La récente mesure de bonification de la sécurité routière et piétonnière dans Ahuntsic-Cartierville fait jaser. Dans certains cas, elle fait voir rouge. Sur les réseaux sociaux, l’ajout de peinture jaune au sol et de poteaux d’interdiction de stationnement à moins de cinq mètres des intersections provoque de nombreux commentaires. Le Journal des voisins (JDV) fait le point.
Quel règlement ?
Depuis 1986, l’article 486.4 du Code de la sécurité routière du Québec stipule que, sauf en cas de nécessité ou lorsqu’une autre disposition du code le permet, nul ne peut immobiliser un véhicule routier à moins de cinq mètres des intersections.
Implantation pour meilleure visibilité
«Des poteaux d’interdiction de stationner dans le premier cinq mètres seront implantés aux intersections les plus accidentogènes (40 %) et de la peinture jaune au sol sera apposée aux autres intersections de l’arrondissement (60 %)», a mentionné Jérôme Normand, conseiller de ville du district du Sault-au-Récollet dans l’arrondissement.
Selon M. Normand, une intersection dégagée de cinq mètres permet d’accroître la visibilité de 30 mètres pour une meilleure sécurité de tous.
Il rappelle également que, selon les renseignements de la Direction de la Santé publique (DSP), les piétons et piétonnes âgés de 65 ans et plus sont surreprésentés dans les décès et des blessés graves dans 50 % des cas.
Autrement dit, les aînés sont beaucoup plus à risque d’être victimes d’une collision avec un véhicule lorsqu’ils traversent à pied les intersections. La nouvelle mesure pourra peut-être contribuer à réduire cette statistique.
Mesure fortement appuyée
Contrairement à certains commentaires négatifs lus sur les réseaux sociaux, le conseiller Normand souligne que, lors des rencontres avec les citoyens, il note un appui fort aux mesures visant à la sécurité routière.
Selon l’élu, le respect du cinq mètres par l’arrondissement est une nouvelle mesure combinée aux dos d’âne et à la réduction de vitesse à 30 km/h dans les rues résidentielles qui favorisent la sécurité routière.
Trappe à contraventions et stationnement?
«Les contraventions ne sont qu’un levier pour faire respecter une signalisation existante», ajoute Jérôme Normand. Il indique que, bien que les frais de l’implantation de ce plan soient payés par les fonds de l’arrondissement, c’est le fonds consolidé de la Ville-centre qui reçoit l’argent des contraventions, et non l’arrondissement.
Quant à la disparition de places de stationnement imputable par certains, cette nouvelle mesure, M. Normand précise que les espaces marqués de bandes jaunes ou de poteaux de stationnement n’auraient pas dû être utilisés, et ce, depuis 1986. C’est à cette date que l’article 486.4 du Code de la route est entré en vigueur. «Il n’y a donc aucune place supprimée», dit-il.
Piétons Québec d’accord
«Le règlement [interdisant le stationnement aux cinq mètres des intersections] est important, mais malheureusement peu connu et peu appliqué», souligne pour sa part Sandrine Cabana-Desgagnés, directrice générale de l’organisme Piétons Québec.
Avec la mise en œuvre d’une visibilité améliorée aux intersections, Mme Cabana-Desgagnés croit que cela devrait aider «les piétons montréalais qui ont subi aux intersections 59 % des décès et 68 % des blessures graves selon les statistiques entre les années 2011 et 2020».
Elle mentionne que l’arrondissement de Verdun a fait aussi appliquer ce même règlement il y a plusieurs années et que les citoyens s’y sont rapidement habitués.
Sandrine Cabana-Desgagnés s’inquiète du fait que certains automobilistes vont peut-être penser que le règlement s’applique seulement lors de l’ajout de poteaux et/ou de peinture jaune aux intersections et vont croire qu’ailleurs, à l’extérieur d’Ahuntsic-Cartierville et de Verdun, la règle ne s’applique pas, alors qu’elle s’applique partout au Québec.
Le coût
L’installation des poteaux d’interdiction de stationner aux cinq mètres coûtera 379 354$ taxes incluses et l’application de bandes de peinture jaune sur les trottoirs coûtera 153 664$ taxes incluses pour un total de 533 018$. L’argent provient de la réserve de développement de l’arrondissement.
À titre de comparaison, il faudra 5 333 contraventions à 100 $ pour atteindre ce montant. Veuillez noter que pour chaque contravention à 100$, il y aura également des frais de 56$, plus 20$ remis pour l’Indemnisation des victimes d’actes criminels.
Essais précédents avec la thermodynamique
Au cours des années, l’arrondissement a remplacé plusieurs de ces produits thermodynamique par des saillies de trottoirs, bacs à fleurs et bollards.
Enfin!
«Enfin ils mettent en application ce règlement du respect des cinq mètres», s’est exclamée une citoyenne du district St-Sulpice qui préfère garder l’anonymat au JDV. Elle trouve que l’Agence de mobilité durable qui s’occupe de remettre les contraventions, n’est pas toujours assez réactive. Elle se rappelle notamment de deux appels récents concernant des infractions sur la rue Frémont, avant de prendre le métro le matin. À son retour, dix heures plus tard, elle avait constaté que les contrevenants n’avaient toujours pas reçu de contraventions.
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Là réglementation était appliquée là où les véhicules stationnés posaient problème c’est ‘dailleurs pour cette raison qu’il y avait un code d’infraction à cet effet.Par exemple en étant sur Georges- Baril si un véhicule etait trop pres du coin sur Sauriol il etait difficile de tourner à droite particulièrement sur les rues plus étroites.
Là preuve en est que beaucoup d’espaces de parcometres sont à moins de 5 mètres du coin car ça ne nuit en rien ni a la circulation ni pour la visibilité des piétons .
Il faudrait être conséquent et ne pas permettre l’installation de terasses sur le coin des rues.