Cliquez sur l’image pour voir le plan avant et après le réaménagement de la rue Papineau.
Si le conseiller de Bordeaux-Cartierville, Harout Chitilian, estime que la Vision Zéro accident, annoncée par la Ville de Montréal, est déjà en vigueur et efficace dans l’arrondissement, Cartierville fera partie du projet-pilote d’arrêts toutes directions.
Parmi la cinquantaine d’intersections qui feront partie du projet-pilote de la ville, quatre d’entre elles seront dans Ahuntsic-Cartierville, plus précisément sur la rue Jean-Bourdon.
« C’est une rue qui est empruntée par beaucoup de personnes qui veulent éviter le boulevard Gouin. Elles remontent le chemin du Golfe pour tourner à droite vers l’ouest sur Jean-Bourdon. » M. Chitilian croit que l’ajout ces arrêts freineront les mauvaises habitudes des automobilistes et amélioreront la sécurité des piétons et cyclistes.
De plus, ce type de mesure d’apaisement est moins dispendieux que les dos d’âne ou les balises, explique M. Chitilian. Un dos d’âne en béton coûte environ 5000 $ et un en plastique, 1500 $, comparativement à quelques centaines de dollars pour des arrêts quatre directions.
En entrevue avec journaldesvoisins.com, M. Chitilian a nommé plusieurs mesures d’apaisement qui ont été ajoutées dans son quartier au cours des dernières années.
« On n’a pas attendu la vision. Ça se fait ici depuis quelques années » – Harout Chitilian
« Pour moi, on est un quartier exemplaire quand il s’agit de la question d’apaisement de circulation. C’est certain qu’on ne peut pas agir sur un niveau individuel, sur le volume de circulation. Demain matin, je ne peux pas arrêter 100 000 automobiles qui entrent par le pont Lachapelle. Ni, les autos qui entrent par l’autoroute 13 et 15. Dans la limite des moyens qu’on a, on agi très efficacement pour protéger nos piétons et cyclistes », dit M. Chitilian.
Toutefois, s’il y a un secteur à améliorer dans Cartierville, M. Chitilian croit qu’il est nécessaire de retravailler le boulevard Gouin entre Joseph-Saucier et l’école des Marcellines.
La Vision Zéro ne se limite pas simplement aux réaménagements des rues, tient à rappeler Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal, qui ajoute que la Vision Zéro suppose une approche sur plusieurs fronts : l’ingénierie (aménagement, technologie, véhicules), l’éducation et la sensibilisation et la règlementation.
« La Ville va continuer d’appliquer les règles de l’art en matière de sécurité routière lorsqu’elle revoit l’aménagement d’une rue comme elle l’a fait pour les projets de Laurentien/Lachapelle et Papineau. »
La Vision zéro accident a été toutefois vivement contestée par des groupes cyclistes et par le parti d’opposition, Projet Montréal, parce qu’elle ne contient pas de mesures concrètes afin de réaménager les rues montréalaises pour assurer une meilleur cohabitation.
Modifications aux projets Laurentien/Lachapelle et Papineau?
Deux grands projets de réaménagement sont prévus dans l’arrondissement, soit sur Laurentien/Lachapelle et sur Papineau. Ces projets seront-ils modifiés pour mieux répondre aux critères de la Vision zéro accident? Non, selon MM. Desrochers, Chitilian et Sabourin.
« Ces deux projets ont fait l’objet de présentations publiques et, ultimement, d’un consensus social auprès des riverains » – Philippe Sabourin.
Selon M. Sabourin, les projets d’aménagement Laurentien/Lachapelle et Papineau (entre Louvain et Crémazie) sont des projets qui « tiennent compte des besoins de l’ensemble des usagers de la rue », tout en considérant des enjeux comme l’espace disponible, le flux des vélos et des piétons, les stationnements et la circulation de véhicules.
« Il est clair que pour le projet sur Papineau, dans son ensemble, correspond très bien à la Vision Zéro Accident », ajoute Pierre Desrochers, conseiller de Saint-Sulpice.
M. Desrochers précise que les trottoirs sur cette artère seront notamment élargis pour les piétons, qu’une piste cyclable sera aménagée le long du stade de soccer et que la vitesse sur cette artère sera réduite de 10 km/h. Les vélos seront autorisés dans la voie réservée aux autobus.
Mais pourquoi ne pas aménager une voie pour les cyclistes directement sur Papineau?
« Il y a eu beaucoup de discussions pour savoir si on était en mesure d’accommoder les cyclistes. On n’a pas trouvé de solution.» – Pierre Desrochers
« Considérant la densité sur Papineau, il a été jugé qu’il y avait de trop gros risques », dit Pierre Desrochers, qui ajoute que les élus ont eu ce même questionnement lorsque Bonaventure a été réaménagé. « On n’a pas pu ajouter une piste cyclable à cause des risques. »
Selon M. Desrochers, la meilleure solution sera de rediriger les cyclistes vers la rue Christophe-Colomb.
Il admet que la Ville a certaines préoccupations concernant la cohabitation entre les cyclistes et les autobus dans la voie réservée aux autobus, autant sur Papineau que sur Laurentien/Lachapelle. « On évaluera le projet au fur et à mesure. »
Mais pour M. Chitilian, cette option est viable et sécuritaire. « Ça se fait sans problème à Paris », dit-il, en ajoutant que les cyclistes qui ne se sentent pas à l’aise sur la voie réservée aux autobus pourront emprunter la piste sur la rue Cousineau, qui sera aménagée de Gouin jusqu’à la Gare Bois-Franc, en guise de route de contournement.
Réduction de la vitesse moyenne
La Ville n’a pas encore précisé à quel moment se fera la réduction de la limite de vitesse à 30 km/h dans les quartiers résidentiels et dans les zones scolaires, ainsi que l’harmonisation de l’application du 40 km/h pour les rues artérielles.
M. Sabourin explique que la Ville veut que cette mesure soit déployée de manière « homogène et cohérente afin qu’elle soit crédible auprès des usagers de la route. »
« Nous évaluons les critères qui permettront de déterminer les meilleurs endroits et les conditions où le déploiement de ces mesures sera possible. Ainsi, lorsque la Ville fera la mise en œuvre du 30 km/h aux abords des écoles, elle sera préalablement accompagnée d’une directive claire aux arrondissements afin de déployer cette mesure de façon harmonisée. »
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