S’il n’en tient qu’a la Commission de la représentation électorale du Québec, la circonscription de Crémazie ne changera pas de nom. Telle est la recommandation de la Commission dans son rapport déposé mardi à l’Assemblée nationale.

Si le rapport est accepté tel quel, les autorités municipales et provinciales devront trouver un autre lieu pour honorer la mémoire du célèbre hockeyeur Maurice Richard, outre l’aréna Maurice-Richard situé dans l’est de Montréal.

Seules cinq circonscriptions du Québec feraient l’objet de nouveaux toponymes, soit Laviolette-Saint-Maurice; des Plaines;  Prévost; Ville-Marie; et Westmount-Notre-Dame-de-Grâce. À ce chapitre, le nom «Maurice-Richard» et « Crémazie» ne sont pas mentionnés dans le rapport de la Commission. Seules les circonscriptions pour lesquelles la Commission suggère des modifications de nom le sont. Toutefois, la circonscription de Crémazie est mentionnée dans le rapport au chapitre des limites territoriales.

Même délimitation, même nom

En outre, les limites de la circonscription de Crémazie n’ont pas été modifiées. Ainsi, peut-on lire dans le rapport, «(…) à la suite des commentaires qui ont été portés à son attention, la Commission abandonne l’idée de modifier la limite entre les circonscriptions de Crémazie et de Bourassa-Sauvé. Sur la base des représentations qui lui ont été faites, elle estime que ce changement irait à l’encontre du respect des communautés naturelles et des liens que les électeurs du secteur visé ont développés avec leur milieu au fil du temps.»

Raisons invoquées pour Crémazie

Au chapitre des raisons qu’invoque la Commission pour changer ou non les noms des circonscriptions, on mentionne que la stabilité des noms des circonscriptions est d’une grande importance. À ce titre, « la Commission considère que les noms en usage constituent des repères plus performants que les noms qui ne le sont pas».

Selon cette règle de nomenclature, écrit la Commission, une circonscription électorale dont les limites ne sont pas modifiées conserverait son nom.

Si la Commission mentionne qu’il est possible de rappeler le souvenir d’un personnage important par l’attribution de son nom à une circonscription électorale, elle précise que ce personnage doit avoir eu un rayonnement à l’échelle du Québec; avoir un lien avec le territoire de la circonscription visée par la dénomination;  être décédé depuis au moins un an. C’est le cas du célèbre hockeyeur.

Toutefois, la Commission dit aussi privilégier une dénomination composée d’un seul toponyme, ce qui n’est pas le cas du nom Maurice-Richard. Pour exemple, la circonscription actuelle ne se nomme pas «Octave-Crémazie», mais bien «Crémazie».

Déception

Le bureau de la députée de Crémazie Marie Montpetit a rapidement fait parvenir un communiqué aux médias dans lequel elle se disait déçue de la décision de la Commission.

« Le Directeur général des élections manque une opportunité unique de rendre hommage à Maurice Richard et d’honorer nationalement la mémoire de ce grand Ahuntsicois, Montréalais et Québécois, a déclaré la députée de Crémazie. Cet homme qui a vécu au cœur de notre quartier et de notre communauté pendant plus de 50 ans a prouvé à plusieurs reprises, au cours de sa carrière, qu’il est fait de l’étoffe des légendes. Par sa grandeur et par sa fierté, Maurice Richard a aidé les siens à redresser l’échine. Il a permis à toute une nation de retrouver sa fierté à une époque qu’on a qualifiée depuis de «Grande noirceur».  Il a prouvé au monde, ainsi qu’à ses compatriotes qu’il était possible d’atteindre les plus hauts sommets. Il est plus que dommage que nous n’ayons toujours pas trouvé, encore aujourd’hui, une façon d’honorer ce grand homme à la hauteur de l’influence qu’il a eue sur notre nation. »

La députée de Crémazie entend utiliser les cinq  heures de débat parlementaire sur le rapport afin de rappeler l’importance de répondre positivement à cette proposition et de rendre hommage à Maurice Richard, chez lui dans sa circonscription.

Autres avenues

Mentionnons que le maire de Montréal, Denis Coderre, avait donné son aval à cette proposition, tel que le journal La Presse en a informé ses lecteurs, le 6 février.

Sans tambour ni trompette, en effet, le premier magistrat a donné son appui à la proposition de la députée de Crémazie, dans une lettre expédiée au directeur général des élections du Québec, Pierre Reid, en octobre dernier.

Journaldesvoisins.com cherchait à savoir, depuis plusieurs mois, si le maire de Montréal appuyait toujours la proposition de renommer le parc Ahuntsic du nom de Maurice-Richard, proposition qui ne semblait pas faire consensus dans Ahuntsic-Cartierville.

Toutefois, le bureau du maire n’a jamais donné suite à notre demande.

 

 

 



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