, Saint-Sulpice)
- Notre-Dame-de-la-Merci (555, boul. Gouin Ouest, Nouveau-Bordeaux)
- Saint-Joseph-de-la-Providence (11 844, avenue Bois-de-Boulogne, Nouveau- Bordeaux)
Les autres CHSLD du CIUSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
- Auclair (Rosemont-La Petite-Patrie)
- De Saint-Laurent (Saint-Laurent)
- De la Petite-Patrie (Rosemont-La Petite-Patrie)
- Paul-Gouin (Rosemont-La Petite-Patrie)
- Paul-Lizotte (Montréal-Nord)
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