On l’entend à chaque point de presse du premier ministre Legault, le nombre de décès liés à la COVID-19 au Québec ne cesse d’augmenter à chaque jour. Jusqu’à présent, plus de 2000 morts ont été recensés dans la province. Arlene Agopian du Salon Funéraire Komitas Inc., situé sur la rue Salaberry dans Cartierville, côtoie la mort plus que jamais en cette période trouble, une situation qui l’affecte, elle, et tous les proches des défunts.

C’est la gorge nouée que la directrice exécutive du salon funéraire familial de Cartierville dit qu’elle reçoit ces derniers temps « tellement de demandes ». On sent dans sa voix que la situation pèse lourd sur elle.

« Ce sont des temps très tristes, se désole-t-elle. Je ne souhaite à personne de connaître cette réalité. »

Mme Agopian s’attriste particulièrement pour les personnes qui ne peuvent pas être présentes pour dire adieu aux membres de leur famille qui finissent leurs jours seuls, interdites d’entrer en contact physique avec ceux qu’elles aiment.

Et pour les personnes endeuillées, il est difficile d’obtenir du réconfort puisqu’elles ne peuvent pas voir des amis qui pourraient leur offrir du soutien.

C’est une situation qui s’applique même à ceux qui meurent d’une raison autre que la COVID-19, qui doivent se soumettre aux mêmes règles.

Si cette situation l’attriste, et qu’elle voit la tristesse dans le visage de ses clients, Arlene Agopian comprend tout de même que ces mesures sont nécessaires pour la sécurité de tous.

Bon travail des cimetières

En ces temps difficiles, la directrice du salon funéraire félicite le travail fait par les employés des cimetières qui savent répondre à la demande.

Les cimetières ont ajusté leurs politiques, modifié leurs horaires et facilité l’obtention d’autorisations.

On peut maintenant les joindre même le soir pour toutes questions ou demandes.

Il est toujours possible d’avoir une inhumation.

Les crématoires fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Les funérailles

Les funérailles organisées par le Salon Funéraire Komitas Inc. ont toutes lieu au cimetière.

Il est présentement impossible de se recueillir à l’église, au salon funéraire ou même chez les proches du défunt.

Mme Agopian explique que la plupart des clients de son salon sont chrétiens. Un prêtre ou un pasteur se rend donc au cimetière.

Jusqu’à dix personnes seulement sont acceptées aux funérailles. Elles doivent évidemment respecter la distanciation physique.

Mme Agopian indique que plusieurs d’entre elles filment la cérémonie pour la partager avec ceux qui ne peuvent pas être là.

Un complexe qui innove

Au complexe funéraire Aeterna, un peu à l’ouest du Marché central, dans l’arrondissement Saint-Laurent, les visiteurs défilent en voiture dans le stationnement du complexe devant la dépouille de leur proche, visible derrière une vitrine à l’intérieur.

Aeterna travaille aussi à un système de captation et diffusion sur internet en direct de la cérémonie funèbre. C’est un concept qui aurait le potentiel d’être décliné dans d’autres complexes funéraires, possiblement aussi à Ahuntsic-Cartierville.

Par contre, pour ce qui est de la visite en voiture, il n’y a pas d’autres complexes funéraires à Montréal possédant un stationnement assez grand pour proposer la même formule.



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