Alors que certains assouplissements aux règles sanitaires entrent en vigueur aujourd’hui, les autorités de la santé montréalaise soulignent que la partie n’est pas encore gagnée, malgré les progrès de la campagne de vaccination.
Lors d’un point de presse mercredi, la directrice régionale de la Santé publique de Montréal, docteure Mylène Drouin et la représentante du centre de commandement de la santé montréalais, Sonia Bélanger ont fait état de la situation épidémiologique à Montréal.
« C’est loin d’être terminé », prévient la PDG du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Sacré-Cœur sous pression
La pression demeure forte dans les urgences montréalaises, où le taux d’occupation moyen dépasse les 100 %, précise Sonia Bélanger.
C’est le cas notamment à l’hôpital Sacré-Cœur qui affichait vendredi matin un taux d’occupation de 102 %. En date du 28 mai à 10h, 47 civières sur 46 étaient occupées, dont 13 depuis 24h et 1 depuis 48h.
Au chapitre des hospitalisations liées à la COVID-19, Sacré-Cœur demeure parmi les hôpitaux les plus sollicités dans la province, en particulier en ce qui concerne les soins intensifs. Sur 18 patients hospitalisés à Sacré-Cœur en date de jeudi, 13 étaient aux soins intensifs, soit la plus forte proportion dans l’ensemble du réseau hospitalier au Québec.
« La courbe d’hospitalisations continue de s’abaisser graduellement, mais on observe un léger plateau », constate Sonia Bélanger.
À Sacré-Cœur, le nombre total d’hospitalisations est en effet en baisse notable depuis un mois, mais le nombre de personnes aux soins intensifs reste relativement stable.
De ce fait, les patients alités aux soins intensifs représentent désormais 72 % des hospitalisations à Sacré-Cœur.
La prudence reste de mise
Ce constat a de quoi inspirer une certaine prudence à l’approche du déconfinement graduel qui s’amorce aujourd’hui avec la réouverture des terrasses de restaurants et le retour des rassemblements extérieurs sur les terrains privés et les balcons.
« La prudence a été très, très payante pour Montréal », signale la directrice de la Santé publique qui se réjouit que la troisième vague ait été « évitée » dans la métropole, où l’on a pas connu de pic de cas contrairement à d’autres régions qui ont été frappées de plein fouet comme la Capitale nationale ou l’Outaouais.
Si elle se dit confiante de voir Montréal passer à l’orange d’ici une dizaine de jours, la directrice de la Santé publique insiste sur l’importance de demeurer vigilants pour ne pas que l’augmentation des contacts sociaux liés au déconfinement ne se traduise par une hausse des cas.
« La prudence est encore de mise », insiste-t-elle.
Plus de 80 % de vaccination chez le personnel de la santé
L’avancement de la campagne de vaccination peut cependant donner espoir d’un retour progressif à la normale dans les prochains mois.
Plus de 80 % du personnel du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal a désormais eu sa première dose de vaccin.
« Nous sommes à 13 000 employés et médecins vaccinés sur un total de 16 000 », indique Marie-Hélène Giguère, conseillère-cadre au bureau des relations avec les médias et des affaires publiques du CIUSSS.
Dans l’ensemble, le CIUSSS a administré près 230 000 premières doses et près de 9 000 personnes ont reçu leurs deux doses.
« La campagne va très bien. On est fiers de la vaccination qui se déroule à Montréal. Les Montréalais sont au rendez-vous », se félicite Sonia Bélanger.
Elle souligne que les moins de 40 ans à qui la vaccination a été ouverte récemment répondent à l’appel, mais qu’on observe une certaine « stagnation » chez les 40-45 ans qui sont admissibles à la vaccination depuis le 5 mai.
Bientôt la vaccination en milieu scolaire
Les adolescents se sont ajoutés la fin de semaine dernière aux groupes admissibles au vaccin de Pfizer.
« Les 12-17 ans peuvent se faire vacciner dans tous les centres de vaccination de notre territoire avec Clic Santé, et nous effectuerons également une tournée des écoles d’ici la fin de l’année scolaire. Nous serons bientôt en mesure de fournir plus de détails sur cette tournée », indique Marie-Hélène Giguère.
Pour l’instant, l’information sur la vaccination des 12-17 ans n’est disponible que sur le site du gouvernement du Québec. La section du site internet du CIUSSS consacrée à la vaccination ne mentionne pour sa part à ce jour que la vaccination disponible pour les 18 ans.
« Nous attendons les directives du CIUSSS », indique le porte-parole du centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), Alain Perron.
Le CSSDM rapportait cette semaine 31 cas dans les écoles d’Ahuntsic-Cartierville, soit le nombre le plus faible depuis la rentrée de janvier.
Le groupe d’âge des jeunes d’âge scolaire a longtemps connu des taux d’incidence plus élevés à cause de la transmission en milieu scolaire, mais les taux d’incidences sont maintenant en hausse chez les 18-24 ans, possiblement parce que certains pensent être immunisés après avoir été vaccinés.
« Quand vous recevez une première dose vous n’êtes pas immunisé immédiatement », signale cependant la docteure Drouin.
Elle rappelle aux jeunes (et aux moins jeunes) que ce n’est qu’après avoir été pleinement vaccinés qu’il sera possible de baisser les masques et de mettre fin à la distanciation physique.
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