Même si ma fille la plus âgée s’en va sur ses neuf ans, je ne me sens pas encore à l’aise de la laisser aller à l’école toute seule. Les voitures vont trop vite et sont trop grosses, et les chauffeurs sont trop pressés et inattentifs.
Plusieurs manifestations de parents et d’élèves ont eu lieu à la grandeur du Québec, aux abords des écoles, à la suite du décès de Mariia Legenkovska, qui a été frappée par une auto en se rendant à l’école en décembre 2022. Un mois après cet incident, dans Ahuntsic, c’est une brigadière qui a été heurtée par un véhicule à l’intersection de l’avenue Papineau et de la rue Prieur.
Ange-Aimée Saint-Amour, mère de deux enfants qui a activement participé à une manifestation à proximité de l’école Louis-Colin, me dit qu’il y a eu quelques améliorations dans les cinq dernières années : «Je pense notamment aux rues Prieur et Sauriol, qui sont devenues des rues à sens unique en 2020, mais beaucoup de travail reste à faire. Il manque de brigadiers. Aux intersections d’Olympia et Fleury et de Christophe-Colomb et Sauriol, nous avons peut-être les deux meilleurs brigadiers de Montréal! Mais il y a un gros manque pour traverser la rue Sauvé.»
Brigadiers, svp!
En effet, il faut marcher jusqu’au coin de Christophe Colomb avant de trouver un brigadier; plusieurs enfants et parents ont peur de traverser la rue Sauvé, artère sur laquelle les autos roulent très vite et où il y a peu de feux de circulation et d’arrêts. «Ça ne serait pas un luxe d’avoir un brigadier au coin Sauvé et Georges-Baril!» estime Ange-Aimée. La traversée de la rue Millen (une très large rue bidirectionnelle) au coin de Sauriol est aussi problématique : récemment, il y a eu de nombreux changements de brigadiers et des périodes sans aucune surveillance Cette nouvelle année scolaire a débuté avec un brigadier… élèves et parents se croisent les doigts pour qu’il reste!
Ange-Aimée croit que l’ajout de brigadiers est essentiel; les arrêts et les passages piétonniers ne suffisent pas. «Il arrive souvent que les autos passent sur le passage piétonnier, même si on a commencé notre traversée. Les automobilistes se disent : “Je fonce! J’ai le temps; les piétons ont encore quelques mètres à faire avant d’arriver à mon niveau.” C’est une attitude très dangereuse!»
Le code de la route est pourtant très clair à ce sujet: «Le piéton a la priorité sur les conducteurs et les cyclistes, qui doivent s’immobiliser pour le laisser passer, une fois qu’il s’est engagé sur les bandes jaunes ou blanches ou qu’il a manifesté clairement son intention de le faire.»
Des élèves de sixième année que j’ai rencontrés à la bibliothèque de Louis-Colin ne sont pas avares de commentaires au sujet des mésaventures qu’ils ont connues sur le chemin qui les mène à l’école. «Les conducteurs vont très vite, même s’ils sont tout près des écoles, et en plus il y en a beaucoup qui regardent leur “cell”.» me dit un élève. Son ami renchérit avec son histoire: «J’étais à vélo pour venir à l’école, j’étais engagé pour traverser la rue Sauvé à un passage piétonnier, mais une auto ne s’est pas arrêtée et je l’ai frappée. J’avais déjà trop d’élan pour pouvoir m’arrêter.» Les élèves eux aussi m’ont dit: «On veut plus de brigadiers!»
Cet article est tiré du numéro d’automne du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré à la sécurité à Ahunstic-Cartierville.
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