Traineaux à la garderie Les Abeilles bricoleuses, rue Waverly, après une tempête de neige (Photo : archives jdv )

Alors que les écoles pourraient être rouvertes avant le 4 mai, le réseau des Centres de la Petite Enfance et des milieux de garde en réseau familial veille toujours sur les enfants de travailleurs essentiels. Tour d’horizon à Ahuntsic-Cartierville.

Si les garderies et les Centres de la Petite Enfance (CPE) devaient être fermés à partir du 13 mars, le gouvernement a fait vite volte-face pour mettre en place un service de garde d’urgence destiné aux travailleurs essentiels.

« Ça s’est fait très rapidement. Le samedi, on recevait les mesures à prendre. Le lundi on mettait nos choses en place. Avec les directives de l’Association québécoise des centres de la Petite Enfance, on a été capable de se réajuster au fur et à mesure », explique la directrice générale du CPE Les Abeilles Bricoleuses, Sophie Poulin.

De plus, les CPE ne peuvent fonctionner à plus de 30 % de leur capacité par installation. Ainsi, le CPE Les Abeilles Bricoleuses accueille uniquement 10 enfants, tous de travailleurs essentiels bénéficiant du service de garde d’urgence.

« Aussitôt que la pandémie est finie, les parents vont devoir retourner dans leur milieu », explique Sophie Poulin.

Situées dans des résidences privées, les garderies en milieu familial, quant à elles, avaient jusqu’au 3 avril pour décider si elles restaient ouvertes et n’ont donc pas l’obligation d’offrir le service.

« En ce moment, j’en ai neuf qui offre le service sur 86 milieux, affirme Manon Ladouceur, directrice du Bureau coordonnateur Ahuntsic. Elles ne peuvent qu’être à 30% de leur ratio donc c’est un à deux enfants environ. »

D’après Mme Ladouceur, la plupart des CPE d’Ahuntsic-Cartierville sont ouverts puisqu’ils ont l’obligation d’offrir le service si un parent le demandait.

« On s’entend qu’à Montréal, un CPE à 60 places a assurément un parent qui travaille dans les services essentiels. Et la liste de ces services est longue », pense-t-elle.

Faire preuve d’adaptation

D’après Mme Poulin, les informations changent rapidement, ce qui peut demander un certain effort d’adaptation de la part des éducatrices.

« Le fait que les directives changent rapidement, il faut s’adapter vite. Ça demande une bonne gestion », affirme Mme Poulin.

Plusieurs mesures ont été mises en place et les CPE doivent suivre les orientations fournies par la santé publique et l’Association québécoise des centres de la petite enfance.

« Les parents n’entrent pas dans la garderie, ils restent dans le vestibule. On lave nos mains à chaque fois. Chaque soir, on lave les draps, les jouets. On fait très attention », souligne Mme Poulin.

Même son de cloche du côté des services de garde en milieu familial où les éducatrices ont dû mettre en place plusieurs mesures supplémentaires. Mme Ladouceur rappelle d’ailleurs que les éducatrices en fonction n’ont toujours pas de bonifications salariales.

« Il y a un stress quand le matin arrive, car cet enfant est en contact avec un parent qui travaille dans le réseau de la santé et qui peut transporter le virus. Il faut tout désinfecter », affirme Mme Ladouceur.

À cela s’ajoute également l’abondance d’informations et de rencontres quotidiennes, notamment avec le ministre de l’Éducation.

« Ça nous demande d’être à l’affût. On a des vidéos-conférences chaque jour avec le ministre où il répond à nos questions et pour qu’il soit au courant de ce qui se passe. Hier, on était 1 250 en vidéoconférence », explique Mme Ladouceur.

Si les éducatrices demeurent toujours à l’affût de tout changement, les enfants quant à eux sont beaucoup plus calmes. Une fois rassurés, ils s’adaptent souvent mieux que les adultes, avance Mme Poulin.

« On est agréablement surpris par les enfants qui arrivent dans notre garderie pour la première fois. Je vous dirais que les enfants s’adaptent mieux que nous les parents », conclut-elle.

Le réseau de l’AQCPE n’a pas répondu à nos demandes.



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