Des décorations pour sapins durables et écoresponsables, c’est la promesse d’une entreprise d’Ahuntsic-Cartierville qui réinvente la magie de Noël et offre la bonne conscience écologique en sus.
Dans ses locaux de la rue Meilleur, Sylvia Jean rayonne devant la machine qui imprime ses décorations de sapin depuis la fin de l’été. Fabriquées une à une, ses boules aux formes et couleurs variées sortent d’une imprimante 3D alimentée par un fil bien particulier.
Les bobines ressemblent à celles de n’importe quelle imprimante, mais ici, pas de plastique classique.
«C’est un plastique fait à partir de matière organique», explique-t-elle.
À base d’amidon de maïs et de déchets végétaux, entièrement produits à Longueuil. Difficile de faire plus local.
Son entreprise, Du vert au rouge, est connue pour ses illuminations de Noël extérieures, ces grandes décorations lumineuses que l’on croise sur les rues et les places.
Avec ces boules, elle signe une collection de décoration intérieure dans la même lignée. Fidèle à elle-même, Mme Jean a tenu à ce que ses créations soient écoresponsables, durables, réutilisables et recyclables.
Le choix de produire les pièces une à une fait aussi partie du concept.
«J’insiste beaucoup sur le fait que ce n’est pas seulement les matériaux, c’est aussi la capacité de produire uniquement ce dont on a besoin», souligne-t-elle.
L’impact de fabrication très limité par rapport au plastique conventionnel.
«On a de tout petits déchets, c’est vraiment mineur», précise Pierre Devic, le designer derrière ces objets.
L’idée? Créer de beaux éléments que l’on garde. Les décorations de Noël traversent déjà les générations; des grands-parents les lèguent en héritage à leurs petits-enfants.
«C’est assez costaud», assure M. Devic.
Pour la fin de vie, Sylvia Jean veut éviter à ses clientes et clients le casse-tête du bac de recyclage.
«Si on nous le rapporte, on a une machine qui déchiquette le plastique, qui le remoule, et on le recycle dans un autre objet», promet-elle.
Tout est parti de vases
«En fait, j’ai eu l’opportunité d’embaucher Pierre Devic comme graphiste. Et il m’a parlé de la 3D, alors que lui avait une compagnie qui vendait des vases. J’ai regardé cela sur Instagram et j’ai vu la qualité, les couleurs. C’est super beau. Et j’avoue, ces vases me faisaient très envie.»
De fil en aiguille, les échanges et discussions se transforment en projet.
«Il m’a parlé du produit et cela m’a touchée parce que c’était dans mes valeurs. C’est non seulement écologique, mais en plus, le plastique est fait à partir de végétaux», raconte-t-elle.
Sylvia Jean conçoit des illuminations de Noël, mais cette grande amoureuse des plantes fait des aménagements paysagers et de jardins.
Autrement dit, les boules de Noël se sont imposées naturellement comme premier terrain d’expérimentation.
«Mon métier de base, c’est Noël. On pouvait essayer en commençant par les boules pour les sapins, parce que, de toute façon, ça pourrait me servir.»
Puis un tour des boutiques de décoration la convainc du potentiel. L’offre est vaste, la demande aussi. Elle investit dans les machines et lance un site web pour permettre au public de commander ces ornements singuliers.
Très vite, le matériau lui inspire d’autres envies. Voyant l’étendue des possibilités, Mme Jean commence à imaginer une gamme complète d’objets dans le même esprit.
«J’ai appelé cela des bidules pour la maison avec la même matière», confie-t-elle.
Déjà, des bougeoirs se glissent dans la collection, parfaits comme idées cadeaux. Elle rêve aussi de petites pièces de mobilier, de poignées de porte et d’accessoires décoratifs.
À long terme, elle aimerait ouvrir une boutique, peut-être sur Fleury Ouest, afin d’accueillir les clients, de leur montrer les différents agencements possibles et de leur faire découvrir, de près, ces «bidules».
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