Entre 40 000 et 50 000 personnes sont encore non vaccinées ou non adéquatement vaccinées dans Ahuntsic-Cartierville, selon les plus récentes données de vaccination publiées par Direction régionale de la Santé publique (DRSP).
À l’échelle de Montréal, c’est environ 500 000 personnes – dont quelque 200 000 enfants de moins de 12 ans, pas encore admissibles à la vaccination – qui ne sont pas protégées contre le coronavirus, a fait savoir la directrice régionale de la Santé publique, docteure Mylène Drouin, lors d’un point de presse mercredi, aux côtés de la représentante du centre de commandement de la santé montréalais, Sonia Bélanger.
« On a encore un bassin de personnes qu’on dit susceptibles ou vulnérables », souligne la docteure Drouin.
Elle dit par ailleurs constater une « corrélation directe » entre les taux de positivité élevés et les taux de couverture vaccinale plus faibles dans certains secteurs, dont Bordeaux-Cartierville.
Bordeaux-Cartierville toujours un quartier chaud
La DRSP n’avait pas répondu à notre demande de mise à jour sur les taux de couverture vaccinale par secteur de voisinage, mais l’état de situation hebdomadaire indique que Bordeaux-Cartierville demeure l’un des quartiers montréalais ayant enregistré le plus de cas de COVID-19 dans les deux premières semaines de septembre (108 nouveaux cas, dont 54 dans la deuxième semaine de septembre).
Le taux d’incidence hebdomadaire s’y établit à 136,88 cas par 100 000 habitants, un taux nettement supérieur à celui qui prévaut dans l’arrondissement (92,37 cas/100 000) et un taux près de deux fois plus élevé que le taux d’incidence pour l’ensemble de Montréal (74,36 cas/100 000).
« On n’a pas complètement vu l’effet de la rentrée scolaire, mais somme toute, on n’est pas dans une hausse exponentielle », note la directrice de la Santé publique.
Il n’en demeure pas moins qu’on assiste à une hausse précoce des cas par rapport à l’an dernier, principalement sous l’effet du variant Delta qui représente désormais la souche dominante du virus en circulation à Montréal. Environ de 80% des nouveaux cas sont associés à ce variant encore plus contagieux et plus virulent que le variant Alpha qui avait été à l’origine de la troisième vague, l’hiver dernier.
Incidence en hausse chez les jeunes… et les aînés
« Le virus circule à Montréal », souligne la directrice de la Santé publique.
Les taux d’incidence demeurent les plus élevés chez les 18-24 ans, qui accusent toujours un retard en matière de vaccination, à Ahuntsic-Cartierville comme dans l’ensemble de Montréal, mais les taux d’incidence sont aussi en augmentation chez les moins de 12 ans et chez les 85 ans et plus.
Comme lors des vagues précédentes, les écoles demeurent des lieux de transmission.
En date du 14 septembre, 13 élèves et un membre du personnel avait été testés positifs à la COVID-19, selon les données rapportées par le Centre de services scolaire de Montréal. Il s’agit d’un nombre de nouveaux cas inférieur à celui rapporté la semaine dernière, mais deux premières classes ont par contre été fermées, soit respectivement à l’école La Dauversière et à Saints-Martyrs-Canadiens.
Au total, une quinzaine d’écoles de l’arrondissement rapportent des cas, dont près de la moitié ont déclaré de nouveaux cas ou se sont ajoutées à la liste cette semaine, selon les données quotidiennes de la collecte nationale du ministère de l’Éducation compilées par le JDV.
La Santé publique rapporte –en plus d’éclosions de grande envergure dans des milieux de garde–, quelques éclosions en milieu de vie et de soins pour aînés.
C’est le cas notamment au Manoir Gouin, où environ 12 % des quelque 100 résidents sont atteints. Il s’agit de la deuxième plus importante éclosion active en milieu de vie et de soins pour personnes âgées au Québec, selon les données publiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
« En date du 15 septembre, on rapportait effectivement 13 cas de COVID-19 au Manoir Gouin (NDLR: angle Gouin et Laurentien). Dans la plupart des milieux de vie pour aînés, la couverture vaccinale dépasse le 90%, ce qui fait en sorte qu’il y a plusieurs cas asymptomatiques. Une opération de dépistage est en cours afin d’isoler les résidents ayant été contaminés », indique Séléna Champagne, conseillère aux relations médias et aux affaires publiques au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
Deux nouveaux cas se sont par ailleurs déclarés cette semaine au CHSLD Notre-Dame-de-la-Merci.
La DRSP n’avait pas répondu à notre question à savoir si la multiplication des cas en milieu de vie et de soins pouvait être liée à la diminution de l’efficacité dans le temps des vaccins chez les ainés ou à des contacts avec des employés ou des visiteurs non-vaccinés.
Les non-vaccinés surreprésentés dans les hôpitaux
Si aucun nouveau décès n’a été rapporté dans l’arrondissement depuis la mi-juin, une vingtaine de personnes sont toujours hospitalisées en lien avec la COVID-19 dans les hôpitaux du Nord-de-l’Île, dont près de la moitié sont aux soins intensifs.
La représentante du centre de commandement de la santé montréalais, Sonia Bélanger précise que l’écrasante majorité des personnes hospitalisées dans les 28 derniers jours à Montréal n’étaient pas adéquatement vaccinées : 87% des personnes admises n’avaient reçu qu’une dose ou moins tandis que 71% des malades aux soins intensifs n’avaient reçu aucune dose.
« Ce sont malheureusement les personnes non-vaccinées qui risquent d’engorger le réseau de la santé et des services sociaux dans les prochaines semaines », prévient Sonia Bélanger.
Les autorités de la Santé publique comptent donc poursuivre leurs efforts pour rehausser la couverture vaccinale, notamment par le biais des cliniques de vaccination mobiles qui permettent d’aller chercher les gens à vacciner, un à la fois.
« Une personne non-vaccinée a quatre fois plus de risques d’être infectée si elle a été en contact avec un cas et 30 fois plus de risque d’être hospitalisée », rappelle la directrice de la Santé publique qui plaide pour que toutes les personnes admissibles aillent chercher leurs deux doses de vaccin dès que possible.
Dans Ahuntsic-Cartierville, un retard reste à rattraper chez les moins de 40 ans pour atteindre l’objectif de 75 % de couverture vaccinale à deux doses. Si les 30 à 39 ans et les 18-29 ans s’approchent de ce seuil, avec un taux de vaccination adéquate de 73,3 % et 70 % respectivement, à peine 60 % des 12 à 17 ans sont adéquatement vaccinés.
« On a encore des efforts à faire chez les 12-17 ans », reconnaît la docteure Drouin.
Le CIUSSS dit d’ailleurs poursuivre ses efforts ciblés visant les jeunes du secondaire.
« Depuis le début de la rentrée scolaire, nous assurons une présence constante dans les écoles de notre territoire et dans les parcs à proximité des écoles pour permettre aux jeunes de recevoir le vaccin. Toutes les écoles secondaires publiques seront visitées, mais également les écoles privées où les taux de vaccination sont les plus bas », assure la porte-parole du CIUSSS, Séléna Champagne.
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Comment se peut-il que depuis plus de 18 mois, on ait pas encore testé les traitements précoces qui, possiblement, éviterait les admissions à l’hôpital mais surtout, les cas en unité de sois intensifs? C’est un plan dangereux même très risqué, y’a qu’à voir l’état du système de santé.