Nancy « Nazie » Prévost, d’Unité 9. Honnie par les uns, décriée par les autres, au mieux tolérée, la gardienne de la célèbre série en prend parfois pour son rhume sur les réseaux sociaux. Derrière la « Nancy » que l’on connaît par le truchement de la télé, il y a la vraie, Debbie, cette jeune femme attachante, native d’Ahuntsic et qui y résidait toujours pour son plus grand bonheur, en 2014, au moment où journaldesvoisins.com l’a interviewée.
Une grande blonde aux yeux plus que bleus nous avait donné rendez-vous dans un resto du quartier.
Dans la lumière qui entrait par la fenêtre, elle nous est apparue : le regard franc, les cheveux blonds et le sourire avenant.
Descendante des Frauleïn allemandes par sa grand-mère maternelle, elle en a le gabarit, et les pommettes rouges d’une fille en santé. Du grand-père maternel originaire de la fière Albion, elle aura gardé une certaine réserve bien anglaise.
Debbie Lynch-White est francophone et native d’Ahuntsic. Ayant fréquenté les écoles Louis-Colin et Sophie-Barat, elle a par la suite fait des études collégiales en Arts et Lettres, profil Théâtre, au collège Marie-Victorin, puis à l’Université de Montréal le temps de trois sessions, et a étudié l’histoire de l’art.
« Mon plan A, dit-elle, c’était de faire du théâtre, et mon plan B, d’enseigner l’histoire de l’art.»
Parallèlement à ces études universitaires, elle a fait une demande d’admission à l’École de théâtre du cégep de Saint-Hyacinthe et y est acceptée.
Aider rend plus fort
Debbie a donc déménagé ses pénates en Montérégie, et pendant trois ans, elle y a étudié le théâtre.
Parallèlement, elle avait appris à 14 ans que son père souffrait de sclérose en plaques alors qu’il n’avait que 42 ans. Il s’est battu, elle à ses côtés, pendant 10 ans. Il est décédé il y a sept ans, à l’âge de 52 ans.
« La dernière session au cégep fut la plus difficile, dit Debbie, car mon père combattait la maladie, et il était très affaibli. Mon grand-père me remplaçait auprès de lui quand j’étais là-bas. Ce ne furent pas des moments faciles. Mais j’en suis sortie plus forte », ajoute-t-elle.
De la télé au théâtre
Plusieurs en seront peut-être surpris, mais Debbie Lynch White défend d’autres rôles que celui de Nancy Prévost. Elle joue également au théâtre. Selon la critique, elle y excelle. Elle a joué dans la pièce « Chlore ». Elle y tenait le rôle d’une jeune femme devenue tétraplégique après avoir été forcée d’ingurgiter du chlore à l’âge de
9 ans.
« C’est un événement qui s’est réellement passé à Mascouche, en 2000, dit Debbie. C’est un rôle qui n’est pas facile à jouer. Il représentait un défi», ajoute-t-elle.
Selon la critique de théâtre Marie-Paul Ayotte, (lesmeconnus.net), Debbie Lynch White se révèle « tout à fait éblouissante, émouvante et criante de vérité dans le rôle de Sarah ».
Debbie a également joué dans la pièce « Sunderland », où elle est méconnaissable, personnifiant une travailleuse sociale, avec cheveux noirs et coupe au carré.
Du jeu à la gestion
Debbie Lynch-White ne se contente pas de jouer à la télé ou au théâtre. La jeune comédienne est également associée au sein de la compagnie du Théâtre du Grand Cheval, avec Florence Longpré, Samuel Côté et Marjorie Lefebvre. Ses projets pour les mois qui viennent?
Au moment de notre entrevue, en mai 2014, la série Unité 9 préparait sa troisième saison, alors que les tournages reprennent pour quelques mois. Ne trouve-t-elle pas difficile de jouer ce rôle et de digérer les critiques?
« Les gens passent beaucoup leurs frustrations à travers de mon personnage de Nancy, dit- elle, philosophe. Nancy Prévost fait des vagues dans le cœur des Québécois fragiles ».
Pour sa part, la jeune comédienne, d’un naturel criant et fort attachante en entrevue, risque de continuer de faire des vagues dans les différents rôles qu’elle tiendra. On ne peut rester indifférente à ces prestations.
La Bolduc…
On pourra d’ailleurs la voir l’an prochain dans le film du réalisateur François Bouvier, «La Bolduc», dans le rôle-titre de Mary Travers, quand le film prendra l’affiche sur les grands écrans du Québec pour mieux faire connaître cette pionnière de la chanson québécoise. Le tournage s’est déroulé au début du printemps, tout récemment.
Quant à elle, elle est loin d’être indifférente au quartier où elle habitait encore en 2014. Ses amis, ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, ses points de référence sont ahuntsicois.
« À mon retour de Saint-Hyacinthe, j’ai habité un an dans Hochelaga-Maisonneuve, dit-elle, mais je n’ai pas vraiment aimé le quartier et je suis revenue ici! », conclut-elle en souriant.
(Article publié dans le magazine papier d’avril 2014– avec les mise à jour en juillet 2017).
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