Bonne nouvelle pour les amateurs de maisons de type « shoebox » : la demande de démolition qui avait été déposée pour l’une d’elles, située au 10 147 avenue Péloquin, entre les rues Sauriol et Fleury, a été refusée. Cette maison est particulièrement reconnaissable dans le voisinage pour sa grande valeur paysagère et identitaire.
« Les maisons de type « shoebox » témoignent de l’histoire de l’acquisition d’une propriété par la classe ouvrière et méritent reconnaissance et protection », explique l’historien Stéphane Tessier.
Ayant remarqué en novembre 2019 l’avis de démolition affiché sur la maison de rue Péloquin, le JDV avait recueilli de Stéphane Tessier l’explication suivante :
« Habituellement ces maisons n’ont pas beaucoup de panache, elles se trouvent sur le bord du trottoir et le terrain n’est pas réellement mis en valeur ».
Or, la maison de la rue Péloquin est très en recul du trottoir, possède un parterre gazonné et ses quelques décorations témoignent d’un souci esthétique.
La présence de ces particularités, en plus du fait que la maison semblait en très bon état, rendait la demande de démolition d’autant plus étonnante pour l’historien.
Les citoyens s’y opposaient
Certains citoyens ayant eu vent de cette demande, la trouvait « triste », « ridicule », « désolante » et « enrageante ». Deux lettres d’opposition de citoyens ont été déposées à l’arrondissement.
Une première faisait part de l’inquiétude du résidant par rapport à l’ensoleillement de sa maison voisine qui pourrait être compromis.
La seconde, signée par une consultante en patrimoine, souligne l’importance d’un patrimoine à conserver, fait état de l’historique du bâtiment et présente une documentation à l’appui. La lettre faisait aussi état de la valeur paysagère.
La demande est refusée
La demande formelle de démolition du 10 147, avenue Péloquin incluait un projet de remplacement, soit par un triplex du type trois maisons de ville, jumelées du côté droit et détachées du côté gauche étant donné que le bâtiment a déjà une marge latérale du côté gauche. Le propriétaire souhaitait démolir le bâtiment actuel parce qu’il ne pouvait pas recevoir d’étage supplémentaire, expliquait en novembre 2019 Sylvie Buchanan du Département d’urbanisme de la Ville de Montréal.
Le 6 mai 2020, le comité consultatif d’urbanisme (CCU) de l’arrondissement a refusé la démolition de ce bâtiment. En juin 2020, une demande d’appel de la décision du comité a été déposée. À la suite de cet appel, les nouveaux éléments fournis par le requérant n’ont pas permis de démontrer le bien-fondé de la démolition du bâtiment. Le bâtiment représente un repère important pour les habitants du voisinage qui ont fait la démonstration de leur attachement à l’immeuble dans sa forme actuelle.
« Au-delà de sa typologie hybride et de ses matériaux modestes, il convient de préserver ce bâtiment témoin de l’établissement du quartier », peut-on lire dans l’ordre du jour du conseil d’arrondissement du 18 novembre.
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Il ne manquerait plus que le propriétaire laisse à l’abandon … et qu’il y ait un incendie … On dirait que ça arrive trop souvent … 🙁
merci de l’Information!
Tellement plaisant de se faire dire quoi faire par la ville de Montréal pour une propriété qui nous appartient. Est-Ce que ce propriétaire va être compensé pour être “obligé” de préserver ce bâtiment vétuste? Pourquoi la ville de Montréal ne l’achète pas dans un cas comme celui-ci?
moi je suis preneuse de cette petite shoebox si personne en veut 💁🏻♀️
Les règlements ont leur raison d’être. Sans règlement ce sera le far west et l’apparition de bidonville. Qui en 2020 ignore que les maison de type shoe box sont particulièrement « surveillés ».
L’acheteur, car la maison était a vendre, ( ou c’est le vendeur ? ) devait savoir qu’un permis de démolition n’est pas garantie et il s’est essayé.
Je crains par contre que madame Jocelyne Cantara Desjardins ait raison sur l’avenir de cette maison.
Très bonne nouvelle ! Désolé pour vous monsieur André D .