Conférence sur les enjeux interculturels au CACI. Photo : JDV/Hassan Laghcha

Migration, culture, résilience : Regards croisés sur les enjeux interculturels. C’est le thème de la conférence organisée la semaine dernière par le CACI (Centre d’appui aux communautés immigrantes). Animée par Lilyane Rachédi, professeure et chercheure à l’école du travail social de l’UQAM et Caroline Marcoux-Gendron, professeure associée au département de musique de l’UQAM, cette rencontre a porté notamment sur le cas de la communauté maghrébine et sa contribution à la société d’accueil.

Lilyane Rachédi a notamment abordé la dialectique acculturation/enracinement socioculturel à travers les rapports dynamiques entre parents immigrants et enfants nés au Québec. Elle a notamment souligné le fait que l’impératif de la socialisation via la langue française se renforce à travers la socialisation des enfants tout en préservant la langue d’origine. Pour Lilyane la notion de fierté par rapport à la langue et la culture d’origine peut être un vecteur d’enracinement. Elle évoque à ce propos la place centrale que jouent les tuteurs de la résilience : personnages inspirants, personnalités publiques, artistes et écrivains, hommes et femmes d’affaires ainsi que les divers évènements sociaux qui permettent de garder le lien avec les cultures d’origines. « Ce qui contribue à renforcer les conditions favorables à une bonne intégration et à un enracinement socioculturel enrichissant pour le pays d’adoption », dit-elle.

Quand le désir du retour s’estompe

À une question du public sur ce que Dany Laferrière appelle le mythe du retour, cette universitaire indique : « Nos recherches démontrent que quand les enfants décident de faire leurs vies ici, l’attrait du retour au pays d’origine s’estompe. Ce sont les enfants qui nous enracinent. »
En entretien avec JDV, à l’issue de son intervention, Lilyane Rachédi s’attarde sur les multiples sujets de son travail universitaire, notamment le racisme, l’islamophobie, la mort et le deuil en contexte migratoire et les questions relatives aux travail social auprès des immigrants.
« La recherche universitaire nous renseigne sur la grande complexité de la question de l’immigration et toute la richesse des parcours migratoires qu’on ne peut réduire à des schémas réducteurs », dit-elle. Selon Lilyane, il y a un fossé entre les discours politiques qui sont très polarisants et la dynamique des interactions quotidiennes qui façonnent les parcours migratoires des personnes dans leur grande diversité.

Souvenirs musicaux et expériences migratoires

Caroline Marcoux-Gendron. Photo : Hassan Laghcha \ JDV

D’après Caroline Marcoux-Gendron, la musique est une puissante lunette d’observation de l’expérience migratoire. Elle constate que l’analyse des listes d’écoute musicales et notamment des souvenirs que des personnes immigrantes ont gardé des musiques de leurs pays d’origine permet de mieux comprendre leurs rêves, leurs ambitions et leurs rapports au monde. Dans son intervention, cette chercheure a présenté trois profils sociomusicaux d’immigrants originaires de trois pays : Tunisie, Algérie et Maroc. Il s’agit de cas très éloquents sur le rôle de la socialisation par la musique comme vecteur universel de dialogue et d’échange interculturels sans barrière.

 

 



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